Drame, Romance

[CRITIQUE] L’Amour au Présent, de John Crowley

Le pitch : Ce film raconte l’histoire d’amour entre Tobias, commercial dans l’entreprise de céréales Weetabix, et Almut, jeune cheffe cuisinière étoilée. Sous forme de flashbacks, nous pouvons découvrir leur rencontre, la naissance de leur fille ainsi que la découverte du cancer d’Almut et son combat contre ce dernier.

Pour démarrer l’année, quoi de mieux qu’une romance douillette, avec une juste dose de mélodrame ? John Crowley (Boy A, Brooklyn, Le Chardonneret…) revient à ses premières amours où la tranquillité d’une romance sans vague cohabite avec un sous-texte plus sombre.
À travers des flashbacks de moments de vie entremêlés, L’Amour Au Présent dresse rapidement tableau simple et attachant. Des prémices d’une vie de famille à la rencontre initial, en passant par une annonce difficile, le film propose une histoire solaire, habitée par des personnages rapidement attachants. Ce qui rend le film accrocheur, c’est que l’histoire installe dès le départ l’annonce que les jours heureux de nos tourtereaux sont voués à être malmener.

J’ai aimé la façon dont L’Amour Au Présent choisit la simplicité de sa romance, se focalisant sur tous les moments qui ont formé le couple pour mieux capter la personnalité de ses personnages. Lui, tout frais sorti d’un divorce, et elle, cuistot ambitieuse et sans attache… Leur relation, bien que mise à rude épreuve, demeure solaire et pleine d’espoir, même si le sujet, malheureusement très commun, de la maladie qui s’insinue à chaque instant. La force de L’Amour Au Présent réside dans sa capacité à capturer la normalité de la romance entre Tobias et Almut. John Crowley met l’accent sur les petits moments du quotidien, rappelant que le bonheur se trouve dans la lumière des instants présents.

Cependant, à force de miser sur la simplicité, le film devient prévisible. L’absence de surprises et de rebondissements laisse une impression de déjà-vu. La douceur du récit, bien que plaisante, finit par s’effacer rapidement de la mémoire du spectateur. De plus, la représentation de la maladie et des traitements, bien qu’émotive, manque de réalisme. Ceux qui ont vécu de près les ravages du cancer pourraient trouver la vision de John Crowley trop romancée, ce qui pourrait les déconnecter de l’émotion prétendue.

Un autre atout majeur du film est son casting. Il est difficile de résister au charme naturel d’Andrew Garfield (Tick Tick Boom !, Spider-Man : No Way Home, Sur Ordre de Dieu…), qui avait fait ses débuts au cinéma sous la direction de Crowley dans l’excellent Boy A (2007), ainsi qu’à l’énergie un peu plus rock de Florence Pugh (Dune, Deuxième Partie, Oppenheimer, Hawkeye…). L’alchimie entre ces deux acteurs talentueux est indéniable — et cela se ressent aussi dans leurs promos — et qui porte le film jusqu’à sa conclusion.

En conclusion, L’Amour Au Présent est un film mignon, ni trop romantique ni trop mélo, porté par des personnages attachants et une approche lumineuse. Cependant, en voulant certainement éviter le pathos, John Crowley manque de profondeur dans le traitement des sujets plus durs qu’il aborde en surface. Le film doit beaucoup à son casting, mais dans l’ensemble, ça s’oublie vite. À voir, pour prolonger l’esprit des fêtes.

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