Qui dit année moyenne, dis pléthore de films moyens. Les attentes qui ont gravement déçus et ce qui démarrait déjà avec un boulet au pied, certains films ont fait tellement preuve de paresse et de médiocrité qu’ils ont tout de même marqués 2019. En tête de liste, on retrouvera surtout des suites et des reboots qui n’ont pas su être à la hauteur, mais aussi pas mal d’objets vaguement alléchants qui ont bottés en touche. Le hic dans tout ça, c’est que face à tous les films moyens, si j’ai réussi à sélectionner mes 10 favoris sans trop de difficulté, choisir mon flop 10 a requis un choix arbitraire, si bien que certains (un ou deux MAX) ne sont pas vraiment de mauvais films mais surtout des objets décevants et/ou dépassés par leurs ambitions. Je vous laisse deviner lesquels 🙂
Et les pires films de l’année sont :
Hellboy de Neil Marshall
En tant que fan de Guillermo Del Toro, ce reboot me faisait déjà grincer des dents. N’ayant pu me déplacer en projection, j’ai envoyé un ami en tant que rédacteur à la place et je pense que je lui ai fait vivre sa pire expérience ciné de l’année : « Des enjeux confus, des personnages survolés et trop nombreux, aucun sens du rythme, structure narrative ratée (…) Rien à sauver. » Par la suite, j’ai voulu voir les dégats et je n’ai jamais réussi à aller jusqu’au bout.
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Glass de M. Night Shyamalan
Si y a bien un réalisateur qui joue à merveille les ascenseurs émotionnels, c’est M. Night Shyamalan. Perdu dans les limbes d’Hollywood après pas mal d’échecs commerciaux, le réalisateur pioche dans sa cagnotte pour remonter la pente en 2015 avec The Visit, puis revient dans les bonnes grâces du public avec Split en 2017. Un film qu’il va étrangement relier à un de ses premiers films, Incassable, attisant un nouvel intéret pour son prochain opus, Glass, présenté comme la conclusion d’une trilogie inattendue. Et patatras : M. Night Shyamalan renoue avec ses vieux travers, notamment l’abus d’installation et de narration inutile qui passe totalement à coté du potentiel du film qui traitait justement la mode des super-héros à contre-courant, tous ça pour voir nos personnages être transformé en poupées de chiffons à la merci d’une organisation encore plus flou. Et m*rde, on s’est encore fait avoir !
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X-Men Dark Phoenix de Simon Kinberg
Laborieux, X-Men Dark Phoenix parvient à transformer un personnage charismatique de l’univers X-Men en une héroïne amorphe, encombrée par une intrigue naïve et fabriqué à la hâte. Entre un rachat de studios en cours de route et la direction d’un wanabee réalisateur qui n’a jamais digéré la plantade d’X-Men 3 – L’Affrontement Final (2007), le film patauge dans un ensemble superficiel, à la forme vaguement attrayante mais au fond péniblement creux.
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La Grande Aventure Lego 2 de Mike Mitchell
Le problème quand un film est un succès mondial et presque instantané, c’est qu’on a pris l’habitude de capitaliser dessus hâtivement avant que la flamme retombe, quitte à tricoter un truc baclé. La recette : reprendre les éléments qui ont plus et en faire deux fois plus. Si La Grande Aventure Lego 2 n’est pas la seule suite à être tombée dans le piège, c’est probablement celle qui le plus réussi à nous faire détester ce qu’on avait aimer dans le premier film. Hier, tout était super génial ; aujourd’hui, tout est super pénible. Le film vise la surenchère à tous les étages et finit par épuiser, perdant ainsi la magie de l’objet original. Argh.
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Us de Jordan Peele
Voilà un autre exemple d’un film qui a suscité beaucoup trop d’anticipation après le succès d’un autre. Pourtant, si Us n’est pas la suite de l’excellent Get Out, la côte de popularité de Jordan Peele l’érigeait presque comme le nouveau maître de l’angoisse. Soigné et porté par une Lupita Nyong’o glaçant, Us fait illusion pendant une bonne partie du film avant de se perdre dans une intrigue difficilement crédible, cherchant à symboliser l’entretien de la pauvreté dans la société américaine. Soit. Mais entre manque de personnalité et scénario laborieux, le film de Jordan Peele fait l’effet d’une braise mourante que l’on observe s’éteindre dans la nuit noire.
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Destroyer de Karyn Kusama
« Nicole Kidman comme vous ne l’avez jamais vue » clame l’affiche. Et comme je ne veux plus la voir, j’ajouterais. Flicarde alcoolique dans un polar mollasson, Destroyer cherche l’irrévérence destructrice et atteint un niveau de paresse monumentale que même l’aura d’une actrice du niveau de Nicole Kidman ne parvient pas à sauver. Il ne suffita pas de pousser à la performance (et au maquillage approximatif) pour sauver les apparences : entre séance de branlettes gênantes et une romance pathétique, Destroyer ressemble surtout à une vaste et mauvaise blague.
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Une Fille Facile de Rebecca Zlotowski
Il y a des moments où une bande-annonce me tape dans l’oeil et annihile toute ma bonne raison. J’ai eu envie de voir Une Fille Facile car j’ai aimé son pitch de base, pas si mauvais de prime abord. A l’arrivé, la réalisatrice se complait dans la contemplation, profitant du caractère un peu dévergondée de son actrice principale pour tenter de faire monter la température. Oui mais voilà, le film cherche à imiter des oeuvres plus aboutie (Le Mépris, L’Amant, Lolita) mais ne parvient qu’à cristalliser l’histoire de deux gamines ecervelées portée par un duo au talent perdu dans la faune locale, qu’il faudra supporter dans un ensemble d’une médiocrité sans nom, qui n’a finalement que d’atout la plastique de Zahia. Pour un peu qu’on s’y intéresse…
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Greta de Neil Jordan
Présenté comme un thriller psychologique sournois, porté par Isabelle Huppert – malheureusement capable du meilleur comme du pire, Greta se rêvait comme un jeu du chat et de la souris angoissant. Rapidement, la narration transparente laisse deviner les ficelles épaisses et rechigne étrangement à explorer le potentiel bien plus sordide qui semblait lui tendre les bras. Résultat, Neil Jordan livre un film bancale et scolaire dérangeant, oui, mais surtout pour la crédibilité de Neil Jordan.
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Retour à Zombieland de Ruben Fleischer
Dans la série des suites qu’on attendait pas forcément (mais pourquoi pas, vu qu’on nous demande pas notre avis), Retour à Zombieland est l’exemple parfait du film qui ressert la même recette sans se soucier de son efficacité malgré le fait qu’une décennie se soit écoulée depuis l’original. Ce qui était étonnant et original hier est devenu lourd et bruyant aujourd’hui, tricoté dans un prétexte absurde (la cadette a envie de faire des galipettes) pour relancer la machine. Non merci.
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Yves de Benoit Forgeard
J’aime quand le cinéma français cherche l’originalité, surtout en comédie. Mais là, l’originalité vire au n’importe quoi dans ce monde imaginant un futur proche où les objets du quotidien seraient dotés d’une intelligence artificielle. Comme on a tous déjà vu Terminator, on devine rapidement que c’est une mauvaise idée et pourtant, jusque là, ce n’est pas ça le problème. Le problème, c’est l’approche absurde et bas de plafond, qui va mêler romance et humour puéril dans un univers fabriqué au fur et à mesure que l’intrigue avance, pour finalement servir un objet rebutant et, n’ayons pas peur des mots, tout simplement idiot.
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Mention spéciale à Cats de Tom Hooper : Une adaptation grotesque faite de chats humanoïdes, de chansons oppressantes et d’une mise en scène hallucinée. Génie incompris ou plantage incroyable ? L’avenir nous le dira.