Épouvante-horreur

[CRITIQUE] Destination Finale Bloodlines, de Zach Lipovsky et Adam B. Stein

Le pitch : Hantée par un cauchemar terrifiant qui revient sans cesse, Stefanie, étudiante à l’université, rentre chez elle pour retrouver la trace de la seule personne susceptible d’enrayer ce cycle infernal et de sauver ses proches du sort funeste qui les attend…

Avec le succès du revival de Scream, pas étonnant que d’autres franchises d’horreur ressortent du placard. En attendant le quatrième (oui, quatrième !) Souviens-Toi… L’Été Dernier cet été, c’est la saga Destination Finale qui revient après 15 ans d’absence. Le pitch ? Une vision de mort, un sauvetage de justesse, et la grande Faucheuse qui revient récupérer son dû. Ici, pas de tueur masqué : les morts sont des accidents du quotidien, absurdes et flippants – une fuite d’eau, un rendez-vous chez le dentiste, ou un rondin de bois sur l’autoroute (trauma collectif, coucou). C’est précisément cette banalité glaçante et l’humour noir qui rend la saga terriblement accrocheuse même si tous les films n’ont pas toujours été à la hauteur.

Pour ce sixième opus, Destination Finale Bloodlines joue la carte du soft reboot en essayant de changer un chouilla la formule pour créer la surprise. Au lieu d’une vision, c’est plutôt un cauchemar qui relance la machine et alors que je pensais que le film allait tenter de relier l’arbre généalogique de tous les protagonistes de la saga, le film de Zach Lipovsky  et Adam B. Stein (Kim Possible, Freaks…) va, heureusement, s’émanciper du passé pour s’intéresser à une cellule familiale un poil éclatée. Avec ses faux airs d’Halloween sur le retour, le passé d’une grand-mère un poil survivaliste est au centre tandis que sa petite-fille va tenter de recoller l’histoire d’une famille déchirée tout en essayant de sauver les membres de sa famille.

Destination Finale Bloodlines renoue avec l’humour noir et décalé de la franchise, en conservant le caractère annonciateur de chaque mise à mort tordue. C’est le souffle court qu’on attend le prochain coup tordu, en se demandant si cela viendra d’un morceau de verre ou du barbecue, d’un accident bête ou d’une prise de risque terrible. Bien que classé parmi les films d’horreur, Destination Finale Bloodlines – comme ses prédécesseurs – ne fait pas peur. Certes, le film mise sur des scènes graphiques, l’attente un chouille perverse et de l’action souvent sanglante qui feront parfois se décrocher la mâchoire, mais ce qui rend la saga si attrayante ce sont justement ces moments où le piège mortel se met en place. Et aussi sa capacité à créer de nouveaux traumas et je peux vous dire qu’après avoir vu Destination Finale Bloodlines, j’ai développé une nouvelle inquiétude médicale que je pourrais ajouter aux rondins de bois sur l’autoroute, aux grand-huits et à l’ophtalmo (pour le dentiste, c’est bon, il m’a déjà fait tomber une vis dans la gorge 😂).

Aussi linéaire que récréatif, Destination Finale Bloodlines coche toutes les cases attendues à travers un storytelling parfois capillotracté mais bien rythmée par de la tension savamment entretenue et une bonne dose d’humour noir pour alléger l’ensemble. Le film de Zach Lipovsky et Adam B. Stein est comme un bon paquet de pop-corn : les personnages sont aussi accessoires que les topings et le spectacle sanglant est la dose de sucre. Satisfaisant, simple et prévisible dans sa narration (si on ne sait pas comment la Mort va frapper, on devine facilement les prochaines étapes), Destination Finale Bloodlines ne marquera surement pas les annales du cinéma d’horreur mais reste un opus jubilatoire et efficace qui s’inscrit dans une saga qui n’a pas perdu son souffle.

Au casting, comme souvent dans ce genre de film, pas de visage notable et une ribambelle de personnages interchangeables, plus assemblés pour le nombre – histoire de faire durer le plaisir – que pour un véritable impact narratif. On découvre donc Kaitlyn Santa Juana (Flash, The Friendship Game…) tête d’affiche, au coté d’une famille incarnée par Rya Kihstedt (Your Honor, Superman et Lois…), Richard Harmon (Tracker, The Night Agent…), Anna Lore (They/Them, Doom Patrol…) ou encore Owen Patrick Joyner (Une Femme en Jeu, The Mandalorian…), tandis que Brec Bassinger (Stargirl, 47 Meters Down: Uncaged…) initie le retour de la franchise.

En conclusion, Destination Finale Bloodlines ne réinvente pas la roue, mais coche les cases avec assez de malice et de mises à mort inventives pour offrir un ride fun et sanglant. Pas inoubliable, mais sacrément divertissant. À voir.

>>> Ces franchises instables mais bankables #4 : Destination Finale, la Mort s’amuse et un trauma générationnel

Laisser un commentaire