
Le pitch de la série : L’entraîneur de football américain Ted Lasso est recruté par Rebecca Welton, la propriétaire de l’AFC Richmond (équipe fictive), pour entraîner son équipe de football, bien qu’il n’ait aucune expérience dans ce sport. L’objectif de Rebecca est de se venger de son ex-mari, Rupert Mannion. Le nouvel entraîneur tente de se faire accepter et de combler ses lacunes sportives par son optimisme, sa détermination et des biscuits.
Créée par Bill Lawrence et Jason Sudeikis
Avec Jason Sudeikis, Hannah Waddingham, Brett Goldstein…
Disponible sur Apple TV+ (et Canal+)
J’ai mis du temps à succomber au charme de Ted Lasso, pour la simple et bonne raison que je n’avais pas envie de m’abonner à une énième plateforme. Mais depuis quelques semaines, Apple TV+ est disponible aux abonnés Canal+ et mon premier réflexe a été de me lancer sur la série multi-récompensée aux Emmy Awards ou autre Golden Globes, produite par l’acteur américain Jason Sudeikis (Booksmart, Downsizing, Jamais Entre Amis…). Fans de la première heure ou retardataires, voici trois raisons qui expliquent pourquoi j’ai déjà bingé Ted Lasso plusieurs fois (alors que le dernier épisode a été diffusé le 31 mai dernier !) :

1 / Pas besoin d’être un(e) fan de foot !
Une équipe fictive, des séquences de matchs servant uniquement à faire avancer l’histoire, si Ted Lasso s’articule autour du football (le vrai), ce sont surtout le staff du club et les joueurs qui donnent vie à cette série. De l’arrivée de Ted Lasso, ex-entraineur de football américain qui ne connait rien en football (le vrai), orchestrée par une boss qui cherche à faire couler le club chéri de son ex-mari volage… il y avait là de quoi faire un plot mélo-dramatique digne d’une telenovela. Mais la série choisit plutôt une tonalité légère et dégomme les a-priori dramatiques, grâce à une savoureuse rencontre entre l’optimisme américain et le cynisme britannique. Le mélange est chaleureux, les personnages sont conquérants et c’est en s’y intéressant que les quelques moments de matchs donnent envie de les encourager. Pour ma part, je n’ai pas amélioré mes connaissances footballistiques avec Ted Lasso, par contre je maîtrise les chants de supporters ! 😀

2 / Rigolo mais pas que
Positive attitude, gâteaux et love stories, la série Ted Lasso va évidemment développer des storylines fédératrices autour de ses personnages toujours souriants et/ou drôles. Pourtant, derrière le positivisme contagieux de Ted Lasso, on y découvre des sujets de fond moins drôles qui permettent de donner plus d’envergure aux personnages, notamment à travers la relation de certains avec leurs parents. D’un Roy Kent grognon à un Jamie Tartt (tutulululututu) trop sûr de lui, en passant par l’élégance glacée de Rebecca, l’énergique Keeley ou encore le faussement passif Nathan, la série Ted Lasso propose des personnages de plus en plus attachants et complexes au fur et à mesure que les saisons passent. En se servant de son humour accrocheur et hilarant, la série parvient à explorer des sujets plus profonds et accessibles : le divorce, l’abandon, la perte de confiance ou la peur du rejet pour les transformer en force… Tout n’est pas rôle à l’AFC Richmond et c’est ce qui lui donne tout son charme.

3 / Des seconds rôles de qualitay
Bien que la série porte le nom de son personnage principal, celui-ci sert surtout de porte d’entrée pour découvrir une galerie de personnages secondaires incroyablement attachants. En effet, derrière l’équipe de l’AFC Richmond (Ted, Rebecca, Higgins, Keely, Beard, Nathan…) et les stars du club comme Roy Kent et Jamie Tartt, d’autres personnages, qu’ils soient joueurs ou non, viennent également dynamiser l’ensemble. Comment ne pas être touché par l’énergie positive de Sam Obisanya (Toheeb Jimoh) ou de Dani « Football is life » Rojas (Cristo Fernández), ainsi que par le capitaine Isaac McAdoo (Kola Bokinni) qui impose le respect, le gardien Thierry Zoreaux (Moe Jeudy-Lamour) et ses mini-crisis identitaires, ou encore l’honnêteté brute de Jan Maas (David Elsendoorn), le joueur hollandais. De plus, les apparitions de Sassy (Ellie Taylor) et la présence du Dr Sharon Fieldston (Sarah Niles) ne passent jamais inaperçues, tandis qu’Anthony Head incarne l’infâme Rupert Mannion.

Mais… une date de fin annoncée qui jette un froid
Dès le départ, les producteurs de la série ont annoncé qu’il n’y aurait que 3 saisons, ce qui est devenu de plus en plus terrible pour les fans devenus accro à cette bulle de bonheur hebdomadaire. Les deux premières saisons sont extrêmement riches, animées par le parcours chaotique du club de football, les méthodes controversées de nouvel entraineur américain et les amours agitées. Mais tout se complique lorsque la troisième et dernière saison montre le bout de son nez. L’effet kiss-cool est donc de vouloir boucler la boucle durant cette troisième saison super compacte qui va, malheureusement, survoler ses sujets. Résultat, le héros est plus en retrait et la seconde partie de la troisième saison bat un peu de l’aile en tricotant des résolutions hâtives pour tous nos personnages. Un bémol qui n’empêche tout de même pas d’apprécier la série dans sa globalité et de sentir l’émotion monté dès les premières notes de la musique de fin.
Ceci dit, certains (fans) imaginent déjà une suite ou un spin-off de la série sans Ted Lasso. Faut-il apprendre à dire adieu ou espérer revoir l’AFC Richmond incomplet sur nos écrans ? Affaire à suivre.

Au casting, que du bonheur : Jason Sudeikis porte bien la moustache et incarne un personnage irrésistible, entouré par une Hannah Waddingham (Hocus Pocus 2, Le Coup du Siècle…) aussi surprenante que géniale (surtout si la dernière fois que vous l’avez vu, elle était en train d’humilier Cersei dans Game of Thrones), un Brendan Hunt (Les Millers….) ombrageux, une Juno Temple (Maléfique : Le Pouvoir du Mal, Wonder Wheel…) pétillante et un Jeremy Swift (Le Retour de Mary Poppins…) discret mais apaisant. Autour d’eux, on retrouve ou découvre, entre autres, Nick Mohammed (Bridget Jones Baby, Intelligence…), Phil Dunster (Catherine The Great…), Brett Goldstein (Thor : Love and Thunder…) et Toheeb Jimoh (The French Dispatch…).
À noter également la présence d’Anthony (Stewart) Head (Intimidation, La Chronique des Bridgerton…), absolument génial en salaud de service – mais déconcertant pour tout fan de Buffy Contre les Vampires !
En conclusion, si vous cherchez une série qui saura vous donner le sourire en quelques minutes, foncez sur Ted Lasso. Dans le paysage série-phile actuel, celle-ci se démarque par son humour chaleureux, ses personnages attachants et une écriture intelligente qui brasse des sujets profonds et pas toujours drôles contrastés par une énergie solaire et positive. Une vraie série feel-good à voir et à revoir.

