
Le pitch : Le dernier village indépendant de la Gaule, la patrie d’Astérix et Obélix, doit sa supériorité face aux Romains à une potion magique, mais lorsque le Druide qui fabrique leur potion perd la mémoire, les villageois sont livrés à eux-mêmes face à la puissance de Rome. Plus de 20 ans après son adaptation triomphale de Mission Cléopâtre en images réelles, Alain Chabat revient à son amour d’Astérix en créant cette série animée très attendue produite par Alain Goldman.
Adaptation de la bande dessinée « Le Combat des chefs », de René Goscinny et Albert Uderzo (1966).
Créée par Alain Chabat
Disponible sur Netflix
Avec les voix de Alain Chabat, Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier, Laurent Lafitte, Thierry Lermitte, Géraldine Nakache, Jean-Pascal Zadi, Grégoire Ludig, Grégory Gadebois, Fred Testot…
Très attendue, la série Astérix et Obélix – Le Combat des Chefs, écrite et réalisée par Alain Chabat, tient toutes ses promesses… et même un peu plus. Depuis le cultissime Mission Cléopâtre en 2002, aucun film en live action n’avait vraiment su rendre hommage aux BD mythiques d’Uderzo et Goscinny et certainement pas le très imbécile et navrant Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu. Côté animation, en revanche, les aventures des irréductibles Gaulois ont connu de beaux moments. Notamment grâce à Alexandre Astier, qui a brillamment adapté Le Domaine des Dieux en 2014. Il a ensuite proposé une histoire originale en 2018 avec Astérix – Le Secret de la Potion Magique, co-réalisée avec Louis Clichy.

Comme un challenger de l’ombre, Alain Chabat propose une nouvelle adaptation en transformant Astérix et Obélix – Le Combat des Chefs en une série de 5 épisodes bourrés de potion magique (ou pas). Si cela aurait pu être un film, le découpage des épisodes joue en la faveur de l’histoire et permet à la fois de rester fidèle à l’originale tout en apportant un souffle de modernité entre pop-culture et idée brillante.
De l’enfance des héros gaulois à un final qui se la joue épique, la série d’Alain Chabat regorge d’idées fantastix et d’humour intelligent qui m’ont donné le sourire aux lèvres dès les premières minutes. La potion magique, toujours au centre des aventures gauloises, permet aux personnages de s’épaissir, jusqu’à un final qui varie quelque peu de la bande-dessinée sans la gâcher.

Objectivement, Astérix et Obélix – Le Combat des Chefs n’est pas d’une originalité folle mais la série a la bonne idée de capitaliser sur la nostalgie, d’une part grâce à son sujet mais également en faisant perdurer l’esprit meta des créateurs de la bande-dessinée, que ce soit à travers l’inventivité derrière les noms des protagonistes (Aplusbégalix, Toutétobofix, ou encore Fastanefurius) ou en référençant le monde réel, notamment en laissant plus de place à des personnages féminins (Perclus change de genre et devient Métadata, prenant ainsi plus de place dans le récit, le druide Amnésix qui devient Apothika…). Comme attendu, la série est à cheval entre les époques et ne déçoit pas en renouant avec la gouaille contagieuse de nos héros gaulois face à la folie romaine d’un César trop ambitieux, tout en sachant rester agréablement enfantin, dynamique et amusant.
En bref, c’est (trop) court mais on passe un excellent moment devant.

Au casting, il y a forcément du beau monde, et certains acteurs incarnent même plusieurs personnages. C’est notamment le cas d’Alain Chabat (En Place, L’Amour Ouf…), qui incarne Astérix, Agécanonix et l’arbitre Touinepix ; de Grégoire Ludig (Les Vedettes, La Très Très Grande Classe…), qui donne de la voix pour Abraracourcix et un Romain sommelier ; ou encore Fred Testot (Le Discours, La Tour de Contrôle Infernale…), qui joue Fastanefurious et le légionnaire germophobe.

À l’affiche, on retrouve également Gilles Lellouche (L’Amour Ouf, Bac Nord…) en Obélix, Anaïs Demoustier (Le Temps d’Aimer, La Bête dans la Jungle…) en Métadata (ou Wikipédia, c’est selon), Laurent Lafitte (Le Comte de Monte-Cristo, La Femme la Plus Riche du Monde…) en Jules César, Thierry Lhermitte (Un Homme Heureux, Mystère à Saint-Tropez…) en Panoramix, Géraldine Nakache (Toi Non Plus Tu N’as Rien Vu, J’irais Où Tu Iras…) en Bonemine, Jean-Pascal Zadi (Prosper, En Place…) en Potus, et Grégory Gadebois (La Nuit du 12, Une Pointe d’Amour…) en Aplusbégalix.

En tendant l’oreille, d’autres invités de marque sont présents, dont entre autres Jeanne Balibar (Les Enfants des Autres, Daaaaaalí !…), Alexandre Astier (Kaamelott : Premier Volet, Astérix – Le Secret de la potion magique…), Jérôme Commandeur (Irréductible, Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu…), ou encore Chantal Lauby (Qu’est-ce Qu’On a Encore Fait au Bon Dieu, Photo de Famille…). Et on notera même un petit clin d’œil avec un rôle discret mais reconnaissable pour Jamel Debbouze (Le Nouveau Jouet, Sur la piste du Marsupilami…).

En conclusion, Alain Chabat signe un retour gagnant : drôle, fidèle, malin. Sans tout réinventer, Astérix et Obélix – Le Combat des Chefs coche les bonnes cases avec humour, nostalgie et modernité. Un petit festin gaulois à savourer sans bouder son plaisir, même si le plus dur c’est d’attendre un sixième épisode qui ne vient pas ! À voir.

PS : restez bien jusqu’au bout du générique final 😉
