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[Série US] The Walking Dead – Saison 3 : entre émancipation et déception !! SPOILER !!

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ATTENTION : CET ARTICLE CONTIENT DE NOMBREUX SPOILERS

Dimanche dernier a été diffusé le seizième et dernier épisode de la saison 3 de The Walking Dead. Un épisode très attendu, d’une part car la série est devenue une des plus vues du moment (record atteint dimanche soir avec 12 millions de téléspectateurs US, contre 9 millions pour l’épisode final de la saison 2 l’an dernier) et d’autre part parce que cette saison était plutôt décevante. Nous étions donc en droit d’attendre un final épique (certains espéraient même un épisode de 2 heures pour compenser) mais au lieu de ça, The Walking Dead traine la patte et change de tactique. En effet, si cet épisode était loin de ressembler à une conclusion, bien au contraire, The Walking Dead prend un sacré virage en continuant l’intrigue de la saison 3 vers la 4 et s’émancipe de plus en plus de la version papier.

Retour sur une fin de saison mitigée

Alors que le début de la saison 3 nous promettait nombreux rebondissements et chocs visuels, les derniers épisodes n’ont fait que descendre la pression d’un cran après chaque diffusion. Volonté assumée de dérouter le spectateur (plus ou moins familiarisé avec le comic book, d’ailleurs) en l’entraînant dans une certaine routine (les zombies ne nous surprennent/dégoûtent de moins en moins, aucune horde flippante) tout en creusant une véritable histoire avec le Gouverneur, avant de sombrer à nouveau dans un chaos sans nom ? Ou est-ce simplement un mauvais choix tactique (et scénaristique) qui se cache tout bêtement derrière tout cela ?
Après les nombreux débats qu’ont suscités la saison 2, où beaucoup de fans se sont plaints du temps passé à discuter dans la ferme d’Hershel, alors qu’ils recherchaient la petite Sophia, voilà que les scénaristes n’hésitent pas à s’attarder sur un nouveau personnage, le Gouverneur. Pendant toute la saison 3, la série va nous familiariser avec ce personnage complexe et incroyablement dénué de conscience, pour mieux personnifier le danger imprévisible et sans limite qu’il représente face à un Rick qui va connaître des heures sombres après la mort de Lori et un groupe qui risque d’imploser à tout moment.
Si chaque épisode tenait à nous révéler une nouvelle facette de nos personnages favoris et contribuait à tisser une trame qui, sans nul doute, trouvera sa place dans la prochaine saison, il est bien loin le temps où on frissonnait devant les épisodes de The Walking Dead. Un seul épisode se démarquera de cette saison incroyablement calme (walkingdeadement parlant), à savoir le 3×04 : Un tueur à l’intérieur. Un épisode dans la veine de la série où se mêleront sensations fortes, effroi et stupeur, quand la prison (le refuge de nos héros) sera prise d’assaut par une horde. Cet épisode sera marqué par la mort de T-Dog (un personnage mal-aimé des fans) et surtout par celle de Lori qui, après avoir donné naissance à son enfant, sera abattue par son fils (glauque, bonjour !).
Malheureusement, après cela, aucun épisode suivant ne nous fera autant vibrer, malgré quelques passages bien sympathiques (gore) mais ponctuels. The Walking Dead ne cesse d’alterner le chaud et le froid au cours de cette saison, sans jamais nous offrir la récompense que nous attendions. Entre l’arrivée discrète de Tyreese (avec un groupe différent de celui du comic book, donc pas de suicide collectif à prévoir hum…) éclipsée par un Rick dépressif qui sombre lors d’un (très) court épisode de folie, les lâchers de zombies dans la prison n’amuseront que le temps d’un épisode et malgré de nombreuses remises en question sur les agissements de leurs chefs respectifs, personne ne trouvera à redire (ou mollement)… La plus grande contradiction vient peu de temps avant l’épisode final : après un épisode à couteaux tirés où Rick et le Gouverneur se font face (3×13 : Arrow on the Doorpost), les deux leaders arrivent à un accord factice (livrer Michonne au Gouverneur et vivre en paix), sachant très bien qu’aucun ne respecterait sa part du marché. Pourtant, dans l’épisode suivant, nous découvrons que Rick a retourné sa veste et a décidé de livrer Michonne au Gouverneur… Bien sûr, il reviendra sur sa décision (trop tard, ou presque) mais l’intérêt de combler un vide avant l’épisode final ne passe pas inaperçu… Ce moyen foireux a toutefois permis à Merle de briller le temps d’un épisode.

Enfin, ce dernier épisode, très attendu après une saison à se languir, nous a beaucoup surpris par son manque de tension et dont l’ambition ne servait qu’à installer, encore une fois le Gouverneur comme LE méchant psychopathe (au cas où on n’avait pas compris). La journée a été bien riche pour ce dernier car au petit-déj, il poignarde Milton pour le punir de sa trahison (avoir brûlé les zombies qu’il gardait pour un éventuel assaut (d’ailleurs, on se souvient bien de la vision des zombies calcinés, miam miam)) et au goûter, il pète définitivement une durite et tue de sang froid pratiquement tout ceux qui avaient accepté de l’accompagner alors qu’ils effectuaient un raid sur la prison.  Avant de disparaître au soleil couchant, avec les deux seuls mecs qui osent encore (on ne sait pourquoi) le suivre plutôt que de l’abattre.
Coté prison, rien de nouveau sous la lune, en dehors du fait que Carl commence un peu à yoyoter de la crinière en tuant un autre gamin sans véritable raison, sous les yeux d’un Hershel ressemblant de plus en plus à Dale. Rick tentera vaguement de comprendre, mais ayant bien d’autres chats à fouetter (genre partir à trois pour affronter le gouverneur et sa supposée armée, logique), il passera rapidement à autre chose.
Enfin, Andrea est toujours enfermée et face à elle, Milton est entrain de mourir. L’enjeu était particulièrement intense, vu qu’une fois mort il allait se transformer en zombie et la dévorer, mais heureusement, avant de se faire tuer,  il avait laissé une pince au pied de sa chaise (le p’tit malin). Elle devait donc la récupérer et se libérer dare-dare. Sauf qu’entre deux tentatives, madame discute et semble incapable de faire deux choses à la fois. Alors forcément, quand Milton meurt et revient en zombie, il a largement le temps de la mordre avant qu’elle ne le tue.
L’épisode se termine sur Rick qui retourne à Woodbury, accompagné, entre autres, par l’unique survivante du massacre du Gouverneur, et réussit à convaincre Tyreese d’abandonner les lieux et de les rejoindre à la prison, avec le reste des habitants de Woodbury qui réalisent enfin qu’ils vivaient sous le joug d’un monstre. Il retrouve enfin Andrea entrain de s’éteindre et Michonne reste avec elle pour « s’assurer qu’elle ne reviendra pas » après sa mort. Une fin qui se voulait touchante, mais qui échoue brillamment.

Dans l’univers des séries dramatiques, ce n’est pas vraiment ce qu’on peut appeler une fin de saison. Une intrigue quine fait que s’étirer, pas vraiment d’élément nouveau et aucun cliffangher… On dirait presque qu’un 17ème épisode sera diffusé dimanche prochain, et pourtant… c’est bien ainsi que se termine la saison. Quel dommage, surtout comparé aux deux fins de saisons précédentes.

Malgré tout, en étant plus axé sur la psychologie des personnages, The Walking Dead continue de s’imposer tout en approfondissant son univers. La série s’étoffe pour durer, probablement, c’est un choix clairement à double tranchant mais qui nous a quand même régalé de nombreuses pépites. Et quelques croûtes…

Le positif :

  • Tout d’abord, The Walking Dead se démarque du concept « 1 saison / 1 intrigue », comme le laissait entendre les saisons précédentes. Celle-ci était destinée à introduire le Gouverneur et sa cruauté, ainsi qu’à créer un passif qui ne serait pas lié aux vies antérieures des personnages. Si au départ, je trouvais son apparence trop douce (comparé à la version comics), j’ai été vite rassurée. Rapidement, le Gouverneur ne cherche plus à cacher son mauvais fond et son goût pour la manipulation perverse (l’épisode où Glenn et Maggie sont retenus prisonniers, son affrontement avec Michonne). Rien ne viendra le sauver, pas même sa relation avec Andrea, bien au contraire… Cependant, même s’il reste un immonde salaud, je regrette que la série ne soit pas allée jusqu’au bout. En effet, dans la version papier, Michonne sera longuement séquestrée par le Gouverneur et ce dernier lui fait subir les pires sévices. Non pas que je sois voyeuse, mais bon…
  • Le retour de Merle : un retour inattendu mais efficace ! Si le Gouverneur se montrait un peu trop tendre au début, Merle était là pour renverser la vapeur. C’est un personnage qui a tout pour qu’on le déteste (misogyne, raciste, violent et teigneux) et pourtant, avec son retour en prison, son attitude protectrice et maladroite envers son frère, une vague conversation avec Michonne qui laisse sous-entendre quelques regrets et finalement sa mort, on ne peut s’empêcher d’apprécier ce pauv’type ! Ce face-à-face entre Daryl et Merle-zombie était certainement un des moments les plus touchants de cette saison.
  • L’arrivée de Tyreese : rappelez-vous, dans mon précédent article je me plaignais de l’absence de ce dernier. Certes, le parcours de ce personnage est différent que celui que nous connaissons, mais son retour aux cotés de Rick est prometteur.
  • Les personnages ne cessent d’évoluer et contraire à la version papier, on finit par en apprendre bien plus sur leurs personnalités et les liens qu’ils ont entre eux. Ce qui est étonnant, c’est que si les histoires d’amour pullulent dans les comics, dans la série, seuls Maggie et Glenn semblent réussir à s’épanouir (bien que leur relation ait sacrément battue de l’aile=.
  • L’épisode Morgan : Dans Clear (3×12), Rick retrouve Morgan, l’homme qui l’avait aidé à son réveil du coma. Cet épisode symbolique nous montre une autre vision de ce monde apocalyptique, ce qu’il adviendrait de n’importe qui s’il survivait seul. Morgan, d’un côté, est devenu à moitié fou, notamment dû au fait qu’il a été obligé d’abattre son fils (mordu par sa mère, déjà zombie elle) et vit barricadé dans une maison blindée de pièges. D’un autre coté, un homme sans visage marche sur le bord de la route, il tentera de rejoindre le petit groupe (Rick, Michonne et Carl) et les suppliera de les attendre, mais ces derniers resteront sourds à ses appels. Cruel ? Possible, mais le monde dans lequel ils évoluent ne donne pas forcément envie de faire ami-ami avec le premier venu. En fin d’épisode, il ne restera que les tripes du vagabond, étendu sur le sol… Survivre seul semble impossible. Faire confiance à l’inconnu n’est pas permis.

Le négatif :

  • Andrea : grosse, grosse, grosse déception ! Nous l’avons vu, au cours des trois derniers épisodes, la série a tout essayé pour nous attendrir au sujet d’Andrea, d’abord abandonné par ses amis lors de l’attaque de la ferme en fin de saison 2, puis recueillie par Michonne qui la soignera pendant des mois. Dès son arrivée à Woodbury, nous n’attendions qu’une chose, qu’elle découvre la face cachée du Gouverneur, retourne à la prison et devienne enfin l’amazone que nous connaissons dans les comics. Malheureusement, les créateurs de la série en ont décidé autrement, probablement pour toucher un public féminin grâce à une romance stupide  impossible (?) et l’évolution de son personnage est désastreuse. Reléguée au rang de potiche indécise, Andrea expliquera jusqu’au bout qu’elle a « essayé » de faire en sorte que les deux camps ennemis s’apprivoisent. Malheureusement, tout ce qu’on a vu, c’est une godiche qui est bêtement tombée amoureuse d’un monstre et qui, quand elle s’en rend compte, retourne dans son lit. C’est sa version papier qui doit bien se marrer. Au final, nous savions tous qu’un personnage principal allait mourir dans cette saison, les paris étaient lancés (perso, je pensais que ce serait Glenn)… Personne ne s’attendait à celle d’Andréa (malgré tout un personnage important du comic, qui entretient actuellement une relation avec Rick). Une mort peu émouvante et pas très crédible quand on sait qu’ils sont tous devenus des as quand il s’agit de tuer un zombie à l’arme blanche  et en close combat (en même temps, si elle avait passé moins de temps à bavasser et plus de temps à se détacher, hin…). Au final, la mort de Milton est bien plus triste, car lui au moins, il a vraiment essayé de faire quelque chose contre le Gouverneur (c’est le seul d’ailleurs à lui avoir tenu tête).
  • Judy : c’est bien joli de laisser vivre un bébé (qui était supposé mourir), mais il est à la fois inutile et invisible. A part créer un petit enjeu supplémentaire (être sans défense à protéger), Judy ne sert à rien. Sauf si la série fait un bond dans le temps. Ce qui serait inintéressant aussi, non ?

En résumé, The Walking Dead nous avait habitué à plus d’action, plus de terreur et de rebondissements. Aujourd’hui, les créateurs de la série essaie peut-être d’aller plus loin en nous faisant croire à une sorte de routine fastoche où même les gamins peuvent se balader tous seuls et dégommer du zombie sans cligner des yeux, afin que nous baissions la garde ? Possible, de toutes façons, on en attend bien plus dans la saison 4 et les paris sont ouverts.
Alors que je lis des fans espérer un rapprochement entre le Gouverneur et Negan (un méchant bien pire qui vient d’arriver dans les derniers comics, ce serait donc ignorer Alexandria et tout ce qui s’est passé entretemps), beaucoup s’interrogent sur la nouvelle direction prise par la série, s’éloignant de plus en plus de la version papier. En nous privant de  repères, The Walking Dead espère bien nous surprendre là où on ne s’y attend pas. Plus rien est sûr et tout est permis, si un personnage comme Andrea est tué, qui sera le prochain ? Peut-on encore se fier à la version papier ? Y aura-t-il de nouveaux personnages importants ou pouvons-nous espérer voir arriver certains de nos favoris, comme Abraham (ce qui ferait donc un quatuor de choc avec Rick, Daryl et Tyreese déja présent) ? Le rassemblement des deux communautés ressemblera-t-elle à celle qu’on a vu à Alexandria ? Une main sera-t-elle tranchée ? Carl va-t-il se transformer en psychopathe, rappelant vaguement l’épisode des jumeaux (comics) ?

Beaucoup de questions en suspens qui ne trouveront une réponse qu’à l’automne prochain !

Et vous, qu’avez-vous pensé de cette saison et surtout du final ? Qu’espérez-vous voir (ou qui) au cours de la saison 4 ? Préférez-vous la série ou les comic books ?

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