
(Critique publiée sur le site nord-cinema.com où j’officiais à l’époque)
3 ans, eh oui, 3 ans se sont écoulés depuis la sortie d’Alien Vs Predator, et devant la déception des fans inconditionnels des deux créatures Sci-Fi les plus célèbres, il était normal que l’on ait le droit à un deuxième coup d’essai. Et bien celui là est presque mieux, si on compare avec le premier opus, mais tout aussi risible si on compare avec la saga Alien et les films Predator… Mais bon, c’est bien parti, on y croit. Aliens Vs Predator – Requiem est un mauvais mélange entre une teen comédie et un film d’épouvante : superficiel, pauvre et attendu. Et pour ceux qui auront noté la particularité du titre (le “s” dans Aliens), non ce n’est pas une erreur.
Le pitch : La petite ville de Gunnison, dans le Colorado, est soudainement secouée par une disparition étrange puis des meurtres sanglants. Les habitants découvrent rapidement que leur ville est infestée de créatures extraterrestres qui ne demandent qu’une chose : les massacrer jusqu’au dernier.
Dans l’espace, l’histoire reprend dès la fin du premier opus, lorsqu’un Predalien (nom de la créature mi-Alien, mi-Predator) sort de la cage thoracique d’un Predator. Ce dernier, après avoir grandi à la vitesse grand V, attaque les Predators et le vaisseau s’écrase sur Terre. Alerté par le crash, un valeureux Predator s’empresse d’aller sur notre jolie planète (tout seul) pour tuer un à un les Aliens et le fameux Predalien.
D’accord, pour un film intitulé Alien Vs Predator – Requiem, l’intérêt principal est l’affrontement entre ces deux terribles créatures. Mais penchons-nous un peu plus sur le scénario (histoire de rire un peu). Si l’histoire est toujours aussi facile, la crédibilité des personnages est carrément faiblarde. Entre le policier qui demande de l’aide à un petit truand, le petit truand qui se prend pour un héros, sans parler de son petit frère dont l’histoire reste un peu vague – hormis le fait qu’il en pince pour une blonde un peu (beaucoup) frivole ; les personnages du film n’ont qu’un seul intérêt : la façon dont ils se feront trucider.
Coté créatures, y a du bon et du mauvais.
Le positif : on avait demandé de l’affrontement et de l’action… on est servi. Dès le début, les Aliens pullulent, le Predalien se surpasse pour nous épater (et nous faire oublier qu’il ressemble à un rasta avec une très grosse tête)… Ca explose de partout, du pur caviar. Le Predator est fort (avant chacune de ses apparitions, il atterrit… soit il vole et on ne nous a jamais informé de ce léger détails, soit il a fusionné avec un kangourou et on se passera bien des détails), armé jusqu’aux crocs et sans pitié. Les effets spéciaux tiennent la route (avec la nuit permanente, ça aide, on y voit rien) et le résultat est divertissant.
Le négatif : Les frères Strause (Skyline, 2010) n’aiment pas les Aliens, c’est évident. Et à cause de cela, les combats sont encore moins réalistes que dans le premier opus (même si les capacités de chasseurs des Predators sont indiscutables). C’est dommage. De plus, le montage laisse carrément à désirer et manque de fluidité. Du coup, le film est bancal et vogue d’un plan à l’autre, sans essayer de nous faire croire un instant qu’il y a une véritable volonté artistique derrière, ni l’envie de réparer les dégâts après le passage de Paul WS Anderson (Resident Evil). Par exemple, juste après un combat, on voit quelque chose bouger sous une couverture pour finalement se rendre compte qu’il s’agit de la main d’un des personnages qui dormait… Non seulement c’était un peu douteux au final, mais ce plan de 5 secondes ne valait absolument pas la peine…
Ce que vous allez aimer : AVP-R est violent. Là on s’attaque à tout le monde et il n’est pas question d’entente solennelle entre les extra-terrestres et les humains. Les femmes enceintes, les enfants, les bébés, les pouffes… Tout y passe. Hurlements de terreur, du sang qui gicle (humain ou non), grognements extraterrestres, explosions… AVP-R est un véritable cocktail piochant dans tous les genres, et chacun y trouvera son bonheur.
Ce que vous n’allez (peut-être) pas aimé : Les passages à vide, les dialogues sans intérêt et la fin (logique mais trop facile). Ah, et oui bien sûr… La vulgarisation de deux monstres mythiques, j’oubliais !
Pour conclure : avant d’aller voir AVP-R, oubliez vos classiques. Ici vous ne trouverez pas de Lieutenant Ripley, ni de Schwarzy tout en muscles. Installez-vous et profitez du spectacle, qui vaut tout de même la peine d’être vu. Malgré de nombreux bémols, ce film est un bon divertissement aussi bien pour les fans de Sci-Fi que pour ceux qui ont envie de passer un bon moment.
Et puis, peut-être qu’il permettra de réconcilier les fans de Predator avec les fans d’Alien.
Alien est largement meilleur 😀
