
Le pitch : Quand une bande d’amis transgresse sans scrupules les règles du tirage du Tarot, ils libèrent à leur insu un esprit maléfique piégé dans les cartes maudites. Un par un, ils découvrent le sort qui les attend, et se retrouvent dans une course contre la mort pour échapper aux prédictions de leur tirage.
Dans la catégorie des films d’épouvante à la noix, je vous présente Les Cartes du Mal. Le film suit la sempiternelle bande de potes cherchant à se faire peur – un cliché classique qui, bien que vu et revu, peut encore fonctionner avec un minimum d’inventivité. Cependant, ce n’est malheureusement pas le cas ici.

D’abord, un petit disclaimer : et oui, parce que votre hôte tâtonne aussi dans l’ésotérisme de tout poil, il est bon de rappeler de petites choses. Pour ma part, je ne connais aucune règle disant qu’on ne peut pas utiliser le jeu de quelqu’un d’autre, bien que ce ne soit pas recommandé (plus pour une question d’énergie que de malédiction). De même, la cartomancie peut être liée à l’astrologie, mais dans le film, tout est mélangée et reste au niveau de la psychologie de comptoir… Et surtout, il est important de rappeler que dans le Tarot de Marseille, la carte de l’Arcane Sans Nom, qui a si mauvaise réputation car elle représente un squelette, n’est pas un signe littéral signifiant que le tireur ou tiré va mourir. Il est temps de réhabiliter cette carte qui peut certes terrifier, mais qui signifie surtout un changement radical, la fin d’un cycle et le début d’un autre, le renouveau. Le reste du tirage autour peut, éventuellement, éclairer et indiquer si c’est un changement positif ou négatif.

Bref, loin de moi l’idée de vous faire un cours, mais comme tous les films qui s’inspirent du paranormal ou de l’ésotérique (fantôme, démon, divination, whatever), il faut tout de même souligner que les réalisateurs (ils s’y sont mis à deux), Spenser Cohen et Anna Halberg, ont préféré s’en tenir aux clichés les plus caricaturaux, plutôt que d’essayer réaliser un film un minimum crédible.

De toutes façons – revenons à nos moutons, la réalisation est catastrophique. Les Cartes du Mal ressemble à un projet de fin d’études tant il est saucissonné par des démonstrations faciles et des raccourcis maladroits. Entre les jumpscares sonores recyclés à l’infini et un visuel grotesque qui oscille entre l’absurde et l’invisible, souvent masqué par une nuit perpétuelle, le film s’embourbe dans une médiocrité écrasante. À cela s’ajoute un casting évidemment anecdotique où chaque acteur joue comme un pied (quelle tristesse que d’y retrouver Jacob Batalon, aka Ned dans les Spider-Man circa Tom Holland), ajoutant une couche supplémentaire de maladresse désagréable et irritante à l’ensemble.

Seul point positif, les réalisateurs (et ils s’y sont mis à deux !!) – ou peut-être les producteurs – ont eu la présence d’esprit de ne pas terminer le film sur une fin du type « c’est fini ? et bah non », évitant ainsi de teaser une suite encore plus foireuse. Ceci dit, connaissant l’industrie du cinéma d’horreur et l’appétit insatiable des adolescents pour ce genre de films, je ne serais pas surprise de voir une suite émerger des raclements de fond de tiroirs hollywoodiens.
En conclusion, Les Cartes du Mal s’inscrit parfaitement dans la lignée des films d’épouvante médiocres qui saturent déjà nos écrans. Un visionnage que l’on oubliera vite, et c’est peut-être mieux ainsi. Médiocre, c’est encore trop gentil. À éviter.

