Aventure, Comédie

[CRITIQUE] Sacrées Sorcières, de Robert Zemeckis

Le pitch : Dans cette nouvelle adaptation du chef d’œuvre de Roald Dahl, Zemeckis raconte l’histoire à la fois drôle, grinçante et émouvante de Bruno, un jeune orphelin. En 1967, il vient vivre chez son adorable grand-mère, dans la petite ville rurale de Demopolis, en Alabama. Tandis que le petit garçon et sa mamie croisent la route de sorcières aussi séduisantes que redoutables, la grand-mère entraîne notre héros en herbe dans une somptueuse station balnéaire. Malheureusement, ils débarquent au moment même où la Chef Sorcière réunit ses sbires venus du monde entier – incognito – pour mettre en œuvre ses sinistres desseins…

Petite info qui a son importance, le livre Sacrées Sorcières de Roald Dahl (Matilda, Charlie et la Chocolaterie, Le Bon Gros Géant…), sorti en 1983, était un de mes préférées quand j’étais petite et j’ai toujours une grande tendresse pour cette histoire, ainsi que pour la première adaptation ciné, Les Sorcières, réalisée par Nicolas Roeg et sorti en 1990. Même si le premier film ne reprenait « que » les grandes lignes du livre, j’y retrouvais le petit frisson voulu face à ces sorcières flippantes qui détestaient les enfants – d’autant plus qu’avec Anjelica Huston dans le rôle de la reine des sorcières, c’était la cerise sur le gâteau.

30 ans plus tard, c’est Robert Zemeckis (Bienvenue à Marwen, Alliés, Flight… et bien entendu Forrest Gump, Qui Veut La Peau de Roger Rabbit ?, la trilogie Retour Vers le Futur…) qui s’attele à la revisite de ces Sacrés Sorcières avec un point de vue plus original, puisque le héros est incarné par un petit garçon Noir. Globalement, ce Sacrées Sorcières 2.0 reprend les grandes lignes, de ce petit garçon orphelin qui vit avec sa grand-mère jusqu’à la confrontation avec les sorcières, en passant par toute l’aventure pour leur échapper. Le film de Robert Zemeckis profite des effets spéciaux plus moderne pour souligner les transformations (comme une certaine transformation en poule assez glaçante…) et saupoudre son récit d’un minuscule travail de mémoire antiségrégationniste – qui n’aura pas une grande importance pour la suite.

En y regardant de plus près, cependant, la magie ne prend pas. Malgré un casting alléchant, Sacrées Sorcières manque justement de magie et d’enchantements enfantins, tant le film se contente de dérouler une trame sans saveur sans jamais réussir à attendrir. Toute l’espièglerie et les moments de frissons qui sont sensés animer l’histoire tombent à plat à cause de sorcières souvent plus grotesques qu’effrayantes (à hauteur d’enfants, j’entends) et d’un manque certain d’attachement pour les personnages. Robert Zemeckis survole une trame clé-en-main sans y apporter de personnalité, ce qui rend le tout très plat et bien loin du texte original plein de péripéties et de sous-textes brillamment écrits par Roald Dahl. J’ai l’impression que si le réalisateur comprenait les grands enfants d’hier, depuis quelques temps, il a bien du mal avec ceux d’aujourd’hui quand on le voit se réfugier dans des détours humoristiques usés et des twists inutiles.

Au casting, justement, si le jeune Jahzir Kadeem Bruno n’a pas beaucoup de temps d’écran et que je me souviens surtout de la narration portée en VO par Chris Rock, à l’écran je retiendrais surtout le face-à-face plutôt moyen entre Octavia Spencer (Self Made, Ma, La Forme de l’Eau…), parfaite en grand-mère attendrissante, et Anne Hathaway (Dark Waters, Ocean’s 8, Colossal…), dont j’attendais beaucoup plus dans le rôle de la Grande Sorcière. En effet, Anne Hathaway a déjà prouvé à maintes reprises qu’elle avait l’autodérision et le talent nécessaire pour porté un rôle déjantée, ici je l’ai trouvé très fade alors que toute la tension du film repose sur son personnage.
Autour d’eux, Stanley Tucci (My Lady, The Silence, Spotlight…) et Kristen Chenoweth (Holidate…) sont de la partie.

En conclusion, si la version de 1990 n’avait pas les effets spéciaux d’aujourd’hui, elle compensait énormément avec son esprit aventureux, chaleureux et drôle, ses personnages attachants et ses vilaines marquantes qui faisaient frissonner – ai-je mentionnée Anjelica Huston ? Le film de Robert Zemeckis manque de charme et de relief, si bien que cette nouvelle revisite de Sacrées Sorcières ne fait honneur ni au livre de Roald Dahl, ni au premier film. Et si vous ne connaissiez pas l’œuvre avant, il y a peu de chance que vous vous en souveniez après. A éviter (et c’est très dommage car j’adoooore cette histoire pour si fun).

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