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Ces franchises instables mais bankables #5 : Jurassic Park, puis World, des dinosaures et… des sauterelles ?

Elles sont souvent cultes, nées dans les années 80 ou 90 – à quelques exceptions près – et depuis tout ce temps, elles ont survécu en livrant plus ou moins régulièrement de nouveaux films. Si la franchise est le moyen d’assurer une rentrée intéressante pour les distributeurs, c’est aussi devenu le recours préféré d’Hollywood pour pallier le manque d’inspiration ou de prises de risque de ces dernières années. De remake en reboot, en passant par des préquels, des suites ou encore, plus fourbes, le remoot, certaines franchises cultes ont vu leurs storylines chamboulées au fil des années.

Retour sur la saga Jurassic Park/World, ou comment des dinosaures ont su traverser les années en passant du film familial aux blockbusters XXL portnawak pour remplir les caisses des studios.

À l’origine… ce sont deux romans de Michael Crichton : Jurassic Park (1990) et Le Monde Perdu (1995). Des récits plus sombres et matures que leurs adaptations, mais entre les mains de Steven Spielberg, les dinos prennent vie pour devenir les stars d’une aventure familiale, entre rêve de gosse et montée d’adrénaline. Après Les Dents de la Mer, E.T., L’Extraterrestre, les trois Indiana Jones ou Hook, le réalisateur signe un nouveau film culte, réussissant à jongler entre science-fiction, horreur soft et grand spectacle pour (presque) toute la famille.

Ce qui fait la force des premiers Jurassic Park, c’est pas juste les dinos – c’est l’idée simple mais puissante : et s’ils revenaient ? Spielberg ne se contente pas d’un film catastrophe : il y injecte une vraie réflexion sur le progrès scientifique, le consumérisme et la fascination pour le sensationnel. Et au lieu d’un tout-CGI à la sauce 90s, il mise sur les animatroniques, ce qui rend les dinosaures toujours bluffants aujourd’hui, tandis que le tout est porté par des personnages devenus cultes – Alan Grant, Ellie Sattler, Ian Malcolm (et son torse luisant légendaire).

Mais alors que s’est-il passé ?

D’abord : Hollywood. Le succès du premier film appela forcément une suite, puis une trilogie.
Ensuite : Hollywood, encore. Vingt ans plus tard, l’industrie relance la franchise avec Jurassic World et ses gros moyens numériques.
Si les retrouvailles ont fait plaisir, la magie disparait en cours de route. Les nouveaux héros, avec Chris Pratt en tête d’affiche, peinent à créer l’attachement qu’avaient ceux des débuts. La nouvelle trilogie tente un semblant de fil rouge (romance, famille, chaos), mais souffre d’un vrai manque de direction artistique. Même le potentiel horrifique, pourtant mis entre les mains de Juan Antonio Bayona, se foire car pas assumé. Et le climax de tout ça ? Le dernier volet en date passe à coté de son potentiel en proposant des sauterelles en guise de menace. Help.

Jurassic Park

Et si on avait retrouvé du sang de dinosaure dans un moustique figé dans l’ambre depuis l’époque où ils foulaient la terre ? C’est à partir de cette idée farfelue que les dinosaures reprennent vie : entre deux-trois mutations génétiques aux passages, la houlette d’un milliardaire excentrique qui dépense sans compter, il n’en faudra pas plus pour créer un parc d’attraction hors du commun. Heureusement, ses assureurs veulent vérifier la solidité de son projet, et c’est là qu’entre en scène des professeurs-témoins — paléontologue, paléobotaniste et mathématicien — et la cible visée — des gamins — pour démarrer l’aventure. Malheureusement, dans l’équation, il y a une branche pourrie près à risquer la sécurité du parc pour se faire des sous.

Jurassic Park, avec son mélange d’impatience et d’excitation à voir des dinosaures « en vrai », ainsi que l’attente d’une aventure qui pourrait tourner à la catastrophe, marque les débuts des blockbusters offrant un frisson « sain ». Entre montées d’adrénaline et maîtrise des effets sanglants, le film reste un divertissement familial ambitieux. Devenu culte, il regorge de moments marquants : de l’anticipation du T-rex à la menace des vélociraptors, Steven Spielberg offre une aventure presque parfaite, soutenue par des animatroniques qui rendent les dinosaures incroyablement réels encore aujourd’hui, et une bande originale inoubliable signée John Williams.

D’ailleurs, le film a gagné les trois Oscars du cinéma pour lesquels il était nommé : Oscar des meilleurs effets visuels, Oscar du meilleur montage de son, Oscar du meilleur mixage de son. Pourquoi pas “Meilleur Film” me demandez-vous ? Tout simplement parce que Spielberg, ce petit génie malin, était également en lice dans cette catégorie en 1994 pour le film La Liste de Schindler, et c’est avec celui-ci qu’il a récolté sept statuettes dont Meilleur Film et Meilleur Réalisateur ! Une belle année, en somme.

Box-office mondial : 1 104 336 228 de dollars ! Un véritable exploit, sachant que le deuxième film du box-office cette année-là c’était Mrs Doubtfire et qu’il a récolté deux fois moins.

Jurassic Park : Le Monde Perdu

4 ans plus tard, Steven Spielberg revient avec une suite qui, contrairement à son titre, n’est pas vraiment une adaptation du livre éponyme. Si la première île, Isla Nublar, où était située le parc est abandonnée, le film va s’intéresser à l’île voisine, Isla Sorna, où des dinosaures vivent en liberté. La catastrophe Jurassic Park a attiré les curieux et l’histoire trouve un prétexte un poil fumeux pour attirer le Pr Ian Malcolm (Jeff Goldblum) sur les lieux. Bis bis et repetita mais avec plus de moyens cette fois : militaires et chasseurs de gibier cohabitent avec une nouvelle cellule familiale de fortune, tandis que T-Rex et Vélociraptors s’en donnent à coeur joie. Même si on peut se demander qui serait assez fou pour retourner sur une île pleine de dino, le divertissement est là et continue de mettre le spectateur à la fois du coté des héros et du coté des dinosaures injustement traqués.

Là où Jurassic Park – Le Monde Perdu innove cependant, c’est en quittant ses terres tropicales pour amener la menace en pleine ville. Un tyrannosaure qui sème la terreur dans les rues de San Diego ? Un vrai régal, si bien qu’on ferme un peu trop facilement les yeux sur ses nombreuses imperfections et illogismes (notamment toute la partie dans le bateau et le fait que les dinosaures sont en mode silencieux quand ça arrange la trame).

À l’affiche, Jeff Goldblum partage la vedette avec Julianne Moore et Vince Vaughn d’un coté, tandis qu’on découvre également Pete Postlethwaite ou encore Peter Stormare de l’autre.
Cette fois, malgré une nomination aux Oscar coté “Meilleurs effets visuels”, le film écope quatre nominations aux Razzies (ce qui est quand même abusé, car la même année, il y avait Postman, Anaconda ou encore Batman et Robin !).

Box office mondial : 618 638 999 de dollars. Un succès critique mitigé mais positif coté commercial. L’effet de surprise du premier opus s’estompe.

Jurassic Park 3

4 ans encore après Le Monde Perdu, la saga revient avec un troisième opus, cette fois sans Spielberg à la réalisation. Il passe le flambeau à Joe Johnston, connu pour ses films familiaux comme Jumanji ou Chérie, j’ai rétréci les gosses. Si son CV inspire confiance, le résultat à l’écran manque cruellement de la finesse spielbergienne. De retour, le Pr Alan Grant (Sam Neill) est embarqué malgré lui dans une mission de sauvetage sur Isla Sorna, après avoir été appâté par un couple soi-disant fortuné. Sauf que le couple est divorcé, fauché, et cherche leur fils perdu sur l’île. L’expédition tourne vite au chaos, entre dinos agressifs et décisions absurdes. Là où les deux premiers films mêlaient tension, émerveillement et commentaire scientifique, Jurassic Park 3 tente maladroitement de miser sur l’humour – incarné notamment par ce duo de parents aux décisions discutables.

Le film accélère le rythme, multiplie les scènes d’action, mais perd en subtilité. Il introduit un nouveau prédateur, le Spinosaure, présenté comme plus redoutable que le T-Rex, dont il élimine un spécimen dès leur première rencontre. Côté écriture, le film enchaîne les facilités et flirte parfois avec le ridicule, notamment lors d’une scène où le Pr Grant tente de communiquer avec des Vélociraptors en leur rendant leurs œufs – un passage censé illustrer leur intelligence, mais qui frôle l’absurde. L’ensemble donne l’impression d’une copie délavée de l’univers original, privée de tension, d’émotion et de vision d’auteur.

Pas de nomination aux Oscars cette fois, mais une nomination aux Razzie Awards dans la catégorie Pire Remake ou Suite (mais c’est La Planète des Singes de Tim Burton qui a remporté le prix).
À l’affiche, Sam Neill partage l’affiche avec Alessandro Nivola, William H. Macy et Téa Leoni – qui était enceinte au moment du tournage, by the way.

Box office mondial : 368 780 809 de dollars. Clairement le maillon faible de la trilogie.

Jurassic World

Après 14 ans d’hibernation, la saga revient en force avec Jurassic World (2015), où le rêve de John Hammond est enfin devenu réalité : le parc a ouvert ses portes au public… et tourne à plein régime. Entre attractions spectaculaires et manipulations génétiques à gogo, les dinosaures sont devenus des produits marketing comme les autres. On monte sur un tricératops comme on ferait un tour de poney, les investisseurs se bousculent, et pour maintenir l’intérêt, la direction du parc crée en secret un nouveau monstre hybride : l’Indominus Rex. Spoiler ? Évidemment, ça tourne mal. Réalisé par le méconnu (à l’époque) Colin Trevorrow, Jurassic World capitalise sur la nostalgie de la trilogie originale tout en injectant les codes du blockbuster moderne. Chris Pratt, alors propulsé star grâce aux Gardiens de la Galaxie, campe un dresseur de raptors à la cool, tandis que Bryce Dallas Howard incarne une directrice carriériste qui apprendra à courir en talons (littéralement).

Le film coche toutes les cases : enfants en danger, duo antagoniste qui finit complice, et un final où le T-Rex, aidé de la raptor Blue, sauve la mise. Oui, c’est improbable, mais ça fonctionne sur le moment. Visuellement, c’est du XXL : bye bye les animatronique, vive le CGI ! Les effets spéciaux sont impressionnants, le parc en activité donne enfin vie à un fantasme de gosse, et certaines séquences valent le détour. Mais à trop vouloir faire du spectaculaire, le film multiplie les incohérences (coucou le Mosasaure qui sort de nulle part) et oublie l’élégance narrative du Spielberg de 1993. Reste un bon moment de cinéma pop-corn, qui relance la machine avec efficacité, sans jamais vraiment retrouver l’âme du premier.

À l’affiche, Chris Pratt partage l’affiche avec Bryce Dallas Howard, Vincent D’Onofrio, Ty Simpkins ou encore le frenchy Omar Sy qui faisait ses premiers pas à Hollywood et ne parlait pas vraiment anglais, tandis que B. D. Wong traverse le temps sans prendre une ride (ou presque).
Pas d’oscar ni de razzie pour ce film, mais plusieurs mentions dans le Guinness des Records dont « Le temps le plus rapide pour un film de gagner 1 milliard de dollars au box-office mondial » ! En effet, avec un box office de 1 670 400 637 de dollars, Jurassic World est un énorme succès et reste à ce jour le film le plus rentable de la saga.

Jurassic World — Fallen Kingdom

3 ans plus tard, Jurassic World — Fallen Kingdom voit le jour sous la direction de J.A. Bayona (L’Orphelinat, Quelques Minutes Après Minuit…), cinéaste espagnol habitué aux ambiances sombres et horrifiques. L’idée ? Refaire Le Monde Perdu, mais avec un volcan. Le parc, construit sur une île volcanique (brillant), est menacé par une éruption imminente. Faut-il sauver les dinos ou les laisser s’éteindre ? L’éthique est vite expédiée, et Jeff Goldblum fait un caméo pour rappeler sa théorie du chaos.

Alors que le neveu du meilleur ami de feu Hammond cherche à se faire de la moula en recréant des dinos encore plus modifiés, notamment à partir des restes de l’Indominus Rex, Claire et Owen, fraichement séparés, reprennent du service pour essayer de sauver Blue — le vélociraptor dressé du premier film. Mais entre des militaires méchants et un volcan en éruption, la mission tourne à la cata. Et en guise de personnage enfant, il faut se farcir une gamine qui joue à cache-cache là où il ne faut pas. Bayona apporte une touche plus sombre à la saga, flirtant avec l’horreur, mais Fallen Kingdom n’assume jamais vraiment ce virage.


Entre une photo nocturne soignée et des méchants trop caricaturaux, le film reste sage, même en délocalisant l’intrigue aux États-Unis. Le suspense se limite à un huis clos improbable dans un manoir, avec une vente aux enchères de dinos clonés… jusqu’à l’arrivée de l’Indoraptor, hybride téléguidé au laser, censé incarner la nouvelle menace. Mouais.
Alors que Blue sauve (encore) la mise, la fillette – clonée, plot twist ! – choisit de libérer les dinos “parce qu’eux aussi sont vivants, comme moi”. Résultat : les bestioles se retrouvent en liberté, prêtes à cohabiter avec l’humanité. Le film se termine sur des plans spectaculaires : T-Rex vs lion au zoo, Mosasaure chez les surfeurs, Blue en banlieue et Ptéranodons au-dessus de Vegas. Merci, la gamine !

À l’affiche, Chris Pratt et Bryce Dallas Howard partagent l’affiche avec un Rafe Spall peu crédible en méchant, ainsi que Justice Smith, Daniella Pineda et l’insupportable Isabella Sermon. Pas de reconnaissance durant la saison des récompenses mais un box office mondial de 1 308 467 944 de dollars. L’accueil critique est mitigé, mais la promesse en fin de film est alléchante.

Jurassic World — Le Monde d’Après

4 ans et un Covid plus tard, Colin Trevorrow reprend les rennes de la trilogie. Exit l’ambiance dark du précédent opus, bonjour la nostalgie : le retour du trio mythique Alan Grant, Ellie Sattler et Ian Malcolm est brandi comme l’argument massue. Et sur le papier, l’idée d’un monde où humains et dinosaures cohabitent enfin promettait un volet post-apocalyptique ambitieux. Mais dès l’ouverture, c’est le coup de froid. Le “monde d’après” est résumé à travers un vlog expéditif qui explique que la menace a finalement été contenue dans un sanctuaire privé, financé par un milliardaire faussement bienveillant. Voilà. Merci, au revoir le chaos annoncé.

Du côté des héros, Owen et Claire sont devenus parents de fortune d’une Maisie ado et ingrate, pendant que Blue vit sa best life dans la forêt… avec un bébé. Oui, un raptor maman. Pourquoi pas, puisque la vie trouve toujours un chemin, n’est-ce pas ?
Mais tout bascule quand des méchants kidnappent à la fois Maisie et le petit raptor, forçant Owen à promettre à Blue de ramener son petit. Oui, oui, il lui parle. Et Blue comprend. Apparemment. À côté de ça, on découvre aussi une invasion de sauterelles géantes issues de l’ère crétacée qui dévastent les cultures – parce que pourquoi pas ajouter un délire agro-environnemental au chaos ambiant ?

Tout ça n’est évidemment qu’un prétexte pour réunir anciens et nouveaux persos dans une succession de scènes d’action absurdes où les dinos sont tantôt ultra-agressifs, tantôt dressés comme des toutous dès qu’on leur tend la main. Le film de Colin Trevorrow est un hors-sujet interminable et ne parvient absolument pas à attendre la moitié du quart du fun des films précédents tant l’ensemble patauge dans des prétextes à peine crédibles. Jurassic World — Le Monde d’Après réussit l’exploit de figurer dans les débats endiablés cherchant à déterminer s’il est pire ou non que Jurassic Park 3. D’ailleurs, le film récolte trois nominations aux Razzie Awards (Pire Actrice — prix qui ne sera pas remis cette année-là en raison d’une polémique autour de la nomination d’une actrice de 12 ans, Pire remake, plagiat ou suite et Pire scénario).

À l’affiche, le film réunit les stars des deux trilogies, avec Sam Neill, Laura Dern et Jeff Goldblum d’un coté, et Chris Pratt, Bryce Dallas Howard et *tousse* Isabella Sermon de l’autre.

Box office mondial : 1 001 978 080 de dollars. La nostalgie is strong with this one. Les fans, moi comprise, continuent d’y croire et se rendent en salle en masse. Résultat, le succès commercial est au rendez-vous mais la critique est plus que mitigée. La fin de l’ère Jurassic aurait-elle sonné ?

Jurassic World — Renaissance

Avec plus de 6 milliards de dollars de recettes cumulées, la franchise Jurassic Park / World reste l’une des plus lucratives de l’histoire du cinéma. Pas étonnant que l’industrie continue de traire cette bonne vache à lait. Exit Colin Trevorrow et le duo Pratt-Howard, le studio de Spielberg change de réalisateur en faisant appel à Gareth Edwards (Godzilla, The Creator…) et en rappelant David Koepp, le scénariste du premier Jurassic Park. À l’affiche de ce Jurassic World — Renaissance, ce sont des valeurs sûres du moment, Scarlett Johansson (l’incontournable Black Widow dans la franchise Avengers…) et Jonathan Bailey (Wicked, La Chronique des Bridgerton…), ainsi que Mahershala Ali (Spider-Man Across the Spider-Verse, Le Monde Après Nous…), qui vont animer la course aux dinos. D’ailleus, de nouveaux dinosaures sont prévus au menu, mais la vraie question reste : est-ce que Titi et les raptors seront de retour ? Qui pour remplacer Blue ? Faut-il vraiment dresser la main pour maintenir un dino à distance ? Réponse dans quelques semaines…

Le pitch : Cette année, une nouvelle ère commence. Une équipe d’extraction se précipite vers l’endroit le plus dangereux de la planète : le centre de recherche de l’île où ont été conçus puis délaissés les spécimens jugés trop dangereux pour le Jurassic Park d’origine.

Réalisé par Gareth Edwards
En salles le 4 juillet 2025
Avec Scarlett Johansson, Jonathan Bailey, Mahershala Ali…

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