Alors que la 38e cérémonie des Césars 2013 vient de se terminer et que les claviers d’ordinateur en prennent pour leurs grades, retour sur la soirée évènement du cinéma français.
Après son discours d’ouverture, Jamel Debbouze a laissé la place à Antoine De Caunes, le maître de cérémonie. Comme toujours, c’était une soirée assez guindée, qui se caractérise surtout par des introductions perchées faites par ceux qui remettent un César, comme un exercice de récitation dont le manque de sincérité ne joue pas en leur faveur (Isabelle Carré, Céline Salette, si vous me lisez… ça, c’est pour vous). De temps à autre, des humoristes et/ou acteurs plus ou moins drôles venaient tenter de relever le niveau, mais rien à faire… Entre Audrey Lamy qui pousse, encore une fois, la chansonnette, Manu Payet ou encore Marina Fois, la légèreté n’était pas vraiment au rendez-vous. Bon après tout, on est pas là pour ça.
Heureusement, on a tout de même eu le droit à quelques moments mémorables (ou pas) et autour d’un De Caunes en forme et clairement favorable au mariage « joyeux » se sont succédés : Laurent Lafitte, hilarant, nous a fait son Will Ferrell ; un des membres de l’équipe Son du film Cloclo en a profité pour passer un message politique ; Debbouze et Damiens ont massacré le peu d’ambiance qu’il y avait dans un sketch raté… Clou du spectacle, ou presque, Kevin Costner était là, d’une classe folle et très ému en recevant son César d’honneur. Puis Christian Gasc nous a interloqué avec un discours étrangement lugubre et la présentation de la catégorie « Meilleur Acteur » en a profité pour spoiler le film Le Prénom dans un extrait… qui dévoile le prénom ! Mais la bonne humeur d’Omar Sy a su nous redonner le sourire durant les derniers instants de la cérémonie.
En tous les cas, ce qu’il faut retenir c’est surtout le succès sans surprise mais mérité du film Amour de Michael Haneke (5 Césars et pas des moindres), la standing ovation pour Emmanuelle Riva mais aussi le bide monumental de Camille Redouble qui, malgré ses 13 nominations, repart sans rien.
Voici la liste des lauréats :
- Meilleur film : Amour, de Michael Haneke
- Meilleur réalisateur : Michael Haneke
- Meilleure actrice : Emmanuelle Riva, dans Amour
- Meilleur second rôle masculin : Guillaume de Tonquédec, dans Le Prénom
- Meilleur second rôle féminin : Valérie Benguigui, dans Le Prénom
- Meilleur premier film : Louise Wimmer, de Cyril Menneguin
- Meilleur espoir masculin : Matthias Schoenaerts, dans De Rouille et d’Os
- Meilleur espoir féminin : Izia Higelin, dans Mauvaise fille
- Meilleur scénario original : Amour, de Michael Haneke
- Meilleure adaptation : De rouille et d’os, de Jacques Audiard et Thomas Bidegain
- Meilleur film étranger : Argo, de Ben Affleck
- César d’honneur : Kevin Costner
- Meilleur film d’animation : Ernest et Célestine, de Benjamin Rennet, Vincent Patar et Stéphane Aubier
- Meilleure photographie : Romain Winding pour Les adieux à la reine
- Meilleur son : Antoine Deflandre, Germain Boulay, Eric Tisserand pour Cloclo
- Meilleur film documentaire : Les Invisibles, de Sébastien Lifshit
- Meilleurs décors : Katia Wyszkop pour Les Adieux à la reine
- Meilleur montage : Juliette Welfling pour De Rouille et d’Os
- Meilleure musique originale : Alexandre Desplat pour De rouille et d’os
- Meilleurs costumes : Christian Gasc pour Les Adieux à la Reine
Résultat des courses, De Rouille et d’Os s’en sort honorablement, tout comme Les Adieux à la Reine. Le film Cloclo ne repart qu’avec un prix technique, mais comme le réalisateur, Florent Emilio-Siri, n’avait même pas été nommé, ce n’est pas une grande surprise. Le plus surprenant, c’est la mise à l’écart du film Holy Motors dont l’originalité n’a apparemment pas su toucher le jury. Le ban de Camille Redouble, lui, n’est que justice.
Et vous, qu’avez-vous pensé de cette cérémonie et des résultats ?
Pour les Parisiens et les Franciliens, sachez que le film Amour sera projeté toute la journée de samedi 23 février 2013 au cinéma UGC Orient Express, l’occasion de s’offrir une séance de rattrapage !
Dunno the movie 