
Le pitch : Un mari formidable, deux filles parfaites, un cabinet dentaire florissant : tout va bien pour Iris. Mais depuis quand n’a-t-elle pas fait l’amour ? Peut-être est-il temps de prendre un amant. S’inscrivant sur une banale appli de rencontre, Iris ouvre la boite de Pandore. Les hommes vont tomber… Comme s’il en pleuvait !
4 ans après le fabuleux Antoinette Dans Les Cévennes, Caroline Vignal retrouve Laure Calamy dans une comédie romantique pas comme les autres. En effet, avec Iris et les Hommes, la réalisatrice livre un récit audacieux sur le mariage, les années qui passent, transformant des amoureux transis en parents colocataires. À la quête d’un nouveau souffle, une femme mariée va s’affranchir des conventions pour assouvir ses… besoins.

D’applications de rencontres en partenaires sans lendemain, Iris et les Hommes glamourise la renaissance d’une femme, à travers sa féminité et son bien-être, quitte à faire grincer les plus conservateur. Car oui, le film de Caroline Vignal parle bien d’infidélité, transformant ce sujet généralement tabou en bouée de sauvetage salutaire. Ce parcours initiatique, traité avec légèreté et un brin de provocation, redéfinit la tromperie non pas comme un affront, mais comme une tentative – radicale et discutable – de ranimer le couple endormi. Serait-ce une invitation, un fantasme ou un constat réaliste ? Le dernier plan du film donne une réponse sans détour et finalement peu surprenante.

Derrière une surface souvent stéréotypée, Caroline Vignal propose un regard nuancé sur les relations modernes et les désirs enfouis. Les rencontres d’Iris, si frivoles soient-elles, révèlent une nouvelle perception de soi et d’autrui, capturant la tension entre fidélité et autonomie. Si la morale de l’infidélité en sauveteuse de couples égarés pourrait susciter débat, Iris et les Hommes se veut comme un divertissement rafraîchissant, libérateur et sympathique, où le rire et la tendresse invitent à reconsidérer le couple et l’amour au fil des ans.

Cependant, si le sujet du film peut faire grincer des dents, quelques scènes m’ont un poil dérangée, surtout au vue de l’actualité récente, notamment quand Iris semble se moquer du consentement auprès de ses filles adolescentes. Si on comprend son état exalté et son envie de voir ses filles s’épanouir sexuellement, peut-être que le cadre où ces dernières revendiquaient l’importance du consentement n’était pas le moment idéal pour scander qu’il faut arrêter de dire non pour dire oui, comme une soixante-huitarde déconnectée des réalités.

Au casting, Caroline Vignal retrouve une Laure Calamy (Les Cyclades, L’Origine du Mal, Annie Colère…) toujours aussi pimpante et attachante, aux cotés d’un Vincent Elbaz (Vivants, Le Livre des Solutions…) en père concerné, mais soupçonneusement trop bien conservé pour être aussi “inactif”. Au casting également, ça se bouscule, on y retrouve ou découvre, entre autres, Suzanne de Baecque (Les Éblouis, Mon Crime…), Laurent Poitrenaux (Engrenages…), Alexandre Steiger (Neneh Superstar…), Pascal Rénéric (De Grandes Espérances…) et bien sûr Olivia Côte (Les Cyclades, Antoinette Dans Les Cévennes…)
En conclusion, heureusement qu’il y a Laure Calamy pour rehausser le film par sa fraicheur et bonne humeur parfois naïve mais toujours conquérante. Sans elle, Iris et les Hommes auraient tout aussi bien pu être un spin-off de n’importe quelle tambouille réductrice signée par Audrey Dana, tant l’ensemble est souvent fantasmé, miso-friendly et peu moderne. À tenter.

