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[SÉRIE TV] X-Men ’97 : 5 fois où la série animée a dépassé les films

Le pitch : Les X-Men, groupe de mutants aux dons extraordinaires, s’efforcent dans les années 1990 de protéger un monde qui les déteste et les craint profondément. Les voici confrontés comme jamais auparavant à un avenir dangereux et inattendu.

Créée par Beau DeMayo
Avec les voix originales de Ray Chase, Jennifer Hale, Alison Sealy-Smith…
Disponible sur Disney+

27 ans après la conclusion de la série animée X-Men, diffusée entre 1992 et 1997, les mutants Marvel sont de retour avec X-Men ’97, une suite directe de la série original. Juste avant sa diffusion sur Disney+, un vent de panique a secoué les fans, car le showrunner, Beau DeMayo, a été renvoyé par Marvel Studios, sans précision particulière. Vu l’historique des produits estampillés Marvel, un départ aussi caractéristique rimait parfois avec un résultat… moyen (*lorgne du côté d’Ant-Man*). Mais heureusement, l’écriture est restée intacte et le monde merveilleux de Mickey nous a offert sa meilleure série animée (super-héroïque) à date !

Dès les premiers épisodes, X-Men ’97 épate en reprenant son intrigue depuis la fin de la dernière saison d’X-Men, sur fond de cliffanghers et de retrouvailles avec des personnages fédérateurs et surtout ressemblant à leurs versions papiers. Malgré six films (hors spin-offs) sur grand écran, l’aventure cinématographique X-Men a subi des hauts et des bas vertigineux, mais il faut avouer que même dans ses meilleurs moments (X-Men 2, First Class, Days of Future Past…) les fans n’ont jamais vraiment digéré toutes les libertés prises par les producteurs / réalisateurs / scénaristes concernant les mutants. Au-delà des catastrophes qu’ont les troisièmes opus de chaque trilogie (oui, j’ai dit trilogie car X-Men : Dark Phoenix est une sortie de route), en terme de storytelling et de cohérences avec les comics, les films de la Fox sont passés à coté de trésors d’écriture, d’enjeux et de rebondissements, à force de se focaliser sur une poignée de personnages emblématiques et en faisant du fan service sans prendre en compte la cohérence avec le matériau d’origine. Exemple flagrant : Diablo et Mystique ne cessent de se croiser comme s’ils ne se connaissaient pas… alors qu’ils sont mère et fils !

Heureusement, et sûrement grâce à l’animation, la série X-Men ’97 surpasse la version prise de vue réelles en respectant les comics et en livrant 10 épisodes impeccables. Un sans-faute ? Oui !

Retour sur les 5 raisons qui font de X-Men ’97 le succès que les mutants méritent : (liste non-exhaustive)

*** Attention, cette partie peut contenir quelques spoilers (rien de majeur, mais quand même) ***

1/ Adaptation fidèle plutôt qu’inspiration évasive

Comme cité plus haut, l’écriture de la série X-Men ’97 adapte des intrigues issues des comics (à quelques détails près). Cela fait toute la différence avec les séries animées autour du MCU (Avengers : Rassemblement, What If… ?, Avengers : Secret Wars…) qui s’inspirent des comics, altèrent des arcs ou en inventent de nouvelles, pour un résultat souvent mitigé.

De Madelyne Prior à l’Opération Tolérance Zéro, la série reprend des moments clés des aventures des mutants, tandis que le format permet de s’attarder sur tous les personnages (et oui, Wolverine n’est pas si central que ça, au sein des X-Men). Ainsi, on découvre un peu mieux certains mutants : la relation noueuse entre Professeur X et Magneto a des conséquences visibles, mais surtout la série prend le temps d’explorer des personnages souvent boudés par le grand écran ou permet de revenir sur des origines storys. Si certains épisodes semblent consacrés à un personnage plus qu’à un autre, la série ne perd jamais de vue son fil conducteur et donne vie à des moments clé. De plus, l’ensemble est largement accessible, que l’on ait suivi la première série, vu les films, lu les comics ou non, X-Men ’97 permet, je pense, à tout novice de comprendre et d’accrocher aux enjeux des personnages. Après tout, X-Men parle de xénophobie et de tolérance… quoi de plus actuel ?

2/ L’animation, c’est plus cool que des effets spéciaux

Comme vu récemment avec les films Spider-Man : New Generation et Spider-Man : Accross The Spider-Verse, le dessin animé permet forcément plus de liberté et d’imaginaire que les capacités numériques. Si aujourd’hui tout semble possible grâce aux nouvelles technologies (dont l’AI), le résultat n’est pas toujours parfait ni crédible. Le dessin, lui, permet d’exagérer et de magnifier tout ce que le corps ou le cerveau humain ne peut pas faire.

Depuis les années 90, la série a modernisé son coup de crayon, mais sans perdre le style de l’animation, et offre des séquences mémorables :  Cyclope qui utilise son pouvoir pour atterrir, Tornade qui devient Oméga, l’étendue des pouvoirs de Magneto ou encore le moment fantastique où on découvre le point de vue de Wolverine alors qu’il se fait téléporter par Diablo… X-Men ’97 pullule de moments extraordinaires, ce qui ajoute toujours plus d’intensité et de cachet à l’ensemble. À mi-parcours, l’épisode 5 “Mon Nom Est Gambit” marque un tournant remarquable, qui m’a laissé coite pendant quelques minutes, tant il fait preuve d’équilibre et de maîtrise dans l’étalage de ses nombreux atout. Et que dire de cette prise de risque incroyable ! (je n’en dirais pas plus)

3/ Génosha

Pendant des années de films super-héroïques, un micro teasing dans le film Logan ou un aperçu pauvret dans X-Men : Dark Phoenix, la république de Génosha est rarement évoquée dans les différentes adaptations de X-Men. Et pourtant, Génosha est une pierre angulaire dans l’affrontement humains vs mutants.

Cet État fictif a été temporairement la terre d’accueil des mutants, mais a surtout été le théâtre d’oppressions et de massacres. Après une phase paisible, Génosha est détruite par les Sentinelles… et c’est là que la série s’émancipe un chouilla des comics en se servant de la tuerie pour initier l’Opération Tolérance Zéro. Ici, ce n’est pas Cassandra Nova qui mène l’attaque… probablement pour ne pas empiéter sur les plate-bandes du prochain film Deadpool & Wolverine.
Bref, si le passage à Génosha est rapide, il reste néanmoins un des moments marquants de la série et pour longtemps.

4/ “À moi, mes X-men”

Professeur X n’est plus, suite aux événements de la première série animée, et Scott Summers devient enfin le leader des X-Men. Sous-utilisé puis tué dans la première trilogie X-Men, puis illustré par sa romance adolescente avec Jean Grey dans la seconde trilogie, ce super-héros n’a jamais vraiment eu l’occasion de briller. Dès les premiers épisodes, Cyclope s’impose et en impose ! Sa relation avec Jean Grey (ou Madelyn) est plus approndi d’autant plus qu’on le découvre futur papa. La série questionne donc son rôle mais surtout sa présence, alors que sa famille va s’agrandire. Entre protection et leadership, Scott Summers va avoir du pain sur la planche et des choix difficiles à assumer.

5/ La vraie Rogue (Malicia)

Là, c’est un vrai plaisir. Je ne sais pas pourquoi ce personnage a autant été “maltraité” par les films, mais aucun n’a rendu justice à Rogue. Adolescente fugueuse, mutante frustrée puis complètement planquée dans une version Rogue’s Cut de Days of Future Past, Rogue est transformée en personnage secondaire et son pouvoir est à peine effleuré. Ceux qui n’ont vu que les films ne réalisent pas que Rogue, au-delà de pouvoir absorber temporairement l’énergie, la mémoire et une partie de la personnalité d’une personne, ces capacités peuvent rester en elle un bon bout de temps. Avec le temps, dans les comics, Rogue finit par conserver certains nouveaux pouvoirs, comme ceux de Miss Marvel ou de Sunspot. Elle peut donc voler, avoir une force surhumaine ou encore convertir les rayons du soleil en force plasma. Seul quelques mutants peuvent résister à son pouvoir, dont le Fléau, Magneto et… Apocalypse.

X-Men ’97 remet les pendules à l’heure en montrant une Rogue en pleine capacité de ses pouvoirs, ayant même des scènes carrément badass et dramatique s. Évoluant dans un triangle amoureux entre Gambit et Magneto, la série met Rogue au premier plan et la montre comme une mutante incontournable, tandis que quelques détails (dont une fameuse robe rouge sur fond d’Ace of Base) prouvant toutes l’affection que les créateurs de la série ont pour ce personnage. Désolée Anna Paquin, mais je préfère cette version (et cet accent !).

***

Tout ça m’a donné envie de me refaire l’intégrale de la série, en attendant la prochaine saison déjà confirmée (a priori, toujours basée sur les projets de Beau DeMayo).

PS : certains épisodes contiennent des scènes cachées dans le générique. Ne manquez surtout pas celle du dernier épisode 🙂

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