Épouvante-horreur

[CRITIQUE] Unfriended: Dark Web, de Stephen Susco

Le pitch : Un jeune homme trouve un ordinateur portable et, innocemment, le ramène chez lui. Dans les dossiers, il déniche d’inquiétants fichiers cachés qu’il s’empresse de montrer à ses amis sur Skype. Sans le vouloir, tous se retrouvent dans les tréfonds du Dark Web et découvrent rapidement que quelqu’un les observe et que cet inconnu est prêt à tout pour récupérer son portable et protéger ses secrets.

En 2015, Levan Gabriadze sortait son premier film, Unfriended, qui, à défaut de faire peur, proposait un concept original à travers un film d’horreur en vidéo Skype. Dans un écran de Mac (Apple), Unfriended utilisait les réseaux sociaux et autre iMessages pour développer une histoire certes attendue mais au format surprenant.
Ce qui était encore moins attendu, c’était une suite. Déjà que le premier opus n’était pas non plus folichon, voilà que les productions Blumhouse (toujours capables du pire comme du meilleur) débarque avec Unfriended: Dark Web, réalisé par Stephen Susco qui s’est dit que son expérience en tant que coproducteur ou scénariste sur Possédée (2012), Flatliners (2017) et Texas Chainsaw 3D (2013) était une raison suffisante pour refiler son premier film. Malheureusement pour lui, et pour nous, quand on travaille sur des films moyens, il y a de fortes chances pour son propre projet vire au navet… et Unfriended: Dark Web n’échappe pas à cette malédiction, clôturant l’année du cinéma horrifique avec un film médiocre.

Centré sur un jeune homme qui décide s’approprier un ordinateur portable qu’il a trouvé comme par magie, le film développe une intrigue sans queue ni tête pour fouiller du coté du mystérieux Dark Web, cette zone sombre des internets où on peut tout acheter (et surtout quand c’est illégal). Entre reconquête d’une amourette, mission de sauvetage obscure et conversations entre amis, la soirée du personnage principal va rapidement être interrompue par le propriétaire de l’ordinateur, qui s’avère bientôt être l’instrument d’un groupe bien plus dangereux. Là où le premier Unfriended misait sur le surnaturel pour expliquer l’intrusion d’un participant inconnu à une conversation groupée pour générer du suspens, soulignée par une critique soft de l’influence néfaste des réseaux sociaux et paresseusement alerter sur le cyber-bullying ; le film de Stephen Susco choisit d’opter pour un thriller aux ramifications peu maîtrisées, ce qui va rapidement rendre son histoire abrutie et nous désintéressée du sort des personnages pris au piège dans cette traque 2.0. Cette exploration du Dark Web n’apporte rien de plus que la capitalisation du voyeurisme évident des gens lambda pour le macabre, sous couvert d’organisation secrète et dangereuse, sans pour autant effleurer les idées à peine évoquer tant l’ensemble est plat et amorphe du début à la fin. Pourquoi avoir voulu rendre son concept aussi terre-à-terre ? Bonne question.
Meilleure question encore : pourquoi ce film existe ?

Unfriended: Dark Web n’apporte rien de plus et se réfugie derrière du camouflage visuel et de l’à-peu-près pour nourrir sa trame (la caméra qui fige au bon moment, le cadrage approximatif)… si le premier film avait le bénéfice de l’effet de surprise, il proposait des plans plus ou moins statiques ce qui l’éloignait un chouilla de la flemmardise des found-footages. Et devinez ce que fait Stephen Susco ? Il mélange le concept Unfriended au found-footage, ce qui rend l’ensemble tout simplement dégueulasse à suivre, en plus d’être globalement médiocre et affligeant.

Heureusement, le casting est bien trouvé et s’en sort à merveille !
Non je déconne 🙂 Une cohorte d’acteur inconnus au bataillon et qu’on s’empressera d’oublier s’agit dans ce désastre sur patte. On reconnaîtra Betty Gabriel (Get Out, Upgrade…), Colin Woodell (Searching – Portée Disparue, Paranoïa…) ou encore Rebecca Rittenhouse (Don’t Worry, He Won’t Get Far on Foot, The Mindy Project…), mais bon, vraiment, on s’en fiche.

En conclusion, c’est mauvais. Tout simplement. À éviter.

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