Comédie

Triple Alliance : Un délire entre copines interminable

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Pure comédie girly, Triple Alliance réunit tous les codes du genre, de ses héroïnes glamour à l’amitié indéfectible, en passant par des histoires de mecs. Ou plutôt d’un mec, en l’occurrence. Le film de Nick Cassavetes souffle un vent de bonne humeur dès la première minute, cependant l’univers trop surfait de Triple Alliance s’essouffle rapidement. Alors que l’intrigue met énormément de temps à se mettre en place, le film enchaîne les gags à la minute, à l’efficacité inégale, reléguant cette comédie moderne à un monde fantasmé et trop inaccessible pour y croire ne serait-ce qu’à moitié. Bref ersatz de Sex and The City aux faux airs de Mes Meilleures Amies, Triple Alliance passe à coté de son potentiel en cultivant du vide, au lieu de d’exploiter ses rares bonnes idées.

Le pitch : Carly découvre que son nouveau petit ami Marc est un imposteur, lorsqu’elle rencontre accidentellement sa femme, Kate. Carly va se prendre d’affection pour elle, et leur improbable amitié va se renforcer encore un peu plus lorsqu’elles réalisent que Marc les trompe toutes les deux avec une autre femme, Amber. Les trois femmes vont joindre leurs forces et mettre au point un impitoyable complot pour se venger.

Réalisateur touche à tout, Nick Cassavetes (N’oublie jamais, Alpha Dog, Ma vie pour la tienne…) revient à la comédie dix-huit ans après son premier film.
Triple Alliance est avant tout une histoire d’amitié impossible, avec la première rencontre entre deux femmes trahies par un même homme. Cassavetes propose une vision moderne de la femme, opposant la working-girl sexuée à la femme au foyer dépassée, tout en cochant scolairement tous les codes du genre dans sa liste (beaux vêtements : check, corps de quarantenaire impeccable : check, les mecs sont tous des salauds : check…).
Entre clichés girly et surdose de glamour, Triple Alliance démarre en trombe et redouble d’efforts pour susciter l’hilarité et créer une ambiance à la fois féminine et décomplexée. Si Cameron Diaz et Leslie Mann ne reculent devant rien et semblent assumer leurs âges, Triple Alliance propose un univers pétillant et frais, certes, mais beaucoup trop fantasmé, tel une sorte de Sex And The City sur le retour. C’est beau, ça brille mais certains détails font grincer les dents tant on est loin, très loin de la réalité dans cette déferlante de faste à l’américaine où la vie n’est que luxe et vacances impromptues !
Certes, Triple Alliance offre de bons moments de franche rigolade entre copines, grâce à une trame ultra-légère, quoiqu’un peu superficielle. Dans la lignée de Mes Meilleures Amies ou Bachelorette, Triple Alliance n’hésite pas à s’amuser avec ses personnages à travers un humour parfois collégien, entre vomi et crotte de chien (!).
À force de rester en surface, l’histoire s’éternise et les péripéties de deux nouvelles amies lassent rapidement, si bien que l’arrivée tardive de Kate Upton et l’aube d’une intrigue romantique très gnan-gnan relèvent de l’anecdote. En effet, le film manque de rigueur dans la continuité de son scénario et s’embourbe dans des gags répétitifs et autres rebondissements superflus et attendus. Ce qui est d’autant plus dérangeant car la conclusion est vraiment réussie et hilarante, mais encore faut-il être toujours éveillé pour pouvoir en profiter !

Au casting, Nick Cassavetes ne prend pas de risque en choisissant des actrices cantonnées à un certain registre. Ainsi, on retrouve Cameron Diaz (Night And Day, Bad Teacher, Cartel…) dans ce qu’elle sait faire de mieux, éternelle princesse à qui le monde sourit, mais un peu plus décomplexée que d’habitue, puisqu’elle semble clairement assumer son âge. À ses cotés, Madame Apatow Leslie Mann (Échange Standard, 40 ans mode d’emploi, The Bling Ring…) apporte une réelle fraîcheur au film, même si elle répète inlassablement le même type de rôle un peu cracra. Kate Upton (Le Casse de Central Park…) fait de la figuration et ne présente aucun intérêt (sauf peut-être pour les pauvres malheureux qui seront obligés d’accompagner leurs chéries au cinéma), tandis que Nikolaj Coster-Waldau (Game Of Thrones, Mama, Oblivion…) assure dans le rôle du serial-lover, sexy en diable et incroyablement hilarant et à l’aise dans ce registre. La rappeuse Nicki Minaj en profite pour faire quelques apparitions remarquées (surtout grâce à son popotin, soyons honnêtes), Monsieur Lady Gaga Taylor Kinney (Vampire Diaries, Zero Dark Thirty…) joue les princes charmants de service et Don Johnson (Machete, Django Unchained…) revient sur le devant de la scène pour jouer le rôle d’un père aux conseils plus ou moins déplacés.

En conclusion, Triple Alliance est une comédie pêchue et pleine de bonne volonté, mais à force de miser sur les délires surréalistes entre copines, le film perd petit à petit de son attrait et se complaît dans une débauche presque vulgaire et interminable de luxe et de glamour. Durée : 1h50, ressenti : 4 heures.

FUUUU... SION!
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