
Autant l’admettre, j’ai encore du rattrapage à faire (hello Megalopolis). Ceci dit, 2024 n’a pas démérité et il s’avère que j’avais peu de films dans la liste des déceptions. Comme d’habitude, je préfère compter les films qui étaient censés marquer les esprits (en bien ou en mal, j’imagine) ou briller au top du box-office. Cependant, je garde tout de même une mention spéciale pour les pseudo-films d’épouvantes qui ne manquent jamais de parsemer le paysage cinématographique. Et oui, il faut bien que je trouve une raison pour justifier ma cinéphilie masochiste.
D’ailleurs, coté super-héros, je me demande encore si je n’aurai pas du faire une catégorie spéciale pour les trois films Sony sortis cette année !
Voici mes bonnets d’ânes de 2024 :
Joker – Folie à Deux, de Todd Phillips

J’ai craint ce film autant que je l’ai attendu. Si le premier opus possédait de belles qualités, l’ajout d’une Harley Quinn interprétée par Lady Gaga a suffi à détruire tous mes espoirs. Joker : Folie à Deux échoue à capitaliser sur l’audace de son prédécesseur, s’égarant dans une intrigue sans véritable but, uniquement tricoté pour insérer de la comédie musicale maladroite et une surcouche DC Comics superflue. Si l’idée d’un Joker qui chante pouvait intriguer, le résultat est une œuvre sans direction, plombée par des personnages mal exploités, une trame inconsistante et des numéros musicaux qui peinent à convaincre. Malgré un casting prestigieux sur le papier, cette suite sombre dans la confusion et le gâchis. À vos risques et périls.
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Madame Web, de S. J. Clarkson

Encore un film Sony dans l’univers de Spider-Man, sans le super-héros : Madame Web s’impose comme une masterclass en terme de ratage ahurissant. Outre le scénario qui tient sur un post-it trempé et des personnages plats comme des figurines en carton, le film tente de se raccrocher à un univers partagé qui ne veut pas de lui. En prime, c’est l’occasion de voir comment une réécriture du scénario en post-prod et un doublage en studio peut ruiner un film.
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Les Guetteurs, de Ishana Shyamalan

Les Guetteurs d’Ishana Shyamalan est une pâle copie des pires moments de la carrière de son père, M. Night Shyamalan. Entre une intrigue amorphe, des personnages sans vie et des « Guetteurs » qui n’effraient personne, le film s’enlise dans des contemplations stériles. Malgré un casting mené par une Dakota Fanning fantomatique, rien ne sauve ce brouillon navrant. Une bande-annonce prometteuse pour du vide total : Ishana suit fidèlement les traces des échecs de papa. À éviter, sauf si vous aimez compter les arbres et les minutes qui défilent.
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Diamant Brut, de Agathe Riedinger

Diamant Brut promet une réflexion sur les rêves de célébrité, mais sombre dans les clichés et le mépris de classe. Réduisant son héroïne à une caricature vulgaire, Agathe Riedinger livre un film condescendant et manichéen, pompant tout son savoir sur la filmographie de l’excellente Andrea Arnold (American Honey, Fish Tank…). Ni captivant, ni pertinent, ce portrait grotesque et vulgaire d’une jeunesse en quête de reconnaissance laisse un goût amer de sardine périmée.
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Kraven The Hunter, de J. C. Chandor

Entre un Aaron Taylor-Johnson qui cabotine sans briller et une intrigue cousue de clichés paresseux, rien ne fonctionne. Action sans éclat, dialogues affligeants, personnages sous-développés : le SSU touche le fond avec cette énième tentative ratée d’anti-héros. Même Russell Crowe semble en pilote automatique. À fuir.
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Venom : The Last Dance, de Kelly Marcel

Scénario bâclé, CGI indigeste et un Venom réduit à un clown schizophrène : tout dans ce film suinte l’épuisement créatif. Kelly Marcel piétine l’héritage du personnage avec une intrigue vide, des personnages accessoires, et un final aussi épique qu’une bagarre dans un parking. En même temps, le film se tirait déjà une balle dans le pied, rien qu’avec son pitch on savait déjà que Venom : The Last Dance serait (K)nul(l).
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Pas de Vagues, de Teddy Lussi-Modeste

François Civil pleurniche en Calimero scolaire, ça n’a rien de sexy, je vous le dis ! Teddy Lussi-Modeste s’enlise dans sa propre histoire, brassant harcèlement, clichés de banlieue et émois de prof persécuté dans une soupe populaire tiédasse. Un récit sans nuances ni prises de risque, parfait pour meubler une soirée télé ennuyeuse chez vos parents. En gros, c’est un téléfilm mal déguisé en cinéma social, mais sans le fond ni la forme. Raté.
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Jamais Plus – It Ends With Us, de Justin Baldoni

Alors qu’une battle juridique plane autour des co-stars, je n’oublierai jamais que Blake Lively a fait la promotion de ce film comme si c’était un chick-flick (films de meufs, de copines, une romcom…). Sortez vos imprimés à fleurs et un verre de rosé pamplemousse pour découvrir l’histoire d’une femme battue. La romantisation des violences domestiques en pleine ère pro-féministe me sidère, la platitude et le remontage en post prod du film pour appuyer l’aspect romantique de l’histoire ne fait qu’enfoncer le clou. Je ne sais pas qui de Blake Lively ou de Justin Baldoni va remporter cette bataille, mais ce sont bien les personnes qui ont vu ce film qui ont perdu.
Trap, de M. Night Shyamalan

Un concert, un tueur, et… un gros soufflé qui retombe. Surprenant ? Oui et non. Alors que Shyamalan semblait avoir retrouver l’inspiration, le voilà qui retombe dans ses vieux travers. Malgré quelques sursauts d’humour noir, un Josh Hartnett qui sauve les meubles et un twist tardif, Trap échoue à captiver. Le plan 2024 de Shyamalan était surtout de lancer la carrière de ses filles, visiblement.
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The Bikeriders, de Jeff Nichols

Je ne vais me faire d’amis, mais les vrais savent que Jeff Nichols (Midnight Special, Loving, Mud…) et moi, ce n’est pas l’amour fou (à l’exception du fabuleux Take Shelter). Les moteurs tournent à vide dans un récit sans cap, où motards et belles mécaniques n’ont ni substance ni direction. Malgré une esthétique rétro et un casting étoilé, le film échoue à donner de l’épaisseur à ses personnages ou à raconter quoi que ce soit d’intéressant. À fuir, sauf si le bruit des Harley vous suffit.
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Mentions spéciales pour les films d’horreur qui se sont révélés aussi nuls que prévus :
- Night Swim : une famille emménage dans une nouvelle maison, c’est plutôt classique me diriez vous. Sauf que là, c’est la piscine qui est maléfique. Tout un programme.
- Immaculée : Sydney Sweeney les yeux écarquillés pendant 2 heures, si ça vous tente, vous serez servi-e-s. Lire mon avis
- Les Cartes du Mal : quand on ne connait rien ni à la cartomancie ni à l’astrologie, vaut mieux s’abstenir d’en faire un film… Lire mon avis
- L’I.A. du Mal : un concept intéressant mais complètement inutilisé au profit de la bêtise humaine. Et puis les CGI fait avec de l’intelligence artificielle, je pense que c’était ça la partie la plus terrifiante !
- Smile 2 : Le premier était original, cette suite l’est beaucoup moins. Pas surprenant mais quand même bien navrant. Lire mon avis
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Et vous, quelles sont vos déceptions de l’année ?
