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[SÉRIE TV] Validé : Coup de cœur du moment, entre rap à l’ancienne et rivalité musclée

Le pitch : Un jeune rappeur talentueux, épaulé par ses deux amis d’enfance, se retrouve du jour au lendemain « Validé » par une des stars du milieu. Seulement, cette alliance se transforme rapidement en une dangereuse rivalité…

Créée par Franck Gastambide, Charles Van Tieghem, Xavier Lacaille
Avec Hatik, Saïdou Camara, Brahim Bouhlel…
Disponible sur Canal+ et Canal+ Séries

Dès le premier épisode, le décor de Planète Rap chez Skyrock et la présence de l’animateur Fred Musa, cela a suffi à me replonger dans mon adolescence et l’époque où j’écoutais du rap français. Aujourd’hui, j’en écoute plus car entre auto-tune, street cred’ en carton et jeunes loups qui s’inventent des vies, je trouve que le rap français est devenu plus commercial qu’authentique, moi qui ait grandi à l’époque où NTM et IAM régnaient en modèles pour plusieurs générations. Donc autant vous dire que tout ce qui est Jul, PNL, Big Flo & Oli etc… j’ai fait un rejet total. Du coup, le premier épisode de Validé a résonné comme un appel au rap à l’ancienne, celui qui débite, celui qui improvise, celui qui clashe, rime et a du flow, celui qui est énervé, qui dénonce ou attaque ses rivaux, celui qui plaide pour la rue et rend gloire à l’art de rue sans jouer les Al Capone a la petite semaine. Celui qui est porté par des interprètes qui si je les croisais le soir dans la rue, je ne serai pas vraiment sereine alors qu’ils me font hocher de la tête en rythme.

L’ambiance est musclée, la testostérone explose tous les compteurs alors que le pilot met en scène un jeune rappeur en devenir qui, au détour d’un clash improvisé parvient à la fois à se mettre à dos son rappeur favori (sans faire exprès) et à devenir un phénomène des réseaux sociaux. Entre battle d’égo et de maison de disques, la série portée par Franck Gastambide propose une plongée vertigineuse dans le monde du rap, bousculé entre les clichés banlieusards et un réalisme haletant, au cours d’épisodes courts mais toujours ponctués par un cliffangher saisissant. Difficile d’interrompre la lecture automatique, tant on a envie de voir la suite : j’ai enchaîné huit épisodes sur dix, puis j’ai terminé dès le lendemain soir, tellement j’étais happée par l’atmosphère solide de la série, de sa bande originale puissante à son storytelling percutant.
Vie de quartiers, deals illicites, trafics en tout genre, négociations et autres chantages, manipulations et coups bas, la série Validé balaye un panorama si excitant qu’on peut facilement pardonner ses quelques zones d’ombres (des acteurs débutants qui cabotinent et la présence réduite de personnages féminins). J’ai aimé chaque performance de rappeurs, mais surtout la façon dont la série parvient à équilibrer ses différentes intrigues dans un ensemble cohérent alors que les deux personnages phares de la série – Apash et Mastar – évoluent en parallèle, parvenant à empiéter sur le terrain ou à déjouer les plans de l’autres sans forcément interagir ensemble. C’est probablement ce qui rend Validé aussi dingue quand un épisode va proposer un twist choquant alors que l’un des deux rivaux semblaient enfin être arriver en terrain conquis. En effet, la série prend un malin plaisir à redistribuer les cartes à plusieurs reprises en faisant passer le pouvoir de main en main, alors que les enjeux ne cessent de grossir. Dire que j’étais scotchée devant Validé est un doux euphémisme : j’ai adoré chaque minute et j’en redemande !

Au casting justement, la série permet de révéler le rappeur Hatik, Clément Panhoat, qui interprète le jeune Apash, aussi convaincant quand il performe que quand il joue. Autour de lui, si Saïdou Camara flanche parfois, on peut compter sur Brahim Bouhlel pour apporter de l’humour dans cet ensemble qui évolue à couteaux tirés. Face à ces jeunes pousses, Franck Gastambide (Pattaya, Taxi 5, La Surface de Réparation…) se met en retrait et laisse la part belle à Sabrina Ouazani (Jusqu’ici Tout Va Bien, Demi-Sœurs, Plan Cœur…), évidemment, en directrice artistique du choc, tandis que Moussa Mansaly (La Vie Scolaire, Patients…), également connu sous le pseudo de rappeur Sam’s, est excellent de bout en bout. On remarquera également Abel Bencherif (Iris, 007 Spectre…), Virgil Bramly (Le Grand Bain, Tout Nous Sépare…) et Bosh (qui incarne Karnage) pour faire grimper le tensiomètre à chaque apparition.
Évidemment, Validé compte aussi sur des invités de marques : Kool Shen, Busta flex, Cut Killer, Soprano, Lacrim, Rim’K… pour ne citer qu’eux, tandis que d’autres visages connus font également des apparitions, comme Fred Musa, Jib Pocthier (Momo des Kaïra), Camille Lellouche et même Cyril Hanouna qui joue son rôle peu gratifiant qui colle de très près à sa réputation de fauteur de troubles pour faire grimper l’audimat.

En conclusion, je valide largement la série Validé ! Véritable coup de poing et coup de cœur, cela faisait longtemps qu’une série française ne m’avait pas autant maintenue en haleine à ce point. J’ai aimé l’approche simple des personnages qui oscillent entre des gros caïds clichés et des petites frappes qu’on peut croiser à chaque coin de rue, du coup ça rend l’ensemble plus crédible et moins forcé comme d’autres séries qui veulent faire comme les modèles américains (hello Mortel sur Netflix). On y croit, on aime, on valide et vivement la saison 2 qui a été confirmé. Et vu le final de la saison 1, ça promet pas mal de surprises ! A voir.

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