La 44e cérémonie des César a eu lieu vendredi soir, présenté par Kad Merad.
Attendue avec un rictus en coin (avouons-le), la soirée a coché toutes les cases qui rendent ce genre d’événements lourds : malgré ses efforts et une intro plutôt marrante sous les traits de Freddie Mercury, les sketchs de Kad Merad n’ont pas su faire mouche ; certains discours d’introductions ou de remerciements ont sorti les rallonges et les épaules de Robert Redford ont dû être plombée par les pensées compatissantes des spectateurs pour le calvaire qu’il a dû endurer devant ce spectacle éteint et le cul d’Elie Semoun. D’ailleurs, l’acteur américain a eu l’idée de génie de raconter des vacances en France en guise de discours de remerciements, ce qui était assez fendard.
Coté palmarès, l’Académie a eu beau ouvrir les nominations aux comédies, les grands favoris Le Grand Bain et En Liberté ! sont repartis bredouille – ou presque, vu que Philippe Katerine a sauvé l’honneur du film de Gilles Lellouche en remportant un César. En tout cas, mon favori, Jusqu’à La Garde de Xavier Legrand repart avec 4 bons César bien mérités, ex-æquo avec Les Frères Sisters de Jacques Audiard. Un autre film qui a su faire forte impression, c’est Shéhérazade qui rafle ses catégories – Meilleurs premier film, Meilleur Espoir Féminin ET Masculin, tandis que le film Les Chatouilles et Guy d’Alex Lutz sont salués également.
Coté déceptions, Pupille rentre également les mains vides, tout comme le sensible Un Amour Impossible.
Je retiendrais donc, tradition oblige : une soirée ennuyeuse, piquée par de rares moments sympathiques (Jérôme Commandeur, très drôle, Niels Arestrup, toujours un peu flippant, ou encore Gerard Darmon et son humour caustique, le maquillage flippant de Laurent Lafitte…) et pas mal de gênes (le père de Kad Merad présent pour remettre le César du Public à Olivier Baroux… qui en a profité pour annoncer Les Tuche 4), ainsi qu’un palmarès assez moyens, malgré des films bien choisis. La bonne nouvelle, c’est que l’ambiance de la cérémonie des Oscars ne s’annonce pas mieux non plus.
Découvrez le palmarès complet :
MEILLEUR FILM : Jusqu’à la garde de Xavier Legrand
MEILLEUR RÉALISATION : Jacques Audiard pour Les Frères Sisters
MEILLEURE ACTRICE : Léa Drucker pour Jusqu’à la garde
MEILLEUR ACTEUR : Alex Lutz pour Guy
MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE : Karin Viard pour Les Chatouilles
MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE : Philippe Katerine pour Le Grand Bain
MEILLEUR ESPOIR FÉMININ : Kenza Fortas pour Shéhérazade
MEILLEUR ESPOIR MASCULIN : Dylan Robert pour Shéhérazade
MEILLEUR PREMIER FILM : Shéhérazade
MEILLEUR DOCUMENTAIRE : Ni juge ni soumise
MEILLEUR FILM ETRANGER : Une affaire de famille de Kirokazu Kore Eda (Japon)
MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL : Jusqu’à la garde
MEILLEURE ADAPTATION : Les Chatouilles
MEILLEURS COSTUMES : Mademoiselle de Jonquières
MEILLEURS DÉCORS : Les Frères Sisters
MEILLEUR FILM D’ANIMATION : Dilili à Paris
MEILLEUR COURT MÉTRAGE D’ANIMATION : Vilaine fille d’Ayce Kartal
MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE : Guy
MEILLEUR COURT MÉTRAGE : Les petites mains de Rémi Allier
MEILLEUR FILM DOCUMENTAIRE : Ni juge, ni soumise
MEILLEURE PHOTOGRAPHIE : Les Frères Sisters
MEILLEUR MONTAGE : Jusqu’à la garde
MEILLEUR SON : Les Frères Sisters