Épouvante-horreur

Battle de (mauvais) reboots : The Craft vs Détour Mortel

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Ce début d’année pandémique n’a pas entièrement raté le coche des films d’horreur saisonniers. Si les cinémas rouvrent à peine dans le monde, les sorties VOD ont répondu présentes, permettant ainsi de découvrir (ou pas) deux reboots horrifiques.
Mais d’abord qu’est-ce qu’un reboot ? Un reboot est une version nouvelle d’un film, d’une série télévisée ou d’un jeu vidéo… où l’histoire repart sur de mêmes bases mais dans des directions différentes contrairement à un remake. L’ADN est le même, mais l’issue peut-être différent. Existe aussi les soft reboot (ou remoot), mais ça c’est autre sujet.

Sur le ring aujourd’hui, nous avons The Craft : Les Nouvelles Sorcières, reboot d’un film sorti en 1996, versus Wrong Turn, reboot d’une franchise initié par le film Détour Mortel, sorti en 2003. Deux salles, deux ambiances, mais le même résultat port’nawak. Lequel est donc le pire reboot ? Faites vos paris.

Round 1 : The Craft – Les Nouvelles Sorcières

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L’original : The Craft – Dangereuse Alliance :
Trois étudiantes, Nancy, Bonnie et Rochelle très éprises d’ésotérisme pratiquent la magie. Qualifiées par les autres étudiants de folles ou de sorcières, elles sont bientôt rejointes par une quatrième, Sarah, dotée de dons exceptionnels. Le quatuor va former un cercle capable d’invoquer les plus puissants esprits et de transformer leurs rêves en réalités. Jusqu’au jour ou des rivalités apparaissent dans le petit groupe.

Sorti en 1996 – Réalisé par Andrew Flemming – Précurseur : sorti 2 ans avant la série Charmed
Interdit au moins de 12 ans
Retrouvailles entre Neve Campbell et Skeet Ulrich juste après Scream

Pitch du reboot : The Craft – Les Nouvelles Sorcières :
L’introvertie Hannah arrive dans un nouveau lycée. Elle se lie d’amitié avec trois autres camarades. Les jeunes femmes commencent à pratiquer la magie et invoquent les plus puissants esprits afin de transformer leurs rêves en réalité.
Sorti en 2020 – Réalisé par Zoe Lister-Jones

Respect du concept original : 7/10
On retrouve les bases avec la nouvelle arrivée, timide mais doté d’un don, et adopté par un groupe d’outcast (goth hier, hypsto-wiccan aujourd’hui), ainsi que la découverte de la magie à travers les éléments de la nature et les dérives du trop plein de pouvoir (un peu). En plus, le film fait un lien avec un des personnages du film original (scène post générique).

Cailee Spaeny (Finalized);Zoey Luna (Finalized);Gideon Adlon (Finalized);Lovie Simone (Finalized)

L’émancipation du film original (qualité scénario, histoire, toussa) : 4/10
Au lieu d’une banale histoire d’amour ou de popularité, le film explore les tensions familiales autour d’une famille recomposée, avant de proposer une opposition singulières entre les sorcières et les warlocks (mais pourquoi sont-ils mysos et méchants ?). Cependant, entre des effets spéciaux complètement cheap et un storytelling au féminisme poussif (et juvénile), The Craft régurgite un bon vieux déjà-vu déjà-fait, orienté « Gen Z » avec le point de vue « calimero-esque » qui va avec. Bref, l’ensemble est assez repoussant au final.

Performance acteurs et réal en général : 5/10
Pas grand chose à sauver de ce coté là. Le casting est majoritairement composé d’inconnus au bataillon qui se démènent avec un scénario cousu de fils blancs. On est plus sur une resucée de The Craft mixé avec un peu de Charmed : peu convaincant et moyen à voir.

Cailee Spaeny (Finalized);Zoey Luna (Finalized);Gideon Adlon (Finalized);Lovie Simone (Finalized)

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Round 2 : Détour Mortel – La Fondation

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L’original : Détour Mortel
Jes Shaw et ses amis vont passer un week-end de randonnée dans les Appalaches de Harpers Ferry en Virginie-Occidentale. Ils y feront la rencontre d’un groupe d’une étrange communauté…

Sorti en 2003 – Réalisé par Rob Schmidt
Casting d’acteurs en vogue : Elisa Dushku (Buffy), Desmond Harrington (The Hole), Jeremy Sisto (Dawson)…
Interdit au moins de 16 ans (ce qui était important à l’époque)

Pitch du reboot : Détour Mortel – La Fondation
Un groupe d’amis se retrouvent coincés en bordure d’une forêt peuplée par d’étranges créatures. Ils disparaissent au fur et à mesure…
Sorti (aux US) en 2021 – Réalisé par Mike P. Nelson

Respect du concept original : 2/10
Le père qui cherche sa fille disparue vs le héros qui cherche sa sœur disparue dans l’original, le groupe de jeunes qui s’aventure dans un coin paumé malgré les mises en garde… Détour Mortel – La Fondation démarre bien et fait fort après une première mise à mort bien gore. Seulement voilà, la partie de cache-cache tourne court quand le film entame sa seconde partie, révélant la fameuse « Fondation » et se qui traque réellement le groupe. En tentant de glorifier une communauté fuyant le capitalisme, le film s’embourbe dans un récit mal dégrossi, cherchant soudainement à faire passer les traqueurs pour des victimes. WTF…

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L’émancipation du film original (qualité scénario, histoire, toussa) : WTF/10
SPOILER : pourquoi faire un reboot d’une saga de cannibales sans cannibale… pourquoi ?? On est tout de même sur le reboot d’une franchise de 6 films qui tournent tous autour d’une bande de jeunes qui se fait dégommer un par un par des cannibales à la tronche cabossée. Ici… Rien du tout ! Dommage car l’histoire était plutôt engageante dans sa première partie, mais les amateurs de gore resteront sur le carreau.
De plus, histoire d’enfoncer le récit dans un ensemble amateur, c’est la fête aux jumpscares inutiles. L’idée de la communauté est intéressante mais on passe complètement à coté du sujet
après le premier twist, ce qui devient encore plus ridicule en deuxième partie de films quand les « sauvages » jouent les victimes alors qu’à aucun moment ils n’ont inspiré confiance du point de vue des personnages qu’ils condamnent assez brutalement pour leurs actes. What ?

Performance acteurs et réal en général : 4/10
Idem, le film est assez basique dans son storytelling. Détour Mortel – La Fondation propose un postulat de base mais l’exploite en surface : du coup, l’ensemble est amateur, truffé de commodités et de détails simples qui ne font que souligner l’absence d’application autour du film (les gens qui vivent dans les bois sont rasés de près, les fourrures sont visiblement neuves, etc…). A la limite, si ce film était indépendant de la franchise, en tant que tel : cela fonctionnerait presque. Mais Détour Mortel – La Fondation se tire une balle dans le pied en se raccrochant à une franchise connue… POUR SES CANNIBALES !!!! Je ne comprends pas !

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Et le gagnant du plus pire reboot est…
Détour Mortel – La Fondation, de Mike P. Nelson

Si The Craft – Les Nouvelles Sorcières remâche l’original pour en faire une revisite sans saveur pour la génération Z, le reboot de Détour Mortel – La Fondation commet une faute impardonnable en ignorant totalement l’ADN cannibale de la franchise ! Imaginez un reboot de Destination Finale où personne ne meurt ? Un reboot de Cabin Fever où les persos sont tués par des loups au lieu d’une bactérie purulente ? Un reboot de Freddy… sans Freddy ? Ben oui, c’est ridicule !

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