Le pitch : Des mois qu’Antoinette attend l’été et la promesse d’une semaine en amoureux avec son amant, Vladimir. Alors quand celui-ci annule leurs vacances pour partir marcher dans les Cévennes avec sa femme et sa fille, Antoinette ne réfléchit pas longtemps : elle part sur ses traces ! Mais à son arrivée, point de Vladimir – seulement Patrick, un âne récalcitrant qui va l’accompagner dans son singulier périple…
Réalisé par Caroline Vignal
En salles le 16 septembre 2020
Avec Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte…
Malgré le climat grisâtre pour les cinémas en France, il y a un film qui truste le box-office depuis sa sortie et, tenez-vous bien, il ne s’agit pas de Tenet mais d’un film français : Antoinette Dans les Cévennes. Avec son titre bucolique qui ressemble à un spin-off des bandes-dessinées Martine qui aurait croisé la route de Michel Fourniret (huhu) et son label cannois – le film faisant partie de la sélection officielle Cannes 2020, la réalisatrice Caroline Vignal arrive à s’imposer avec une comédie aux effluves estivales et romantiques.
Vingt ans après son premier film, Les Autres Filles, sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes 2000, Caroline Vignal revient derrière la caméra pour proposer les péripéties d’une maîtresse d’école lancée dans une aventure rocambolesque pour retrouver son amant – qui passe ses vacances en famille de son côté. Un coup de folie qui va rapidement prendre des allures de parcours initiatique alors que notre Antoinette se retrouve tête-à-tête avec son âne (Patriiiiiiiiiick) et l’espoir de plus en plus ténu de retrouver l’homme qu’elle aime. Cependant, puisque le film traite d’amours infidèles, l’histoire va rapidement être bousculée par des mésaventures piquées d’humour et de tendresse, alors qu’Antoinette Dans Les Cévennes explore la pampa et les rencontres humaines. Coloré et ensoleillé, le film fait un peu l’effet d’un Wild dans une version bien plus légère, alors que l’héroïne va inconsciemment revoir ses priorités et faire face à une réalité inéluctable.
Quelque part, l’ensemble n’est pas révolutionnaire, mais Caroline Vignal signe un film à la légèreté bienvenue en ces temps troublés, dans lequel les paysages verdoyants des Cévennes et la simplicité des rapports humains complètent une parenthèse aussi simple que réconfortante, et surtout loin du covid et des masques. Bref, Antoinette dans les Cévennes est un film qui fait du bien, qui donne le sourire jusqu’au bout, même si je me serai passée du mini twist des 5 dernières minutes (parce que la vie n’est tout de même pas un conte de fées, bordayle).
Au casting : j’aime beaucoup Laure Calamy (Sibyl, Une Belle Équipe…) que j’ai découverte dans la série Dix Pour Cent. Son coté décalé, pétillant et féminin me fait penser à une Alison Brie française, tant son charme contagieux illumine facilement l’ensemble du film – en plus d’avoir un port royale à dos d’âne, c’est pas rien. Autour d’elle, quelques visages connus seront de passage, comme Jean-Pierre Martins (Baron Noir…), Marc Fraize (Selfie, Mes Jours de Gloire…) ou encore Denis Mpunga (Lola Vers la Mer, L’Ascension…). On retiendra évidement Olivia Côte (Pupille, La Fête des Mères, Larguées…) et Benjamin Lavernhe (Mon Inconnue, Le Sens de la Fête, Je Voudrais que Quelqu’un M’attende Quelque Part…) qui viennent épicer la trame.
En conclusion, Antoinette Dans Les Cévennes fait l’effet d’un joli baume au cœur, aussi bucolique que son titre évocateur, mais surtout tendre, simple et euphorisant. Caroline Vignal livre un film estival et léger au moment où, je pense, le cinéma (français) en avait besoin. À voir.