Je dis souvent que les années passent et ne se ressemblent pas. Cela aura rarement été aussi vrai que pour 2020. Il y a eu quasiment 6 mois de fermeture des salles et de nombreux films attendus cette année ont été reportés à des dates indéterminées. Du coup, il n’y a pas eu grand chose à se mettre sous la dent, et je ne parle pas uniquement des blockbusters. Mais malgré tout, sur la petite cinquantaine de films que j’ai réussi à voir cette année, il y a eu de bonnes surprises.
Exceptionnellement, ce n’est pas un top 10 mais un top 5 :
Queen & Slim, de Melina Matsoukas
Premier coup de cœur de l’année et jamais égalé depuis, le film de Melina Matsoukas est un véritable uppercut et ascenseur émotionnel. D’une rencontre ordinaire, Queen & Slim se transforme en une tragédie bouleversante. Au lieu d’attiser la haine et la peur, Queen & Slim parle d’amour, de solidarité, de justice et de liberté dans un récit aussi fédérateur et ensoleillé que noir et viscéral. Beau et cruellement réaliste.
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Drunk, de Thomas Vinterberg
Ne serait-ce que pour les derniers minutes du film qui sont un véritable appel à la fête et à la liberté, Drunk mérite d’être vu pour redonner des couleurs à cette année morose. Thomas Vinterberg sort, à mon sens, son film le plus solaire et affûté de sa filmographie, recherchant plus l’émotion accessible (et moins romancé) que l’exercice de style.
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Swallow, de Carlo Mirabella-Davis
Swallow est ma première bonne découverte de l’année, produite par Joe Wright qui plus est. Carlo Mirabella-Davis signe un thriller psychologique troublant, froid et assez dur à regarder, entre troubles alimentaires et objets pointus, porté par une intrigue à la fois captivante et horrifiante.
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Vivarium, de Lorcan Finnegan
Vivarium signe un huis-clos cauchemardesque qui, au lieu de se réfugier dans l’horreur pure, donne vie aux terreurs enfouies dans les conventions sociales. Lent, froid et anxiogène, le film de Lorcan Finnegan transforme la vie en banlieue en un purgatoire presque insupportable qui mettra peut être du temps à se digérer… parce qu’il touche dans le mille ? Affirmatif.
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Tout Simplement Noir, de Jean-Pascal Zadi
Dans un mockumentaire hilarant, Jean-Pascal Zadi dissèque la façon dont les Noirs sont perçus en France, à travers de nombreuses étiquettes et avec l’aide d’acteurs de couleurs. Franc, hilarant et un poil dérangeant, Tout Simplement Noir dénonce et démontre une partie des raisons pour lesquelles la communauté noire est mal représentée sur grand et petit écran, et parfois, il faut bien l’admettre, ça pique un peu.
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Mentions spéciales :
- Birds of Prey, de Cathy Yan : malgré ses défauts, Birds of Prey se déguste comme un petit bonbon acidulé : surprenant, fun et avec un goût de reviens-y.
- Invisible Man, de Leigh Whannell : Leigh Whannell propose un thriller psycho-horrifique haletant qui ne ménage ni ses moments d’angoisse ni sa conclusion jubilatoire.
- The Lodge, de Severin Fiala et Veronika Franz : tous les codes du film d’épouvante standard dans un film à twists particulièrement bien ficélé, retors et jubilatoire.
- Mignonnes, de Maïmouna Doucouré : Très dérangeant et jusqu’au-bout-iste, Mignonnes dénonce l’hypersexualisation et son impact sur les plus jeunes. Qu’on adhère ou pas, évitez de vous limiter aux images (tronquées) vues sur internet et voyez le film en entier !
- Je Veux Juste En Finir (I’m Thinking of Ending Things), de Charlie Kaufman : Une visite familiale qui vire aux n’importe quoi sous nos yeux. Probablement le film le plus étrange que vous verrez cette année (que je décrypte en podcast)
- Antoinette dans les Cévennes, de Caroline Vignal : la petite pépite inattendue portée par une Laure Calamy pétillante, dans une comédie tendre et solaire qui fait tout simplement du bien.
- Mulan, de Niki Caro : Plus proche de la légende que du dessin animé, Mulan compense l’absence de Mushu par un storytelling fédérateur et tout aussi attachant.
Et vous, quels films vous ont fait vibrer cette année ?