Cette année a été dense, très dense ! Beaucoup de grands spectacles, d’émotions, de frissons, de merveilles et de chocs. D’un blockbuster à un drame indépendant, d’une histoire vraie à une fiction criante de vérité, de la romance à la haine… je vais me répéter, mais les films ci-dessous sont les raisons pour lesquelles j’aime tant le cinéma. Et aussi la preuve que le cinéma n’est pas uniforme : oui, il y a du super-héros, forcément, mais pas que. Et puis, comme je suis incapable de faire court, en plus de mes 10 coups de cœurs de l’année, et bien j’ai mis du rab pour des films dont il faut forcément parler, voir et revoir ou carrément rattraper. Il y en a pour tous les goûts !
Mon top 2018 :
Katie Says Goodbye, de Wayne Roberts
C’est la tradition, à de rares exceptions près : au printemps, je découvre LE film qui sera mon favori. Sorti en catimini en avril dernier, Katie Says Goodbye est un drame à la fois simple, humain et bouleversant qui suit la trajectoire trouble d’une jeune femme au sourire désarmant. Wayne Roberts conjugue une cadre solaire à une trame à la noirceur éprouvante, signant une petite merveille, portée par la jeune Olivia Cooke, tout simplement exceptionnelle. Quelle beauté, ce film.
>>> Lire ma critique
Avengers – Infinity War, de Joe et Anthony Russo
Je l’ai attendue celui là et je me souviendrais de cette première séance encore longtemps. J’étais déjà emballée avant de le voir (car je suis corrompue dès qu’il s’agit d’un film de super-héros) et Avengers – Infinity War est allé au-delà de mes attentes, servant à la fois le spectacle tant espéré, voire mieux, tout en faisant honneur à Thanos, LE super-méchant du MCU. Incontournable, évidemment, pour les amateurs du genre.
>>> Lire ma critique
La Forme de l’Eau (The Shape of Water), de Guillermo Del Toro
J’ai eu la chance de découvrir ce film très en avance (et en présence de Guillermo Del Toro, qui m’a fait un calin, voilà #bestsouvenirever). Encore une fois, le maestro m’a conquise avec cette romance sous forme d’un conte noir, poétique et émouvant, qui allie le visuel fantastique à une mise en scène époustouflante, tandis que l’histoire, malgré ses ficelles, m’a emportée de bout en bout grâce à une bande-originale bouleversante. Récompensé par 4 Oscars (Meilleur réalisateur, Meilleur film, Meilleure musique et Meilleurs décor), The Shape of Water mérite largement son statut de chef d’oeuvre onirique.
>>> Lire ma critique
Jusqu’À La Garde, de Xavier Legrand
Uppercut surprise, crochet du droit dans la face, KO instantané. Voilà l’effet que m’a fait Jusqu’à La Garde. Je me souviens être restée coite plus longtemps que nécessaire au moment où le générique final se déroulait, car j’étais sous le choc. Ce qui démarre comme une banale histoire de conflit conjugal pour obtenir le droit de garde des enfants, Xavier Legrand dissèque une relation sous pression qui escalade avec justesse jusqu’à l’explosion. Juste et implacable, Jusqu’à La Garde prend aux tripes et ne lâche jamais prise. Incroyable.
>>> Lire ma critique
Blindspotting, de Carlos López Estrada
Autre surprise de l’année, Blindspotting ne payait pas de mine (et je pensais voir autre chose en allant le voir). À l’arrivée, Carlos López Estrada jongle autour de la gentrification, la discrimination et les préjugés, au rythme d’une vibe urbaine et furieusement conquérantes, portée par deux personnages attachants aux parcours hyper accessible. Jolie pépite pour un premier film qui invite à la prise de conscience avec lucidité, énergie et cran.
>>> Lire ma critique
Ready Player One, de Steven Spielberg
Quand Steven Spielberg décide de revenir sur la scène du divertissement, il met le paquet. Si l’époque actuelle se complait dans la nostalgie des années 70-80-90 et autres souvenirs de nos tendres enfances, Ready Player One flaire le filon et vise juste en proposant une aventure virtuelle aux allures de chasses au trésors à travers la pop culture. Jeux vidéos, film cultes et autres références plus ou moins geek ou rétro jalonnent un film spectaculaire et bluffant. Si certains y verront une débauche d’easter eggs pour plaire à la masse, pour ma part j’y ai vu un film inventif, généreux et immersif. Et puis après tout, comment résister à un film qui invite à se perdre dans le virtuel pour oublier le quotidien plus morne ? Avons-nous vraiment envie de grandir ? Bien vu, Spielbou !
>>> Lire ma critique
BlacKkKlansman : J’ai infiltré le Ku Klux Klan, de Spike Lee
Spike Lee, c’était devenu le tonton aigri de la famille ciné qui se jetait surtout les polémiques pour se faire entendre mais qui, à force de râler, n’était plus pris au sérieux. Et là, avec BlacKkKlansman et son incroyable histoire vraie, le réalisateur renoue avec sa gouaille d’antan en livrant un film féroce, drôle mais surtout éveillée qui utilise son support pour alerter l’Amérique de Trump. Engagé, oui, mais surtout provocateur et brillant !
>>> Lire ma critique
Spider-Man : New Generation, de Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman
Hey hey hey hey ! ooh ooh ooh oooohh…
Pour ceux qui auraient pas compris, je chante Sunflower, la chanson du film, en boucle depuis des semaines.
Fun, jubilatoire, original et réussi, les qualitatifs positifs ne manquent pas pour décrire Spider-Man : New Generation, le film qui introduit Miles Morales et le Spider-vers (dont la coolissime Spider-Gwen) au cinéma dans une aventure géniale. Visuellement, le film prend de sacrés paris en mixant plusieurs styles graphiques et des couleurs dynamique. L’ensemble est dense, truffé d’easter eggs furtifs et, malgré un final un peu difficile à suivre, reste une des meilleures adaptations ciné de l’homme-araignée. Bon allez, la meilleure.
>>> Lire ma critique
Phantom Thread, de Paul Thomas Anderson
Élégant et troublant, Phantom Thread tisse un drame complexe autour de la relation de ses personnages, entre jeux de pouvoir et dépendance. Souvent trop pompeux, cette fois Paul Thomas Anderson s’attache bien plus à la psychologie retorse de ses personnages, tout en conservant son talent de mise en scène et de direction d’acteurs pour concocter des scènes d’une intensité rare et palpable, en laissant les émotions éclore en surface. Mélange captivant de modernité et de sobriété, Phantom Thread est un bijou subtile et envoûtant.
>>> Lire ma critique
3 Billboards : Les Panneaux de la Vengeance, de Martin McDonagh
Martin McDonagh signe une épopée vengeresse, alliant le drame social au caractère brutal et implacable du western, qui dénonce une justice impuissante et rouillée. Superbement mis en scène, 3 Billboards : Les Panneaux de la Vengeance propose une héroïne phénoménale, seule face à une Amérique d’hommes, sans limite ni justice. Puissant.
>>> Lire ma critique
***
Les très très bonnes surprises :
- Call Me By Your Name, de Luca Guadagnino : dolce vita et romance passionnelle dans un film intime et touchant. Sous ses airs de cartes postales nostalgiques, Call Me By Your Name séduit par sa chaleur sensuelle, tout en explorant les interdits avec justesse et simplicité.
- Black Panther, de Ryan Coogler : Loin d’être un énième film de super-héros interchangeable, le film de Ryan Coogler surprend et innove avec un film percutant, en jonglant habilement entre des sujets profonds et le divertissement garanti.
- Bohemian Rhapsody, de Bryan Singer (et Dexter Fletcher) : Si le film de Bryan Singer propose un biopic qui reste relativement en surface, l’ensemble est un hommage puissant et respectueux aux véritables membres du groupe, tandis que la bande-originale est évidemment un délice à redécouvrir… ou à découvrir pour les novices.
- Sans Un Bruit, de John Krasinski : un petit bijou d’angoisse, rehaussé par une seconde partie nerveuse et pleine de frissons sympathiques
- Désobéissance, de Sebastián Lelio : Le sublime duo de Rachel (Weisz et McAdams) illumine une histoire fragile et puissante, osant une sensualité déroutante dans un schéma austère.
- Aquaman de James Wan : Un divertissement ahurissant et inattendu, qui prend beaucoup de risques pour créer un ensemble colossal. Pari réussi ? Oui !
- Love, Simon de Greg Berlanti : Chaleureux et attendrissant, Love, Simon prône la tolérance et l’acceptation dans une comédie romantique à la facture hyper classique et sucrée, mais qui touche en plein cœur grâce à sa bienveillance et ses personnages attachants.
Les OFNI (objet filmique non identifié) ou inclassables :
- How To Talk To Girls At Parties, de John Cameron Mitchell : un voyage rafraîchissant, lunaire et original
- Oh Lucy! de Atsuko Hirayanagi : Conte désenchanté autour de la solitude et du manque d’amour, Oh Lucy! démêle dépression et sentiments dans un drame curieusement cocasse et bouleversant à la fois.
Films français qui ont pris des (bons) risques
- Dans La Brume, de Daniel Roby : un film catastrophe à la french touch assumée, entre tension haletante et mystère opaque.
- Revenge, de Coralie Fargeat : un premier film électrique et sanglant où la tension mordante et le visuel réjouissant surpassent le désir de vengeance de l’héroïne
- Mauvaises Herbes, de Kheiron : véritable feel-good movie qui allie parfaitement l’humour et la profondeur souvent grave de ses personnages, dans un ensemble chaleureux et réussi.
Katie Says Goodbye me tente énormément !
Il est à voir, j’ai adoré ce film 🙂