Drame

[CRITIQUE] Première Année, de Thomas Lilti (Sortie DVD et VOD)

Le pitch : Antoine entame sa première année de médecine pour la troisième fois. Benjamin arrive directement du lycée, mais il réalise rapidement que cette année ne sera pas une promenade de santé. Dans un environnement compétitif violent, avec des journées de cours ardues et des nuits dédiées aux révisions plutôt qu’à la fête, les deux étudiants devront s’acharner et trouver un juste équilibre entre les épreuves d’aujourd’hui et les espérances de demain.

Réalisé par Thomas Lilti
Avec Vincent Lacoste, William Lebghil, Michel Lerousseau…
Sortie en DVD et VOD le 16 janvier 2019
Bonus DVD : Entretien avec Thomas Lilti – Scènes coupées

Au cas où vous n’auriez pas suivi, après le succès d’Hippocrate (2014), puis le moins acclamé Médecin de Campagne (2016), Thomas Lilti est (toujours) un médecin généraliste. Une expérience assurément formatrice dans laquelle il puise à nouveau pour son nouveau film Première année – tout en scénarisant la série Hippocrate diffusée actuellement sur Canal+.
Avec Première Année, Thomas Lilti revient sur cette fameuse période bien connue pour être une sorte de rouleau-compresseur intellectuel, psychologique et mental, passant sans état d’âme sur les cerveaux des milliers d’aspirant qui la tente. À travers deux étudiants, l’un fils de médecin et l’autre qui triple sa première année, le film suit une année de travail acharné, marquée par la compétition et le stress.

Là où Hippocrate entrebâillait une porte sur un univers méconnu en levant le voile sur le quotidien d’interne en médecine, Première Année s’étale sur une année éprouvante qui n’a pas vraiment de mystère pour quiconque ayant déjà entendu parler des études de médecine. En effet, si Thomas Lilti illustre bien la pression qui meut ses personnages, que ce soit par conviction ou besoin de reconnaissance (d’un père absent), Première Année se tisse avec des ficelles épaisses comme des poutres et se déroule sans véritable accro ni surprise.
Etre médecin c’est dur, on le saura et on admire ceux qui arrivent à passer les nombreuses épreuves sur le chemin d’une carrière aussi prestigieuse qu’intense. Mais, dans le fond, n’est-ce pas la moindre des choses quand on vise à trifouiller le corps humain pour sauver des vies ? Cet effet « kiss cool », ou revers de médaille, rend parfois le discours de Première Année moins percutant dans sa volonté de montrer la tension omniprésente qui pèse sur ces jeunes, tandis que le film peine à s’animer autour d’une amitié rivale dont il effleure à peine les possibilités.

Se réfugiant à mi-parcours dans des rebondissement attendus, Thomas Lilti laisse les bons sentiments prendre le dessus au lieu de creuser les éraflures qui égrainent la surface lisse de son histoire. En effet, les personnages ont un peu de relief : le premier s’acharne dans ses études mais on ne saura jamais vraiment pourquoi, tandis que le second est motivé par ses relations troubles avec un paternel qui resteront survolées. De plus, en théorisant autant sur les statistiques et les concours de médecine, Première Année laisse transparaître un message contradictoire sur ceux qui réussissent réellement les concours : sont-ils vraiment tous fait pour être médecin ou sont-ce « simplement » des oies bien gavées dont la plupart se « réfugieront » vers les études de dentiste, pharmacie ou de médecin généraliste une fois leurs limites atteintes ?
Notez bien les guillemets ci-dessus, car si je minimise mes suppositions pour illustrer mon avis sur le film, pour ma part je suis incapable de faire une addition sans calculatrice ! Il n’y a donc pas de jugement, que du respect 🙂

Au casting, Thomas Lilti réunit Vincent Lacoste (Victoria, Amanda, Lolo…) et William Lebghil (Ami-Ami, Le Sens de la Fête, Cherchez La Femme…), un duo qu’on a déjà vu partager l’affiche de Jacky Au Royaume des Filles, et qui fonctionne très bien dans ce format un poil plus dramatique.

En conclusion, dans l’ensemble, Première Année reste intéressant à découvrir. On ne peut qu’admirer le travail et la motivation de ces étudiants durant cette année charnière qui va faire ou défaire les rêves de nombreux. Mais bon, ça n’apporte pas grand chose à la choucroute, n’est-ce pas ? À tenter.

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