Épouvante-horreur

[CRITIQUE] Longlegs, d’Oz Perkins

Le pitch : L’agent du FBI Lee Harker, une nouvelle recrue talentueuse, est affectée sur le cas irrésolu d’un tueur en série insaisissable. L’enquête, aux frontières de l’occulte, se complexifie encore lorsqu’elle se découvre un lien personnel avec le tueur impitoyable qu’elle doit arrêter avant qu’il ne prenne les vies d’autres familles innocentes.

Si je me souviens de lui comme le personnage maladroit dans le film La Revanche d’Une Blonde de Robert Luketic (2001), cela fait un moment qu’Oz Perkins est passé derrière la caméra. Après les méconnus ou moyens February (2015), I Am The Pretty Thing… (2016) ou la revisite de contes avec Gretel et Hansel (2020), l’acteur-réalisateur revient avec un film un poil plus inspiré. À mi-chemin entre Le Silence des Agneaux et Hérédité, Longlegs propose un film d’horreur à l’ambiance dérangeante et lugubre, autour d’une enquête qui flirte avec le paranormal.

Plus efficace dans son récit que par sa mise en abîme, le film de Oz Perkins propose une balade obscure, mettant en porte-à-faux la noirceur humaine et des croyances plus ésotériques. L’intrigue tient en haleine de manière très sommaire, j’avais plus envie d’avoir la réponse à mes questions que d’être flippé. En effet, en s’inspirant largement du cinéma d’Ari Aster, David Robert Mitchell ou de Robert Eggers (pour les plus récents), Longlegs se repose sur le symbolisme au lieu de l’explicite gratuit, évitant ainsi habilement de tomber dans les pièges du cinéma d’horreur récent.

Résultat, c’est plutôt sympathique mais malheureusement l’angoisse n’est pas au rendez-vous, malgré ses efforts visibles. J’ai beaucoup aimé l’ambiance dérangeante et le caractère inéluctable du récit, cependant le film d’Oz Perkins s’effondre à cause d’une réalisation bien trop plate et superficielle. Pour quelques moments où un soupçon de frousse pourrait apparaitre (comme les apparitions subliminales), l’ensemble s’essouffle dans sa partie démonstrative et manque sérieusement de panache. Quel dommage pour un ensemble aussi prometteur, qui cumule surtout des références et clins d’œil à d’autres films plus réussis.

Au casting : Maika Monroe (It Follows, Greta, Sons of Philadelphia…) et Blair Underwood (Your Honor, Quantico…) forment un duo convaincant, bien qu’un peu paumé, face à un Nicolas Cage (Spider-Man : New Generation, Dream Scenario, Renfield…) aussi méconnaissable que perturbant. À l’affiche également, Alicia Witt (I Care A Lot, Orange Is The New Black…) et Kiernan Shipka (Twisters, Sabrina, L’Apprentie Sorcière, Swimming With Sharks…) complètent un ensemble restreint mais suffisant.

En conclusion, Longlegs , dirigé par Oz Perkins, tente habilement de mêler horreur et mystère à travers une narration sombre et une esthétique inquiétante. Malgré ses références évidentes et un casting solide, le film peine à captiver totalement, souffrant d’une réalisation qui manque de profondeur et d’une ambiance qui, malgré ses efforts, n’atteint pas le frisson recherché. À tenter.

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