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[SÉRIE TV] Fleabag : Ou comment Mouche m’a fait aimer la série originale

Le pitch : Le quotidien à la fois drôle et touchant de Fleabag, une femme à la répartie cinglante, portée sur le sexe, en colère et assaillie par le deuil, qui fait ce qu’elle peut pour survivre à la vie moderne londonienne.
Créée par Phoebe Waller-Bridge
Avec Phoebe Waller-Bridge, Sian Clifford, Olivia Coleman, Andrew Scott……
Disponible sur Amazon Prime

Avant Fleabag, j’ai découvert Phoebe Waller-Bridge dans une autre série british, Crashing, une dramédie de 6 épisodes sur un groupe mal assorti qui cohabite dans un hôpital désaffecté (ce qui n’a donc rien à voir avec la série américaine Crashing). L’actrice incarnait un élément perturbateur qui débarque dans la vie des locataires, mettant à mal notamment le couple de son meilleur ami. L’ensemble était drôle et bardé d’un humour so british qui fonctionnait bien, j’espère bien en voir une suite. Du coup, quand on m’a conseillé Fleabag, je me suis jetée dessus… et j’ai bloqué. J’ai tenté une fois le pilot, puis une seconde… et je n’arrivais pas à accroché à ce personnage qui brise le 4e mur sans arrêt, entre diarrhée verbale et un storytelling qui éclabousse plus qu’il n’immerge. J’ai donc laissé ce phénomène passer sans moi – ce n’était pas la première série à succès qui ne m’avait pas convaincue.
En effet, la série, écrite et réalisée par Phoebe Waller-Bridge, également réalisatrice sur Killing Eve (autre très bonne série british avec Sandra Oh et Jodie Comer) au passage, se fait rapidement remarquer en raflant des récompenses prestigieuses aux Emmy Awards et aux Critics’ Choice Awards.

En 2019, Canal+ développe puis diffuse une adaptation française de Fleabag, intitulée Mouche et, a priori, validée par Phoebe Waller-Bridge. Camille Cottin incarne l’héroïne et la série transpose les péripéties de Fleabag dans la capitale. Si les fans de Fleabag n’ont pas apprécié ce copier-coller de la version anglaise – n’ayant pas vu la saison 1 de Fleabag, j’ai lu qu’apparemment Mouche calquait totalement la série originale, du coup peut-on vraiment parler de d’adaptation ? – pour ma part, j’ai plutôt bien accroché. Peut-être parce que j’aime beaucoup Camille Cottin, j’ai découvert avec plaisir l’univers espiègle de cette trentenaire à la fois un peu timbrée mais surtout paumée, qui se débat au quotidien dans ses interactions souvent destructrices avec son entourage. Entre les mecs de passage, le beau-frère salaud, la belle-mère à la langue de vipère et sa relation électrique avec sa sœur, Mouche dresse un portrait saisissant de cette jeune femme carrément imparfaite mais curieusement attachante, même quand on découvre la vérité sur le suicide de sa meilleure amie.

Du coup, malgré les critiques, Mouche m’a plu et m’a donné envie d’attendre la suite. Pour la petite histoire, j’ai retenté le pilot de Fleabag, mais rien à faire : en plus du débit verbale de l’héroïne, la sensation de déjà-vu était déplaisante.

Et puis me voilà un jour, me baladant sur Amazon Prime et hésitant devant un énième revisionnage de The Office, je me dis « tiens, puisque je connais la saison 1, pourquoi ne pas tenter directement la saison 2 ? ». Dès les premières minutes, j’ai été conquise : d’une part, Andrew Scott (Modern Love, À la croisée des mondes, Spectre, Pride…) fait partie du casting, ce qui n’est jamais désagréable (wink wink), d’autre part, la saison 2 de Fleabag démarre avec une héroïne qui tente de repartir sur de bonnes bases, permettant de se remettre dans le bain.
Bien évidemment, sa quête de sérénité va vite être bousculée mais cette fois, Fleabag ne sera pas toujours la cause de ses mésaventures. Cette saison, à travers son héroïne, permet surtout de mieux appréhender la dynamique souvent chaotique dans laquelle elle gravite. Les problèmes relationnels découverts dans la première saison enflent, mais j’ai surtout été attirée par l’intrigue amoureuse peu commune qui anime Fleabag, à savoir son attirance pour le Prêtre (aka Hot Priest). Au-delà des interdits, cette nouvelle relation va surtout permettre à Fleabag de prendre du recul sur sa cacophonie familiale et démarrer une petite introspection salutaire qui, mine de rien, la fera probablement grandir. L’ensemble est teintée d’une certaine mélancolie, car évidemment on réaliste très vite que l’héroïne va au-devant de déceptions, mais toutes ces maladresses ont un effet miroir rafraîchissant tant Fleabag (sa folie, son insécurité, son impulsivité, son immaturité…) nous ressemble.
À travers six épisodes que j’ai dévoré d’une traite, la saison 2 de Fleabag a su me (re)conquérir car, avouons-le, les séries ayant des héroïnes féminines ordinaires (célibataire, sans enfant, sans glamour particulier) sont de plus en plus difficiles à trouver et pourtant, Phoebe Waller-Bridge propose justement un format dans lequel on (nous les femmes ordinaires) pouvons nous retrouver grâce à ce personnage imparfait, souvent irresponsable, impétueuse et pourtant, tellement attach(i)ante.
Pas étonnant que la série soit nommée aux Golden Globes 2020 dans 3 catégories : Meilleure série Comique, Meilleure actrice dans une série comique pour Phoebe Waller-Bridge et Meilleur acteur dans un second rôle pour Andrew Scott.

Alors finalement, la dernière question qu’il me reste c’est : vais-je regarder la première saison de Fleabag (sachant que j’ai vu celle de Mouche) ? Regarder 6 épisodes sans Andrew Scott aujourd’hui, ce serait comme regarder un film à twist en connaissant déjà la fin !

À voir si la chick-TV standard (The Bold Type, Younger, Crazy Ex-Girlfriend…) finissent par vous agacer et qu’un Master of None au féminin vous semble être une bonne idée.

Découvrez la bande-annonce de la saison 2 de Fleabag :

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