Comédie, Drame

[CRITIQUE] En Roue Libre, de Didier Barcelo

Le pitch : La folle histoire de Louise qui se retrouve un beau matin, prise au piège dans sa propre voiture, terrassée par une attaque de panique dès qu’elle veut en sortir, et de Paul qui vole la voiture et du coup la kidnappe. Les voilà tous les deux embarqués dans un road-movie mouvementé !

Je suis allée voir ce film par curiosité et aussi parce que j’aime beaucoup Marina Foïs, mais sans grande conviction. À l’arrivée, j’ai été agréablement surprise par la folie douce du film En Roue Libre, finement relevée par une touche de comédie et des personnages à la relation aussi attachante que décalée.
Pour son premier long-métrage, Didier Barcelo part d’une idée farfelue : une femme bloquée dans sa voiture, kidnappée malgré elle (et lui) par un jeune homme bien décidé à tuer quelqu’un ! Un concept loufoque qui tient habilement la route car l’histoire entre dans le vif du sujet dès le début et ne cherche pas à s’encombrer avec une installation inutile. C’est en effet avec le minimum syndical d’information qu’En Roue Libre nous embarque dans un road trip dans le sud de la France où ces deux êtres brisés vont cohabiter dans l’habitacle restreint d’une voiture.

Entre menaces et confidences, les deux comparses vont s’apprivoiser au fur et à mesure des kilomètres et des rencontres insolites. Le film de Didier Barcelo se nourrit du comique de situations et s’étoffe grâce à la langue bien pendue de ses personnages. Drôle et attachant, En Roue Libre séduit par la simplicité de son récit, qui parvient tout de même à toucher en plein coeur en se reposant sur l’humanité accessible de ses personnages. Derrière le cadre insolite, Didier Barcelo narre une tranche de vie dont la légèreté apparentes des blessures profondes que seules des personnages brisées savent déceler. À mi-chemin entre l’échappée belle et la résurrection, En Roue Libre soigne les maux de ses héros au détour d’un partenariat improbable, bercé par des touches étincelantes d’humour, un poil de tragédie et, surtout, une tendresse conquérante (et un petit clin d’œil à Thelma et Louise qui ne gâche rien). 

Au casting : Marina Foïs (La Fracture, Barbaque, Irréprochable…) et Benjamin Voisin (Illusions Perdues, Été 85, La Dernière Vie de Simon…) forment un duo aussi étonnant que solide, entre une femme qui refoule la source de son anxiété et un jeune homme dévoré par la colère. Autour d’eux, Albert Delpy (Le Daim…), Emilie Arthapignet (Dix Pour Cent…) et Jean-Pierre Martins (Antoinette Dans Les Cévennes…) se relayent à tour de rôles sur la banquette arrière, mais on retiendra surtout Jean-Charles Clichet (Les Amours d’Anaïs…), hilarant en cinquième roue involontaire. Et au milieu, un véhicule qui joue les huis-clos qui subira autant d’aventures et de transformations que ses occupants. 

En conclusion, si vous cherchez une comédie sympathique mais pleine de sens, histoire de passer un bon moment sans avoir l’impression de perdre de la matière grise, En Roue Libre est le film idéal pour s’évader sans trop s’éloigner. Didier Barcelo livre un road-movie tendre et attachant, porté par des personnages au tempérament solaire mais qui devront d’abord s’émanciper de leurs grisailles empoisonnantes. À voir. 

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