
Le pitch : Rafiki raconte à la jeune lionne Kiara – la fille de Simba et Nala – la légende de Mufasa. Il est aidé en cela par Timon et Pumbaa, dont les formules choc sont désormais bien connues. Relatée sous forme de flashbacks, l’histoire de Mufasa est celle d’un lionceau orphelin, seul et désemparé qui, un jour, fait la connaissance du sympathique Taka, héritier d’une lignée royale. Cette rencontre fortuite marque le point de départ d’un périple riche en péripéties d’un petit groupe « d’indésirables » qui s’est formé autour d’eux et qui est désormais à la recherche de son destin. Leurs liens d’amitié seront soumis à rude épreuve lorsqu’il leur faudra faire équipe pour échapper à un ennemi aussi menaçant que mortel…
5 ans après l’adaptation en prises de vues réelles du film d’animation Le Roi Lion par Jon Favreau, les studios Disney livrent – ô surprise ! – un préquel centré sur la jeunesse de Mufasa. Un projet que j’ai accueilli avec un enthousiasme mitigé, largement à cause de l’animation trop figée du premier film et la douche froide d’avoir vu mon dessin animé Disney maltraité de la sorte. Cette fois, c’est le réalisateur oscarisé Barry Jenkins (Moonlight, Si Beal Street Pouvait Parler…) qui s’attelle au projet, tandis que Dave Metzger, Nicholas Britell et Pharrell Williams ont la lourde tâche de succéder à Hans Zimmer pour la bande-originale, aux chansons écrites par – je vous le donne en mille – Lin-Manuel Miranda (et oui, encore lui !).

Avec Mufasa : Le Roi Lion, le réalisateur nous invite à découvrir les origines du célèbre roi de la savane. Ce récit inédit, qui s’éloigne du simple copier-coller des classiques Disney, propose une aventure captivante tout en s’appuyant sur la recette éprouvée de la firme aux grandes oreilles : mignonneries, drames prématurés, famille de cœur, valeurs universelles et, bien sûr, des ennemis impitoyables prêts à tout pour le pouvoir. À travers des aventures riches en rebondissements, les liens d’amitié et les tensions se dessinent, tout en explorant des thèmes forts comme la fraternité, la résilience et le partage. Cette approche permet de construire un récit indépendant tout en tissant des liens agréables (bien que parfois envahissants) avec le classique de 1994 et son adaptation en prises de vues réelles (qui avait déjà balisé le terrain en ajoutant quelques dialogues sous-entendant un potentiel triangle amoureux).

Visuellement, Mufasa : Le Roi Lion est, évidemment, une réussite. Les paysages éblouissants et l’animation hyperréaliste immergent complètement dans la savane africaine. Les expressions plus vivantes des animaux ajoutent une dose bienvenue d’émotion, rendant les personnages plus attachants que dans l’adaptation de 2019. Cependant, cette quête de réalisme est bridée par des choix trop édulcorés, notamment au moment des scènes d’affrontement qui s’en retrouvent atténuées pour garder sa dynamique familiale. J’aurai, personnellement, aimé que le film prenne un peu plus de risques, quitte à heurter les sensibilités pour renforcer la tension.

Musicalement, les nouvelles chansons signées Lin-Manuel Miranda (Vaiana : La Légende au Bout du Monde, Encanto : La Fantastique Famille Madrigal, La Petite Sirène…) oscillent entre efficacité et oubliable, peinant à rivaliser avec les compositions mythiques d’Hans Zimmer et des chansons toujours indémodables à ce jour. Comme pour Vaiana 2, les paroles et les airs semblent parfois régurgiter l’original, sans pour autant oublier d’intégrer le fameux « Il Vit En Toi », exploité jusqu’à la corde depuis Le Roi Lion 2 – L’Honneur de la Tribu. Autant dire que l’adaptation de ce deuxième film nous guette… D’ailleurs, la chanson du méchant Kiros, bien que réussie et entraînante, ne compense pas l’injustice faite à Scar dans l’adaptation précédente où son titre emblématique avait été tronqué (sacrilège !). Cela dit, la musique reste un élément fondamental pour maintenir l’ambiance et dynamiser certaines séquences.

Au casting vocal, j’ai vu le film en français (excepté l’hommage fait au feu James Earl Jones qui incarnait Mufasa). J’ai donc passé la séance avec la voix de Tahar Rahim (Monsieur Aznavour, Madame Web, Désigné Coupable…) dans le rôle de ce jeune Mufasa, tandis que Jamel Debbouze (Terminal, Le Nouveau Jouet…), Alban Ivanov (Challenger, Le Roi Lion…) et Rayane Bensetti (Super-Héros Malgré Lui, Tamara Vol. 2…) reprennent leurs rôles respectifs de Timon, Pumbaa et Simba. À l’oreille, on peut également entendre Gwendal Marimoutou, Daniel Kamwa ou encore Aurelie Konaté.
En conclusion, malgré des appels fréquents au film original, Mufasa : Le Roi Lion parvient à trouver son identité. Le choix d’un scénario original permet d’apprécier cette aventure sans trop de comparaisons, et si le film ne révolutionne pas l’univers du Roi Lion, il offre un divertissement honnête et accessible pour toute la famille. Une belle addition à la saga, même si elle manque parfois d’un peu de mordant. À voir !

