Cette année a eu lieu la 5e edition du Comic Con Paris et cette fois je n’y suis pas allée en tant que visiteuse, mais en tant qu’exposante dans la Artist Alley (l’allée des artistes en mezzanine).
Oui, car en plus d’être une fan de films de super-héros et lectrice en dilettante de comics, il s’avère que je dessine (principalement des super-héroïnes et des pin-ups). Aller aux Comic Con Paris ou autres (feues ?) Paris Comic Expo, c’était avant tout pour moi l’occasion de rencontrer des artistes que j’admire et de découvrir d’autres talents. À chaque fois je me disais qu’un jour je montrerais ce que je fais aussi, juste pour avoir un retour. Je l’avais fait une première fois, timidement, avec des photos prises depuis mon portable qui, du coup, ne donnaient pas grand chose. Ce n’est que l’année dernière qu’au cours de ma visite, j’ai apporté mon sketchbook « Inktober » et l’ai montré à des artistes qui m’avaient déjà tapés dans l’œil auparavant pour recueillir leurs conseils. J’ai eu des retours positifs, pas mal de critiques constructives et utiles, mais surtout une invitation à tenter ma chance pour l’année suivante.
Et donc, en juin dernier, j’ai recontacté l’association du Comicverse qui gère la Artist Alley du Comic Con Paris et, après quelques échanges, c’était fait. Les mois qui ont suivi m’ont paru un peu surréalistes et abstraits : j’ai passé l’été à dessiner tous les jours, puis le mois d’octobre à gérer mes impressions dans tous les sens en ayant l’impression que je m’agitais pour rien (level de confiance en moi à revoir). Heureusement, ma mentor et talentueuse Lisa aka La Patte du Tigre, habituée des conventions, était là pour m’encourager et me guider, sachant qu’elle allait partager ma table aussi. Et finalement, j’ai passé probablement un des meilleurs week-ends de l’année.
Quelques jours avant : je reçois plus d’informations sur la place de mon stand et découvre que je suis à une table d’écart de Chris Claremont d’un coté et Mikel Janin de l’autre ! Un peu plus loin, en face, il y avait Olivier Coipel, entre autres, dans l’espace adjacent : Jim Starlin. Stress.
J-1 : L’installation
Je débarque à la Grande Halle avec une valise de 20 kilos et une petite pensée pour Mère Nature à cause de tous les papiers que je trimbale. Je repère ma table et commence à m’installer. J’avais préparé un roller-up que je trouvais déjà grand, j’ai rapidement réalisé que j’avais fait faire une taille enfant ^^ Je retrouve Lisa, fait la connaissance d’autres artistes et je vais récupérer mon bracelet exposant qui me permettra d’entrer au Comic Con Paris pendant les 3 jours. Plus qu’un dodo et c’est parti.
J+1 : Premier jour
Évidemment, je suis un peu à la bourre. On s’était donné rendez-vous à 9h, j’arrive à 9h15. Heureusement, ma table est déjà presque installée. Je sors les artbooks de ma valise, dispose des tableaux ça et là, décompresse en papotant. À 9h30, une voix au micro annonce « il est 9h30, Comic Con Paris ouvre ses portes. Bonne journée à tous ! » J’ai l’impression d’être dans Hunger Games 🙂
Le vendredi, c’est souvent la journée des journalistes, des accréditations et de « ceux-qui-savent ». Le monde arrive, j’observe, un peu nerveuse. En tant que visiteuse habituée, je sais que des gens passeront devant moi… mais vont-ils s’arrêter ? Lisa, détendue, commence à dessiner, alors je fais pareil. Rapidement, un visiteur s’arrête. Puis un autre, et encore un autre… D’un coup, je ne dessine plus : j’échange avec les visiteurs, présente mon travail, reçois des compliments… Je suis déjà emballée que finalement tout s’enchaîne : rencontre, discussion, vente ou commande, les copains qui passent faire coucou, l’excitation qui grimpe au fur et à mesure de la journée.
Quand la journée se termine, j’étais déjà sur un petit nuage. Dessiner dans son coin est une chose, savoir que ce que l’on fait plait (en dehors de son cercle d’amis / famille) en est totalement une autre ! J’ai dit au revoir à quelques originaux et j’ai surtout eu l’occasion de réaliser de belles commissions (commandes) sur place : une blank cover de Buffy contre les Vampires (aka ma série préférée de tous les temps), un Thanos (qui était attendu depuis très longtemps) et une Batgirl. Grande première également : dessiner devant des gens !
Photo prise avec un portable de qualitay
J+2 : L’effervescence
Le samedi, ça a été la folie. C’est le jour le plus busy de la convention. Si la veille je n’avais pas trop vu la foule qui attendait pour rencontrer Jim Starlin, le samedi Chris Claremont était présent. Du coup, il y avait l’attente pour les artistes de renom + la foule. J’étais complètement hypée et emballée par toutes cette effervescence. Encore une fois, le public a été au rendez-vous dans la Artist Alley et il faut savoir qu’il n’y a pas que les acheteurs qui comptent : chaque rencontre et échange était un véritable bonheur (même quand des enfants ou des parents réagissaient devant mes dessins un peu trop gore :D). Coté commissions, encore du challenge : Black Cat, Wonder Woman et une version féminine de Constantine croisée avec une lanterne de Green Lantern ? Challenge accepted. Petite erreur de débutante : penser que j’aurai le temps de faire toutes les commissions dans la journée. Heureusement, les gens ont l’habitude et certains ont reçu leurs commandes par la Poste depuis 😀
Photo prise avec un portable de qualitay
J+3 : Le bon rythme
Je n’ai jamais été au Comic Con un dimanche, du coup, quand j’apprends que c’est la journée la plus familiale, je panique un peu. Je recouvre mes dessins trop explicites avec un petit mot « Not Safe For Kids » et c’est parti. Avant l’ouverture, j’en profite pour enfin faire un tour dans la grande Halle car, l’envers du décor, c’est que je n’ai pas vraiment pu en profiter… mais c’était pour la bonne cause. Une ou deux achats plus tard (les deux premiers tomes de Almighty Thor chez Panini, une cover en édition limitée de Harley Quinn, quelques variantes soft covers…) et c’est reparti. Coté foul-o-mètre, le dimanche est un bon compromis entre le vendredi et le samedi : un peu moins de monde mais toujours la même effervescence. On me met au défi de dessiner une Aspen (Fathom) en armure, j’accepte le challenge, suivie de près par une MJ Watson en pin-up sur une blank cover, un croquis pour un visiteur collectionneur et un carnet de commandes qui comprend une Supergirl, un Wonderwoman et une Catwoman à terminer. Je n’ai pas vu la journée passer, j’ai même oublié de manger – ce qui, me connaissant, est assez fou ! Et puis à 18h, c’était fini. Petit moment d’émotions quand on a remballé, la chance de pouvoir échanger en off avec Mikel Janin pour recevoir une dédicace et même de pouvoir papoter avec Olivier Coipel – hyper abordable – qui a même passé un peu de temps à consulter mes travaux pour me donner des critiques utiles (il faut que je travaille plus l’anatomie, notamment le placement des épaules).
Photo prise avec un portable de qualitay
Et enfin…
Repartir épuisée, avec ma valise de 20 kilos, affronter les transports, fatiguée mais super contente d’avoir vécue cette expérience ! Et je n’ai pas encore mentionné le Comicverse, que je remercie chaleureusement : malgré le monde et le fait que beaucoup d’entre eux devaient gérer le planning et les files d’attente des artistes de renom, ils (David et Lionel entre autres) prenaient toujours 5 minutes par ci, par là pour s’assurer que tout allait bien, pour nous apporter de l’eau, nous rappeler d’aller manger aussi 😄
Globalement, dans ma liste personnelle des meilleures expériences / décisions que j’ai pu prendre dans ma vie, participer au Comic Con Paris fait parti du top 10 (voire 5). Au-delà de m’être fait quelques sous, je retiens surtout les retours hyper enthousiastes et contents des personnes qui m’ont pris des commandes, mais aussi les rencontres : des enfants intrigués par l’abondance de « ketchup » sur certains de mes dessins aux visiteurs curieux et intéressés, en passant par ceux qui dessinent aussi, les fans de comics en général, etc etc… À cela s’ajoute le soutien de la famille (ma mère était au taquet pendant les trois jours), des amis et des gens qui me connaissent (même de loin), que ce soit sur place ou depuis les réseaux sociaux, c’était vraiment top de se sentir portée ainsi. C’est comme recevoir une sorte de validation, en fait. Malgré la fatigue, j’aurai pu rempiler encore quelques jours à ce rythme tellement j’ai eu l’impression d’être à ma place… pour une fois !
Alors on me pose souvent la question « est-ce que tu t’es fait des contacts (pro) ? ». La réponse est non, en tout cas pas que je sache (tous les espoirs sont permis) (même si, je l’avoue, j’aurai bien aimé voir les grands noms faire le tour de nous autres, fellow artistes de l’ombre). Mais j’ai pu parler avec d’autres artistes, voir quels étaient leurs projets en cours et comment ils abordaient les choses du point de vue professionnel. Pour ma part, étant autodidacte et ayant un autre métier au quotidien, cette édition était un premier pas que je compte bien répéter l’année prochaine – en espérant que la Comic Con revienne en 2020🙂 Et éventuellement, trouver d’autres salons et conventions dédiées aux comics et à la pop-culture entre-temps. Et peut-être que les projets et les rêves tapis au fond de mon crâne verront le jour…
Dans tous les cas, bravo à l’équipe du Comic Con Paris pour cette belle édition car, concernant les visiteurs et grands fans de comics / pop-cultures devant l’Éternel que je connais, j’ai eu aucun retour négatif concernant l’organisation, les événements ni les rencontres. J’ai l’impression qu’on a enfin trouvé la bonne recette ? Affaire à suivre.
Passionnée de cinéma, j'aime partager mon avis sur les films que j'ai vu ou que j'attends. J'ai créé ce blog en 2012, aujourd'hui je le considère comme mon journal intime ciné. Entre blockbusters, horreurs, comédie, science-fictions ou drames, il y en a pour tous les goûts (ou presque).
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