Le pitch : Ralph quitte l’univers des jeux d’arcade pour s’aventurer dans le monde sans limite d’Internet. La Toile va-t-elle résister à son légendaire talent de démolisseur ? Ralph et son amie Vanellope von Schweetz vont prendre tous les risques en s’aventurant dans l’étrange univers d’Internet à la recherche d’une pièce de rechange pour réparer la borne de Sugar Rush, le jeu vidéo dans lequel vit Vanellope. Rapidement dépassés par le monde qui les entoure, ils vont devoir demander de l’aide aux habitants d’Internet, les Netizens, afin de trouver leur chemin, et notamment à Yesss, l’algorithme principal, le cœur et l’âme du site créateur de tendances BuzzzTube…
En 2012, Les Mondes de Ralph sortait en salles et rencontrait un immense succès planétaire, à travers l’histoire d’un personnage de jeu d’arcades et ses aventures pixelisées pour changer son image. 7 ans plus tard, « Ralph La Casse » et son amie Vanellope sont de retour pour affronter les internets dans l’espoir de donner une seconde vie au jeu de cette dernière.
Après Zootopie, Rich Moore retrouve son partenaire Phil Johnston à la réalisation et le duo co-signe le scénario de Ralph 2.0. Ce qui me plait dans ce genre de films, c’est la façon dont ils parviennent à personnifier leurs sujets, un peu comme Vice Versa personnifiait les émotions et les rouages du cerveau, ou encore – pour les plus vieux nostalgiques – cela me rappelle aussi le dessin animé Il Était Une Fois La Vie, qui humanisait tout ce qui se passe à l’intérieur du corps. En fait, c’est assez marrant de voir ces choses que nous faisons tous les jours, sans forcément y penser, prendre vie, comme ces petits personnages harceleurs qui sont en réalité les pop-ups qui encombrent la navigation internet de ceux qui n’utilisent pas de bloqueur de pubs. Un film comme Ralph 2.0 demande un certain talent créatif et un imaginaire puissant pour rendre son histoire à la fois immersive, accessible et également divertissante. Si l’effet de la nouveauté a disparu depuis Les Mondes de Ralph, la fraîcheur reste au rendez-vous alors que les retrouvailles avec Ralph et Vanellope font plaisir, même si elles sont aujourd’hui teintées d’une certaine mélancolie pour ce monde d’arcades sur le déclin.
Entre moteur de recherche et popularité instantanée, Ralph 2.0 explore les nombreux détours d’internet, de son accessibilité friendly et positive qui permet de découvrir tout à la fois, rencontrer de nouveaux amis ou encore gagner de l’argent, avant de s’exposer à l’autre facette moins reluisante. Commentaires négatifs, compétitivité éclaire, virus menaçants… La toile passe du terrain de jeu au terrain miné qui va rapidement mettre à mal l’amitié de nos deux héros. En effet, à travers son aventure binaire, le film de Rich Moore et Phil Johnston ne perd pas de vue son sujet principal, l’amitié qui lie ses personnages dans un monde en pleine évolution. Alors que leurs univers changent, Ralph 2.0 teste la solidité des liens qui unissent ces deux amis, confrontant la personnalité affectivement dépendante de Ralph à l’esprit fonceur de Vanellope. L’ensemble est plutôt réjouissant et enlevé, porté par des rebondissements qui permettent à la trame de se renouveler sans être trop prévisible.
Seul petit bémol : le temps parait parfois un peu long, surtout pour un film d’animation, car après ses nombreux twists, l’histoire met du temps à se recentrer sur son duo… Si bien que lorsque l’acte final démarre, Ralph 2.0 donne l’impression de s’éterniser. Le bon coté, c’est qu’on ne s’ennuie pas vraiment. Comme dit plus haut, l’imaginaire est la clé de la réussite de ce film qui propose une vision ludique et effervescente d’internet vue de l’intérieur. Rich Moore et Phil Johnston parviennent à ne pas s’éparpiller, restant focalisés sur les objectifs de Ralph et Vanellope afin de ne pas se perdre dans les méandres du web. Cela n’empêche pas l’histoire de présenter les aspects positifs et les dangers d’internet de façon hyper accessible pour les plus jeunes (les commentaires sur Buzzztube par exemple) tout en laissant filtrer un message éclairé sur l’amitié et la nécessité de laisser son ami faire son propre chemin.
Cerise sur le gâteau, Ralph 2.0 ne serait pas un film Disney sans ses clins d’œil à ses écuries. Largement vues dans les bandes-annonces, les princesses Disney s’invitent à la fête, mais également de nombreux personnages issues des dessin animés, des films Marvel ou encore Star Wars. Le meilleur restant la scène bonus incluse dans le générique.
Au casting vocal, John C. Reilly (Les Frères Sisters, Kong: Skull Island…) et Sarah Silverman (Battle of the Sexes…) reprennent du service, doublés en français par François-Xavier Demaison (Jour J…) et l’incontournable Dorothée Pousséo (Problemos…). En VO, on découvre également Gal Gadot (Wonder Woman…) dans le rôle de Shank, tandis que Taraji P. Henson (Les Figures de L’Ombre…) est Yesss. Pour les princesses Disney, le film fait appelle aux voix d’origine également, comme, par exemple, Linda Larkin et Ming-Na Wen qui incarnaient déjà la version animée de Jasmine et Mulan, tandis que Mandy Moore retrouve Raiponce, Idina Menzel et Kristen Bell renoue avec Elsa et Anna, tandis que Auli’i Cravalho est Vaiana.
En conclusion, si l’effet de la nouveauté est passé, Ralph 2.0 est une aventure dynamique et entraînante dans le monde personnifié d’internet. Rich Moore et Phil Johnston célèbrent les retrouvailles réjouissantes entre l’attachant Ralph et l’intrépide Vanellope, ce qui l’emporte largement sur les quelques faiblesses narratives du film. À voir.