
Le pitch : Clover et ses amis se rendent dans une vallée isolée où sa sœur, Melanie, a disparu l’année précédente. Ils y trouvent un centre abandonné où ils sont tous sauvagement assassinés par un tueur masqué. Néanmoins, ils se réveillent tous en vie et revenus en arrière dans le temps. Ils réalisent qu’ils sont obligés de revivre la même nuit infernale, la seule différence étant que chaque fois, la menace qui les traque est différente. Avec un nombre limité de vies, le groupe va devoir survivre jusqu’à l’aube afin de pouvoir s’échapper.
Hasard du calendrier, ironie cosmique ou simple symptôme de la panne d’inspiration à Hollywood ? Toujours est-il que, dans la foulée du naufrage signé Christopher Landon, aka Drop Game, c’est au tour de David F. Sandberg (Annabelle 2, Shazam!, Shazam! La Rage des Dieux…) de dégainer Until Dawn : La Mort Sans Fin. Et ce qui fait sourire, c’est que Christopher Landon s’est justement fait un nom avec Happy Birthdead, une comédie horrifique en boucle temporelle où son héroïne se faisait buter en chaîne. Or, voilà que David F. Sandberg, en adaptant le jeu vidéo Until Dawn (sorti en 2015), part sur des bases très similaires. On aurait pu craindre le déjà-vu… et pourtant, Until Dawn : La Mort Sans Fin tire son épingle du jeu – pendant que le nouveau film de Christopher Landon, Drop Game, floppe – en proposant du rythme, de la surprise, un peu de sursaut et un minimum de frisson.

Pas du tout familiarisée avec le jeu vidéo, j’ai découvert Until Dawn : La Mort Sans Fin avec uniquement le synopsis en tête. Si l’ensemble manque d’originalité, il a su s’inspirer des classiques du genre pour créer un récit péchu. Quelque part entre Silent Hill et Evil Dead (films comme jeux vidéos) – qui auraient fusionné avec l’ambiance adulescente de Happy Birthdead, justement – Until Dawn : La Mort Sans Fin sert de l’horreur codifiée et efficace. La bande de potes qui s’aventure dans une maison abandonnée en forêt dans une ambiance crépusculaire reste une recette qui fonctionne très facilement et là où le film parvient à créer la surprise, c’est en mettant en danger ses protagonistes à chaque fois que la boucle se referme. En effet, contrairement à Happy Birthdead, pas besoin de convaincre les autres de ce qui se passe : tout le monde conserve sa mémoire et des séquelles à chaque tour de piste, ce qui permet au film de faire avancer l’intrigue et de trouver sa résolution.

Malheureusement, là où le bat blesse, c’est qu’une fois que David F. Sandberg et ses potos scénaristes, Blair Butler et Gary Dauberman (Annabelle : La Maison du Mal, Salem’s Lot…), ont épuisé toutes ses idées amusantes de mises à mort, de situations sanglantes et de personnages creepy qui auraient bien besoin de faire un tour chez le dentiste, le film arrive trop rapidement à bout de souffle. Au détour d’une ellipse temporelle pour gagner du temps, Until Dawn : La Mort Sans Fin expédie sa narration vers une conclusion expresse et un déluge de réponses en vrac, ce qui gâche finalement toute la tension difficilement entretenu tout au long du film. Et c’est dommage, car le film avait réussi à m’attraper dans ses filets tant je trouvais le concept amusant.

À défaut de faire peur, Until Dawn : La Mort Sans Fin est piqué par des jumpscares et une ambiance survival piquée par monstres réjouissants. Grâce à une trame basée sur des légendes horrifiques (notamment le wendigo), le film pourrait bien terroriser les plus sensibles et amuser les habitués du genre. En effet, Until Dawn : La Mort Sans Fin est parvenu à me prendre au jeu et s’il n’entre pas dans la catégorie “comédie d’horreur”, David F. Sandberg soigne son bébé en imprimant de l’angoisse palpable à travers ses personnages pris au piège dans ce huis-clos infernal.

Au casting, on retrouve Ella Rubin (Anora, The Idea of You…) et Michael Cimino (Senior Year, Love, Victor, Mes Premières Fois…) en tête d’affiche plus ou moins connus. Autour d’eux, Ji-Young Yoo (Moxie, Freaky Tales…), Odessa A’zion (Ghosts US, Hellraiser…), Belmont Cameli (The Alto Knights…) et Maia Mitchell (Good Trouble, The Last Summer…) complètent un ensemble interchangeable, tandis que Peter Stormare (Day Shift, John Wick 2…) vient cachetoner sans effort.
En conclusion, si Until Dawn : La Mort Sans Fin ne révolutionne pas le genre, il permet de passer un bon moment aux aficionados du frisson sans risque, à la fois classique, expédié et attendu, mais finalement correct. Vite vu, vite digéré… Suivant ! À voir.

PS : je soupçonne le réalisateur et/ou l’un des scénaristes d’en vouloir à une Megan dans sa vie privée, parce que ce personnage en prend quand même plein la tronche. Mais ça, c’est un autre sujet 😁
