
6 ans après le premier film réalisé par Christopher Gans, Silent Hill revient sur nos écrans, nous promettant cauchemar et frissons. Si le premier film nous avait séduit par son univers particulier, à la fois fantastique et morbide, collant à la trame du jeu, Silent Hill Revelation 3D a au moins le mérite de prolonger le voyage. En dehors de ça, le trouillomètre reste bien en-dessous de zéro et le film est globalement d’une absurdité effarante.
Le pitch : Heather, une jeune adolescente, a toujours eu l’habitude de déménager souvent avec son père, sans vraiment savoir ce qu’elle fuyait. Le jour où son père disparaît mystérieusement, elle découvrira enfin pourquoi elle a toujours été en proie à de violents cauchemars et obligée de vivre cachée. Pour retrouver son père, et malgré ses nombreuses mises en garde, Heather décidera d’affronter sa peur et de se rendre à Silent Hill…
Là où Christopher Gans avait pris le soin de soigner le rendu esthétique et la mythologie du jeu, Silent Hill Revelation 3D se contente de profiter du succès de la saga pour nous proposer une version abrutissante et carrément décevante. Ouvertement destiné à un public plus jeune (et plus facilement impressionnable, sans doute), Silent Hill Revelation 3D surfe sur la vague “twilightienne” et perd dès le départ un temps précieux à nous raconter la vie peu passionnante de l’héroïne du film dans son nouveau lycée (!) pour soi-disant installer son intrigue. Des explications bien inutiles étant donné que toute l’intrigue est sapée un quart d’heure après le début du film grâce à un flashback, à la mise en scène plutôt inquiétante et qui ne laisse présager rien de bon pour la suite, où on nous révèle tout bonnement la véritable identité de Heather et pourquoi elle est obligée de fuir. Il ne reste plus qu’à s’installer confortablement pour observer la suite… ou dormir, au choix.
Content de lui, Michael J. Bassett (tristement connu pour Solomon Kane, 2009), continue de s’embourber dans une histoire sans queue ni tête, en évoquant des dieux sans nom ni origine et un ordre religieux obscure qui seraient à la recherche de Heather, tout cela n’étant finalement qu’une façade pour nous offrir un défilé de créatures plus ou moins défigurées dans le but de nous mettre dans le bain et de pousser Heather à se rendre à Silent Hill à tout prix (également l’occasion de nous faire croire, au passage, qu’il y a bien eu un scénario derrière tout ce gâchis). Rien de nouveau sous la lune, donc. Les monstres vedettes du premier film sont aux rendez-vous (notamment le gardien à la hache, qui en profite pour virer sa cuti, et les fameuses infirmières redoutables), de nouveaux font leurs apparitions (le monstre arachnéen fait de mannequins en plastiques), mais curieusement le personnage sensé être au centre de cette ville infernale, Alessa la petite fille maudite, ne fait que de brèves apparitions qui auraient tout aussi bien pu être coupées au montage, tant elles n’ont absolument lien avec l’aventure d’Heather. Mais bon, il faut bien meubler, le film dure à peine plus d’une heure et demie.
Tout cela aurait pu fonctionner malgré tout, s’il y avait eu ne serait-ce qu’une petite intrigue alléchante, de quoi nourrir le suspens et créer ainsi une tension et/ou une atmosphère inquiétante, histoire qu’on finisse enfin par avoir peur. Au lieu de cela, nous suivons la jeune héroïne déambuler en hurlant dans la ville fantôme, tentant vainement de nous sensibiliser à l’avalanche de “jump scares” qui se succèdent à une vitesse délirante, en vain.
En effet, rien ne vient sauver le film : les nouveaux personnages sont d’un ridicule consternant, la mise en scène est bâclée, tentant plus souvent de faire sursauter le spectateur que de l’effrayer en créant véritablement un climat propice à l’épouvante et le film essaie lamentablement de rebondir sur une love-story pathétique et sans aucun intérêt… Clairement, le niveau du film est pitoyable. Il n’y a rien de positif à en tirer. Des films comme Paranormal Activity essaie au moins d’installer une ambiance, qu’elle fonctionne ou non. Ici, il n’y a rien de tout cela, seulement un emprunt flagrant des meilleurs idées du premier opus, sans aucune intention d’innover.
Au dernier moment, on tentera de nous faire croire à une véritable raison à cette épopée grotesque, mais les explications alambiquées (des croyances et des rites religieux sortis d’un chapeau) et les révélations de dernière minutes (qui contredisent l’ensemble du “scénario”) ne feront qu’alourdir le constat : Silent Hill Revelation 3D est une bonne grosse déception.
Un petit mot sur la 3D : très efficace… pendant les deux premières minutes, c’est-à-dire le générique, ensuite… plus de nouvelle. Où est passée la 3D ? A part un mal de crâne assuré et un risque élevé d’épilepsie, il n’y absolument rien à en tirer.
Coté acteurs : Adelaide Clemens (aperçue dans Wolverine en 2009) donne la réplique à Sean Bean et Carrie-Ann Moss, tous aussi stoïques les uns que les autres (effarés d’être tombés aussi bas, j’imagine).
En conclusion de cette critique peu inspirée (et je m’en excuse), Silent Hill Revelation 3D est à éviter. Si vous tenez absolument à perdre 94 minutes de votre vie, attelez-vous à vos tâches ménagères, ce sera toujours plus passionnant.

