Le pitch : Daniel, un chanteur raté, travaille dans un magasin d’électroménager. Prêt à tout pour rembourser ses dettes et se retrouver sous le feu des projecteurs, il décide d’utiliser Stéphane, un collègue naïf et prétentieux, pour participer à des jeux télévisés. Alors oui tout les oppose, non ça ne sera pas de tout repos, mais Daniel et Stéphane sont plein de ressources…
6 ans après son premier film La Folle Histoire de Max et Léon, Jonathan Barré retrouve ses deux acolytes du Palmashow, Grégoire Ludig et David Marsais, pour un nouveau long-métrage plein d’humour et de second degré. Les Vedettes accompagne un duo improbable qui cherche à gagner de l’argent en participant à des jeux télé, sans réaliser qu’ils sont à la fois utilisés et moqués.
La force du film, au-delà d’avoir les personnages ringards et simplets, c’est qu’il trouve le bon dosage. Du coup, on se marre devant le film, surtout devant du comique de situation ou des vannes bien trouvées et non en se moquant. Les Vedettes se situe quelque part entre le road trip et le buddy movie, en conservant le ton humoristique du Palmashow grâce à ses personnages qui frôlent l’absurde mais tout en restant gentiment attachants. À tel point d’ailleurs que je me suis retrouvée à dodeliner de la tête en écoutant la chanson phare du film. Oui, les héros du film sont potentiellement beaufs, mais l’écriture des personnages parvient à garder un bel équilibre, insufflant une certaine générosité ou tendresse permettant d’éviter de sombrer dans les clichés et les gimmicks forcés. On y croit à ces personnages aux traits épaissis, si bien qu’au lieu d’adhérer aux moqueurs sarcastiques, on prend naturellement partie pour ce duo généreux et finalement très sincère.
Evidemment, là où le film La Folle Histoire de Max et Léon avait un peu tenter de s’éloigner de l’empreinte Palmashow / Very Bad Blagues, Les Vedettes assument cet ADN. Ceci étant dit, on est loin du film à sketches, mais plus dans un récit continu. Par conséquent, si l’humour du Palmashow vous laisse de marbre, passez votre chemin : le film de Jonathan Barré s’adresse aux fans et même si je n’ai pas ri à m’en tenir les côtes tout du long, j’en suis ressortie satisfaite.
Les Vedettes tient ses promesses, derrière l’humour il y a aussi la satire d’un milieu à paillettes qui consomme du Français moyen trié sur le volet avec une ambition bien moins généreuse qu’il n’y parait devant les caméras – ce qui est intéressant quand on sait que le duo a notamment fait carrière sur le petit écran. Le coté parodique du film accroche, à travers ses revisites des jeux télés comme Le Juste Prix ou encore N’oubliez Pas Les Paroles. Encore un choix judicieux alors que le trio aurait pu choisir la facilité et opter directement pour la télé-réalité de bas étage (ce que le film – spoiler – explore un peu quand même). Ici, en revisitant des programmes familiers voire ménagers, Les Vedettes a un effet nostalgique, rappelant l’époque où passer à la télé correspondait au fameux quart d’heure de gloire presque inaccessible pour le péquin moyen. D’ailleurs, si ces émissions existent toujours, c’est aussi parce que ce faible espoir est toujours présent dans l’esprit commun. Finalement, derrière son imagerie un poil désuète, Les Vedettes s’inscrit tout de même comme une comédie témoin de son époque. Bien joué.
Au casting : Grégoire Ludig et David Marsais (Adieu Les Cons, Mandibules, Santa et Cie…) forment toujours un duo génial, le premier souvent plus démonstratif et frontal, tandis que le second se montre un poil plus fin. Ca fonctionne, évidemment, et encore une fois, on y croit à ses faux personnages qui parviennent à susciter de l’empathie là où d’autres auraient eu une démarche plus caricaturale. Autour d’eux, on retrouve un autre de leur acolyte, Julien Pestel (Flashback, moitié du duo Creustel…) en producteur désabusé, tandis que Damien Gillard (Astérix – Le Domaine des Dieux…) aura la lourde tâche de cristalliser les clichés du présentateur vedette.
Autour d’eux, quelques visages connus « poperont » ça et là, donc David Salles, Maxime Musqua ou encore Juliette Plumecocq-Mech.
En conclusion, entre ringardise mesurée et second degré assumé, Jonathan Barré et la plume du duo Ludig-Marsais livrent une comédie réussie, souvent absurde mais follement attachante. A voir, pour ceux qui aiment le Palmashow et Very Bad Blagues.
PS : alors que la chanteuse J-Lo signe une bande-originale entière pour son film Marry Me avec aucune chanson remarquable, le Palmashow parvient à créer un nouveau tube inattendu (et un clip iconique !) : Besoin de chanter, par Tout Simplement Dan ! J’adore !