Instructif et intéressant, Room 237 est un film documentaire passionné qui décrypte le film The Shining et propose d’étudier à la loupe la mise en scène de Stanley Kubrick, à travers plusieurs interviews et recherches.
Honnêtement, je n’ai jamais été fan de Stanley Kubrick, j’ai essayé à plusieurs reprises de voir Orange Mécanique… sans succès, je n’accroche pas. Néanmoins, je n’ai jamais remis en cause son talent, vu son succès, et c’est donc poussée par la curiosité que je suis allée voir Room 237. J’ai vu The Shining quelques fois et ce film m’avait intriguée. Ce n’était pas mon livre préféré de Stephen King (je préfère Les Tommyknockers, Christine ou Cujo, si vous voulez tout savoir), mais tout de même son adaptation m’avait surprise, voire un poil déçue.
Dans Room 237, j’ai découvert quels étaient vraiment les sujets traités par le film (les génocides historiques, par exemples) et même si Rodney Ascher et les personnes interviewées ne soulèvent que des hypothèses non validées par Kubrick himself ni son entourage ni par qui que ce soit d’ailleurs, beaucoup sont très cohérentes et plausibles. J’ai été très surprise par quelques révélations plus affirmatives qui ne laissent que très peu de place au doute, notamment le lien entre Kubrick et Apollo 11, les images subliminales (les nuages lors du plan séquence à l’ouverture du film…), les faux « faux raccords » et aussi par l’étude de l’architecture de l’hôtel qui montre que certains éléments ou scènes sont physiquement impossibles (cette fenêtre !).
Ce qui frappe le plus, c’est réellement le souci du détail de Stanley Kubrick qui, tel un magicien, réussit à détourner notre attention plus d’une fois. Les tours de Danny en tricycle dans les couloirs de l’hôtel, une canette de baking soda en arrière-plan, la machine à écrire ou même le tapis de l’hôtel… Grâce à Room 237, vous ne verrez plus The Shining comme avant.
Je recommande Room 237 aux fans du cinéaste mais aussi, à ceux que Kubrick intrigue, car même quand je sais que c’est un perfectionniste… je n’imaginais pas jusqu’à quel point ! Il faudrait plus de docu-film dans ce genre. J’avais peur que le résultat soit un peu soporifique, mais au final on est pris par le sujet et on ressent bien la passion et l’enthousiasmes des personnes interviewées lorsqu’ils parlent de leurs découvertes et de leurs recherches. Certains sont allés jusqu’à se projeter le film à l’endroit et à l’envers en même temps, superposant les images sur le même écran ! Même si le résultat est étonnant, je doute que le réalisateur ait autant calibré le montage de The Shining, mais pourquoi pas…
Room 237 est un docu-film passionné fait par des passionnés… pour des passionnés, mais en même temps, très accessible pour toute personne un tantinet curieuse. Certes, certains points soulevés (l’explication du Minotaure, par exemple) sont un peu tirés par les cheveux, mais dans l’ensemble, Rodney Ascher fournit un travail extraordinaire. D’ailleurs, l’idée brillante d’illustrer la narration par des images extraites des films de Kubrick (Eyes wide Shut, entre autres) est sympathique et divertissante. On est bien loin du documentaire scolaire et rébarbatif.
Personnellement, Room 237 m’a donné envie de revoir The Shining et pourquoi pas, de tenter un autre film de Stanley Kubrick.

