ATTENTION, CE QUI VA SUIVRE N’EST RÉSERVÉ
QU’À CEUX QUI ONT VU LE FILM.
Abandonnez la lecture de cet article tant qu’il en est encore temps.
Surtout si vous êtes fan de… Non ! Vous en avez trop lu, partez. Pour ma critique sans spoiler du film, c’est par ici.
Pour ceux qui ont déjà vu le film… on est bien, là non ?
Marvel Studios a enfin démarré la Phase 5 du MCU avec le nouveau film Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, réalisé par Peyton Reed. Réunissant la famille Pym – Lang enfin au complet, nos héros cherchent à percer les mystères du monde quantique et s’y retrouvent piéger. Autour d’eux, un nouveau microverse plein de surprises et surtout un adversaire redoutable incarné par Kang le Conquérant.
Cependant, était-ce réellement une bonne idée de démarrer cette nouvelle phase avec un héros d’une franchise qui, d’une part, a connu un parcours compliqué et, d’autre part, a l’habitude de clôturer ou d’agir comme respiration en fin de phase. Cette fois, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania doit se hisser à la hauteur de films comme Iron Man 3 ou Captain America – Civil War, autant dire que le défi est plutôt de taille et, pour le plus petit des super-héros, cela prend tout son sens.
Coté box-office, pour son premier jour d’exploitation, le troisième volet signé par Peyton Reed fait tout juste mieux que les précédents avec 46 millions de dollars (contre 22,6 millions pour le premier Ant-Man et 33,7 millions pour Ant-Man et la Guêpe). Malgré ce bon résultat sur le papier et une certaine cohérence, on est loin de la réussite attendue pour un film du MCU qui, a ce stade, devrait remplir les séances tout seul. On est loin des scores de Doctor Strange In The Multiverse of Madness (90,7 millions), Black Panther : Wakanda Forever (84,3 millions) ou encore Thor : Love and Thunder (69,6 millions), qui portaient les nouvelles aventures de héros déjà connus du MCU. Ant-Man et sa family aurait donc du logiquement atteindre un score similaire, puisque déjà connu. On peut comprendre que les nouveaux personnages de la Phase 4 n’aient pas su féderer le public, mais force est de constater qu’Ant-Man, malgré toute sa sympathie, ne rassemble pas non plus.
Au-delà des chiffres, l’avis du public reste mitigé. Certifié « 87% Fresh » sur Rotten Tomatoes, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania séduit grâce à son ton familial et familier, porté par le charisme sympathique de l’acteur principal, Paul Rudd, et l’exploration du monde subatomique qui offre un décor neuf à la franchise. Sur les traces des Gardiens de la Galaxie ou encore de Thor Ragnarok ou Love and Thunder, le film de Peyton Reed utilise le space opera pour créer une dynamique légère, animé par des personnages hors-normes et par la découverte de mondes à la fois surréalistes et magiques.
Oui mais voilà, pour ma part j’ai trouvé le changement un peu brutal. Cette exploration dans le microverse aurait eu toute sa place dans Ant-Man & la Guêpe, alors que les héros cherchaient à retrouver Janet Van Dyne, plutôt que de perdre du temps à avec l’intrigue autour de Ghost et de trafiquants guignolesques. De plus, comme nous le sachons, je ne suis pas fan des univers fantaisistes, type space opera (sous-genre SF auquel appartient évidemment Star Wars, mais aussi Les Gardiens ou Thor, avec des personnages extra-terrestres, humanoïdes ou non, qui vivent dans des sociétés plus ou moins organisées comme sur Terre). J’aimais bien la simplicité accessible des premiers Ant-Man, de ses side-kicks comiques à sa romance avec La Guêpe, en passant par la technologie de Hank Pym qui permettait des soubresauts d’action divertissant. Ce troisième chapitre semble vouloir réinventer Ant-Man avec de gros sabots, liant son intrigue aux notions de multiverses, de variants et de timelines diverses qu’on nous a déjà teasé tout au long de la Phase 4. Et s’il était temps d’entrer dans le vif du sujet ?
Première scène bonus
Résumé (approximatif) : Dans une pièce sombre, deux variants de Kang discutent, bientôt rejoint par un troisième variant Kang. Il parle de la mort de celui qu’ils ont exilé dans le microverse et soulignent que les héros terrestres, les Avengers, commencent à poser problème dans leurs plans et qu’il va falloir agir. La caméra s’éloigne, révélant une arène remplie de variant qui Kan qui exultent de joie, au milieu d’un décor fait de flux temporels instables et de portails interdimentionnels.
*** Attention : spoilers sur la série Loki ***
Si vous n’avez pas regardé la série Loki, il est temps de faire vos devoirs, car en plus d’expliquer la notion de variant, le dernier épisode révèle la présence d’un Kang pacifiste « Celui qui demeure », issu du 23e siècle, dont le rôle est de préserver le flux temporel jusqu’à sa faim. Kang explique alors qu’il vient du 23e siècle et qu’il fait partie d’une lignée de variants scientifiques qui ont découvert le multiverse. Une guerre a éclaté entre eux, Celui Qui Demeure en est ressorti vainqueur et a choisi de créer le TVA pour protéger le flux temporel de sa réalité. Il explique également qu’il a vu toutes les réalités passées et futures… jusqu’à un certain point. A la fin de la saison 1 de Loki, lui et Sylvie s’embrassent et au même moment, le Kang pacifiste annonce qu’un point de non-retour a été franchi, avant d’être tué par Sylvie et l’effondrement du flux temporel en une multitude de Nexus.
Depuis ce final, de nombreuses théories ont croisé ce moment avec celui où Wanda devient la Sorcière Rouge dans WandaVision. Maintenant, je me demande si ce point de non-retour ne serait pas en réalité calqué sur le moment où Kang le Conquérant est tué par Ant-Man et la Guêpe, déclenchant la future riposte des variants Kang.
Ce qu’il faut savoir avant de s’intéresser aux variants de la scène bonus, c’est que Kang n’est autre que Nathaniel Richards, un descendant de la famille Richards (les Quatre Fantastiques) et voyageur temporel né autour du 31e siècle sur la Terre-6311. Dans son monde, tout n’est que paix et harmonie. C’est en voyageant dans le temps qu’il découvrira d’autres versions de lui-même, tous des super-génies, mais pas toujours nourris d’intentions altruistes.
Les trois variants principaux révélés dans cette scène bonus sont :
- Rama-Tut, une autre version de Nathaniel Richards, descendant cette fois de Docteur Fatalis, qui, grâce aux voyages dans le temps, est remonté jusqu’au temps des Pharaons, en 2960 avant JC. Une fois sur place, il a tout simplement soumis le peuple égyptien. Et pour info, un autre personnage bien connu des comics était dans le coin à la même époque : un certain En Sabah Nur !
- Immortus, un autre autre Nathaniel Richards, plus âgé et plus sage qui lui préfère vivre en accord avec Les Gardiens du Temps (voir Loki), ce qui ne le rend pas hyper populaire auprès des autres Kang
- Kid Immortus, un autre autre Nathaniel Richards, plus jeune et connus sous le nom d’Iron Lad. Ce dernier, né au 31e siècle, voyagera dans le temps pour créer les Young Avengers. Il fera notamment équipe avec Cassie Lang, aka Stature, jusqu’au moment où il sera rattrapé par son destin et deviendra Kang.
Que retenir de cette scène ? Tout d’abord, c’est un nouveau lien indirect avec les Quatre Fantastiques. La famille de super-héros est très attendue et prévue durant la Phase 6, dont le film est prévu avant Avengers – The Kang Dynasty. Il semblerait bien que leur introduction soit synonymes de problèmes colossaux, car entre les Kang et tous le teasing autour du multiverse et des incursions qui va forcément trouver une conclusion avec le film Avengers – Secret Wars. Reste à savoir qu’elle version des Quatre Fantastiques nous auront, mais la descendance de Reed Richards fait déjà parler d’elle u_u
Petit détail intéressant : Jonathan Majors étant un acteur afro-américain, je me dis que le prochain Reed Richards ou Sue Storm pourrait bien être incarné(e) par un acteur ou une actrice Noir(e), non ? Enfin, entre aujourd’hui et le 30e siècle, il a une bonne marge possible.
Enfin, il y a un nouveau teasing des Young Avengers, en plus de la présence de Cassie en Stature (ou Stinger) dans le film.
Enfin, cette arène pleine de Kang semble bien être la présentation du Conseil Transtemporel des Kang : une organisation pleine de Kang, apparue pour la première vois dans le comics Avengers Vol. 1 n°291 (mai 1988), chargée de rassembler toutes armes ou équipements pour dominer toutes les réalités. Le Conseil est également obnubilé par la Bulle Temporelle, qui est sensée conservée une arme ultime, mais ne parviendra jamais à l’atteindre ni à la contrôler, grâce à l’intervention de nos héros, les Avengers de la Terre-616.
Quelles sont leurs intentions dans le MCU ? Sont-ils le futur grand méchant ou un écran de fumée cachant le véritable vilain ultime ? De Kang Prime à Docteur Fatalis, en passant par des Kang qui ressemblent à nos héros (Kang Nebula, Kamala Kang…) le récit des Kang est parsemée de guerres temporels entre contrôle et pouvoir, qui devrait être intéressant à suivre – bien que super complexe à mettre en place dans des films (et séries). Les prochaines phases s’annoncent denses (enfin, espérons-le) jusqu’en 2026. Affaire à suivre…
D’autres variants bien connus de Kang existent, ce qui m’amène à (attention, transition de dingue)…
La deuxième scène bonus
Résumé (approximatif) : Dans une imagerie vintage, on découvre un certain Victor Timely en pleine représentation, devant une foule épatée. Alors qu’il parle du temps et semble faire une démonstration avec une machine visiblement bien trop avancée pour l’époque, la caméra se perd dans la foule. On y découvre Loki et Mobius dans le public. Mobius semble étonné et demande à Loki si c’est bien « lui », avant de préciser qu’il na pas l’air si dangereux. Mais Loki lui répond « Il l’est », d’un ton sinistre.
*** Attention : spoilers sur la série Loki ***
Surprise ! Ne serait-ce donc pas un teaser pour la saison 2 de Loki, prévue pour cet été ? Et bien si !
Deux choses à retenir : Loki a visiblement réussi à convaincre Mobius de le suivre, alors qu’à la fin de la saison 1 et suite aux changements de réalité, ce dernier ne le reconnaissait plus. Ensuite, Victor Timely, toujours incarné par Jonathan Majors, n’est autre qu’un variant Kang. Cette version intervient à la fin des années 20 et, grâce à son génie et ses inventions, va influencer la création de nouvelles technologies dont la premier Torche Humaine… celle qu’on aperçoit rapidement dans le premier Captain America (la scène où Bucky en tenue militaire rejoint skinny Steve à une foire) !
Petit clin d’oeil sympathique : le nom Timely fait référence au nom Timely Comics, qui était le premier nom de la maison d’édition Marvel Comics.
Les motivations de Kang le Conquérant et la fin du film
Dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, Kang est une version exilée par ses pairs. Quand lui et Janet parviennent à réparer son vaisseau, cette dernière a une vision de ses projets, à savoir le contrôle absolu du temps, ainsi que des actes qu’il a commis pour en arriver là. Elle décide donc de l’arrêter en détruisant l’objet qui lui aurait permi de repartir, quitte à sacrifier son unique chance de retrouver sa famille. Par la suite, elle vivra en cachette dans le microverse, mais Kang, ayant récupérer son armure qui lui confère tous ses pouvoirs, va créer un règne de terreur, décimant le microverse à la recherche de Janet.
Au cours du film et lors d’une interaction avec Ant-Man, Kang sous-entend qu’il cherche à protéger les réalités d’une menace bien plus grande. Plus tard, une fois que tout est résolu et que le quatuor Pym/Lang est de retour sur Terre, Scott gambade dans les rues et se souvient des paroles de Kang. Y a-t-il une autre menace ? Confiant, il balaye ses inquiétudes, sûr que les Avengers sauront intervenir au cas où.
Pourquoi c’est intéressant et / ou rageant ? Depuis la Phase 4, le MCU s’attelle à préparer la relève de nos héros. D’un point de vue réaliste, c’est une bonne façon de préparer la fin des contrats des acteurs qui ne voudront ou ne pourront peut-être pas continuer à jouer les mêmes personnages pendant dix ans, tout en rajeunissant le casting. Ici Stature joue les apprentie super-héroïne, mais avant cela il y a eu Kamala Khan dans Ms Marvel, America dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness ou encore Kate Bishop dans Hawkeye.
Quelque part, j’espérais qu’un personnage meurt dans ce film (Hank Pym ?) ou même que Scott et Hope resteraient coincés dans le monde subatomique, pour maximiser les motivations de Cassie Lang à devenir une super-héroïne, mais bon…
Ce qui est rageant ou intéressant, c’est de voir la façon dont Thanos a affecté nos héros, qui ont vécu LA bataille ultime dans Avengers – Endgame. Nos Avengers survivants ont sauvé le monde et que font-ils ? Ils passent à autre choses. Thor a cherché un sens à sa vie partout sauf sur Terre, Doctor Strange a tenté d’ignorer ses traumas cherchant à sauver d’autres univers, Peter Parker a eu d’autres chats à fouetter pendant Far From Home et No Way Home, tandis que Scott Lang a écrit un livre et se répand dans ses souvenirs de gloire. Tous ignorent ostensiblement les conséquences du Blip, à peine évoquées dans Falcon and The Winter Soldier (surpopulation, injustice sociale…) et ont des aventures qui reposent sur des storylines laissées en suspens. La bataille contre Thanos a été le défi le plus important de leurs vies et maintenant qu’ils ont pu ramené les disparus, c’est comme si leurs travails étaient terminé. Sauf que, à l’image des actions de Cassie Lang, l’ère post-Blip laisse entrevoir de nombreux problèmes inhérents, qu’ils soient sociaux, politiques ou écologiques. Même si ce n’est pas le rôle des Avengers de régler ce genre de sujets, tout est connecté et pourtant, ces derniers ignorent leurs parts de responsabilité.
Pire, comme Scott Lang à la fin du film, les héros sont certains que rien de pire que Thanos ne peut leur arriver.
Ceci dit, je garde une certaine confiance. Avant Captain America – Civil War, beaucoup pointaient du doigt le fait que les conséquences des Avengers passaient inaperçues. Villes détruites, innocents tués dans l’ombre : la victoire des Avengers semblait occulter les dommages collatéraux… Et puis les Accords de Sokovie sont arrivés, démontrant que rien n’était laissé au hasard dans le storytelling du MCU. J’espère donc que les films reviendront sur les problèmes liés aux Blip avant de se concentrer sur le menace Kang. Peut-être avec le prochain Captain America – New World Order, dans lequel Ross (maintenant interprété par Harrison Ford) sera Président des États-Unis.
Quelques questions en suspens
Parmi les quelques questions en suspens, il y a celle du temps : dans Avengers – Endgame, Scott expliquait qu’il avait passé 5 heures dans le microverse et que cela faisait 5 ans dans le monde réel. Dans la scène bonus de Ant-Man et la Guêpe, Janet les prévient des vortex temporels qui se trouvent dans le monde subatomique. Bien bien bien… Mais didonc, le film dure combien de temps dans la diégèse du MCU ? Car il semblerait bien q’une heure = un an, donc combien de temps nos héros sont-ils restés dans le monde subatomique et pourquoi cela n’a rien changé quand ils sont revenus ? Et quand se situe cette histoire, chronologiquement parlant ? Comme dit plus haut, ça ne m’étonnerait pas que l’histoire se déroule pendant les événements du dernier épisode de la série Loki.
Et quitte à parler du temps, comment fait Cassie pour reconstruire son nouveau « hubble » quantique alors que le premier a été détruit, pour réussir à récupérer Scott et Hope ?
Dernière question : où sont passés les pouvoirs de Janet ? Dans Ant-Man et la Guêpe, à son retour dans le monde réel, Janet explique qu’elle a vécu une forme d’évolution (*tousse* mutation, donc *tousse*), ce qui lui permet de soigner Ghost de son état. Dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, il n’est plus du tout question de ses pouvoirs. Ce qui n’empêche pas aux personnages de prendre l’ascendant, tandis que celui de Hope passe un peu à la trappe.
Quelques visages connus (et des absents)
Commençons par les absents : durant le court moment passé sur Terre, dans le monde réel, l’absence de certains rôles secondaires se fait remarquer : la mère et le beau-père de Cassie, incarnés respectivement par Judy Greer et Bobby Carnavale, sont absents, tout comme le trio de copains réunissant Michael Peña, David Dastmalchian et le rappeur T.I.
Enfin pas vraiment, puisque David Dastmalchian donne de la voix pour le personnage de Veb (le blob rose obnubilé par les trous).
Rapidement, Randall Park fait un caméo rapide, alors qu’il perfectionne ses talents de magie.
En parlant de caméos, un bien plus long se fera remarquer en milieu de film avec la présence de Bill Murray en Lord Krylar, un ancien ami (et amant) de Janet durant son temps dans le microverse.
Les amateurs de série auront probablement reconnu William Jackson Harper, connu pour The Good Place, dans le rôle de Quaz, l’humanoïde capable de lire dans les pensées, tandis que Katy O’Brian, vue dans Black Lightning, est également de la partie dans le rôle de Jentora.
Enfin, sur le plateau MODOK était incarné par Mark Weinman, mais une fois la post-production faite, j’ai eu la surprise de découvrir le visage de Corey Stoll aka Darren « Yellowjacket » en MODOK. En effet, le film relit sa défaite dans le premier Ant-Man à sa nouvelle allure dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania. Un choc, plutôt qu’une bonne surprise, de voir sa tête déformée pour entrer dans le costume de MODOK.
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Et voilà, c’est tout pour le moment.
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Dunno the movie 