Super héros

[COUP DE CŒUR] Avengers – Endgame, de Joe et Anthony Russo (sans spoiler)

Avengers – Endgame n’est pas qu’un énième film de super-héros, c’est la conclusion d’une épopée incroyable qui aura fait vibrer la planète cinéphile, fans et haters, pendant plus de 10 ans. La bataille contre Thanos est un véritable rollercoaster émotionnel qui ne se résume pas uniquement à l’action mais se focalise sur nos héros brisés et divisés qui tentent de se remettre de leur défaite et de ses conséquences, avant de se rassembler pour la promesse d’un affrontement ultime. Aussi bouleversant qu’épique, le film de Joe et Anthony Russo conclue avec brio la Saga Infinity et ne laissera personne indemne.

Le pitch : Thanos ayant anéanti la moitié de l’univers, les Avengers restants resserrent les rangs dans ce vingt-deuxième film des Studios Marvel, grande conclusion d’un des chapitres de l’Univers Cinématographique Marvel.

Qu’est-ce qu’un super-héros ? Un personnage doté de super pouvoirs, un combattant au service de la veuve et de l’orphelin, un étendard infaillible pour la justice, un matériau idéal pour créer des blockbusters spectaculaires qui défrayeront le box-office… Pour les lecteurs de comics ou les fans de films de ce genre, cela commence par un monde ouvert sur tous les possibles. Un monde où un gamin freluquet et brimé à l’école devient capable d’affronter tous les ennemis sur son chemin, un monde où une différence involontaire mais visible est un atout pour survivre et non un handicap, une échappatoire de la vie réelle ou n’importe qui peut devenir quelqu’un… Un monde de courage, de modèles à suivre, de moyens pour affronter ses peurs ou de se protéger ? Ou une simple BD ?

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« Some people move on, but not us. Not us. »

Aujourd’hui, les frères Russo concluent ce qu’ils appellent l’Infinity Saga, démarrée il y a 11 ans avec le premier film Iron Man (2008). Pendant toute une décennie, nous avons suivi nos héros s’assembler, combattre des ennemis communs ou leurs propres démons, vaincre des batailles, créer de la place pour les petits nouveaux ou encore se séparer. Les peurs de Tony Stark l’ont poussé à créer Ultron, la loyauté de Captain America l’a amené à briser les Avengers, les secrets du SHIELD ont caché une menace bien plus grande, tandis qu’en parallèle Thor perdait sa patrie et Bruce, le contrôle de son alter-ego, ce qui n’empêchaient pas héros et menaces en tout genre de se multiplier – mettant finalement en péril la sécurité de l’humanité.

L’année dernière, Avengers – Infinity War a tranché dans le vif en infligeant une défaite colossale à nos héros, face à un Thanos trop puissant et déterminé à accomplir sa mission, si bien qu’il est parvenu à éradiquer 50% de toutes vies dans l’univers, laissant des pertes incommensurables dans son sillage. C’est dans ce climat d’échec, de deuil et de conflit non résolus que nous retrouvons nos héros, ou plutôt les « original six » et quelques newbies.

Alors que les premiers films Avengers étaient concentrés sur l’action explosive et une réponse instinctive à des menaces immédiates, Avengers – Endgame prend pour la première fois le temps de contempler les dégâts, de réfléchir et de planifier ses prochaines étapes. Le film dure un chouilla plus de trois heures, et pour cause : l’après Thanos est lourd à digérer et nos héros ne sont plus aussi clinquants que d’habitude. En 2012, les Vengeurs s’assemblaient pour venger Coulson, tombé face à Loki ; en 2019, c’est 50% de l’univers qu’il faut venger et avec une équipe diminuée… dans tous les sens du terme. Les frères Russo explorent donc cet état empreint d’un découragement et d’un désespoir palpable pour construire une intrigue aux ramifications multiples et consolider le sentiment de revanche ultime qui va peu à peu raviver la flamme.

« Whatever it takes… »

Si l’installation prend son temps, le film monte crescendo en puissance, entre préparatifs, retombées d’une certaine guerre civile et autres rebondissements… temporels. Avengers – Endgame revisite ces dix années d’affrontements, de rencontres et de combats de façon intelligente et judicieuse, offrant des éclats d’action et de tensions bienvenus, teintés de clin d’œils qui raviront les fans, mais également portés par une tension nerveuse et une certaine nostalgie ambiante qui ne font qu’approfondir le sentiment qu’une page importante est en train de se tourner. Vont-ils vraiment réussir ? Qui sortira vainqueur de cette ultime bataille ?

Les frères Russo étoffe un dernier chapitre qui prend aux tripes : l’appréhension immersive de l’après-Thanos, toujours résent, se conjugue au rythme d’un récit bien ficelé. Avengers – Endgame ne fait pas que conclure une saga, il est la touche finale et jouissive de chaque instant à un parcours dense et bouleversant, où la perte et le désespoir sont les premiers pas vers le courage et la lumière. Un parcours semé d’embûches et de colère, mais surtout de surprises et de rebondissements alors que la menace Thanos est plus vindicative que jamais.
Forcément, avec ce traitement plus en profondeur, Avengers – Endgame fait moins dans le démonstratif. Même si on ne pourra jamais satisfaire tout le monde, le risque d’un léger ventre mou durant la première heure n’est pas loin. Alors que certains aspects m’ont laissée dubitative (Thor, Bruce Banner/Hulk…), j’ai surtout adoré voir l’évolution des personnages centraux qui, avouons-le, n’avaient pas beaucoup bougé depuis Captain America – Civil War. Ainsi on retrouve Hawkeye et sa relation avec une Natasha Romanoff plus forte, tandis que les têtes d’affiche, Captain America et Iron Man animent le contexte dramatique du film. Oui, il y a des bémols inévitables, des maladresses d’écritures certes, toujours beaucoup d’humour pour sauver les sorties de routes, mais dans l’ensemble, l’ADN Marvel Studios est intact dans cet exercice ambitieux et unique.

Très attendu, le dernier acte est massif, incroyable et plus que jubilatoire : j’en ai eu les larmes aux yeux pour des raisons diverses, croyez-moi ! Je ne m’attendais pas à être autant prise par les émotions du film, qu’elles soit joyeuses ou… autres (!) tant Avengers – Endgame concentre tout ce qui a fait le succès du Marvel Cinematic Universe. Le tableau final est grandiose et au-delà des attentes même si, objectivement, il est parfois illisible et manque de séquence d’actions marquantes – comme le fameux plan séquence du premier Avengers de Joss Whedon. Visuellement, on a vu mieux, certes, mais « jouissivement » parlant : jamais !
Le film rattrape ses ralentissements en réussissant là où les films de Joss Whedon pêchaient en créant une dramaturgie fédératrice, de son but global de vaincre Thanos jusqu’aux sacrifices qui vont jalonner le chemin. En effet, si nos héros sont toujours sous le choc d’Infinity War, nous – les fans – le sommes aussi, du coup Avengers – Endgame n’est pas seulement le combat des personnages mais, quelque part, c’est aussi le nôtre, l’avènement d’une promesse qui a démarré il y a onze ans. Et ça, les studios Marvel ont bien compris le sens du fan service, et surtout la définition même du super-héros à travers l’espoir qu’ils représentent.

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« This is the fight of our lives. »

Alors je le reconnais : j’ai vu le film mardi matin, qu’une fois. L’excitation, la hype et mon statut de fangirl assumé gonfle potentiellement mon avis sur ce film qui, je le sais, n’est pas exempte de défaut ! Toujours est-il qu’à l’image d’autres sagas qui se sont conclues récemment, comme La Planète des Singes qui proposait un Suprématie plus dense et renversant que L’Affrontement ou encore la saga Harry Potter, Avengers – Endgame nous porte d’un bout à l’autre du MCU pendant trois heures que je n’ai pas vu passer jusqu’à un climax spectaculaire et si ahurissant que… j’en ai versé ma larmichette ! On ne peut que saluer ce film qui est à la hauteur de l’investissement des studios, réalisateurs, scénaristes et des acteurs/personnages au cours de ces dix dernières années pour créer cette conclusion solide et nous récompenser de notre fidélité, malgré les erreurs de parcours, et ce, bien au-delà du dieu dollar.

Au casting : Robert Downey Jr et Chris Evans portent leurs personnages au sommet, si les acteurs sont conscients que l’importances de ces héros pour leurs carrières respectives, ils portent néanmoins leurs couleurs avec honneurs. L’évolution de Captain America et Iron Man, tant psychologiquement que dans leurs interactions est le cœur du film. À leurs cotés, Scarlett Johansson continue de marquer ce team-up super-héroïque avec sa présence féminine, certes, mais toujours solide et puissante, tandis qu’elle retrouve un Jeremy Renner (remis de ses blessures qui l’ont écarté d’Infinity War) qui en impose, après des années à être la cinquième roue du carrosse.
Deux déceptions : Mark Ruffalo et Chris Hemsworth, leurs personnages avaient repris du poil de la bête après Thor – Ragnarok et se retrouvent à jouer des versions low-cost d’eux-mêmes… C’était un peu gênant. Ce n’est plus un secret, Brie Larson, Captain Marvel, est également de la partie, mais je reviendrais plus tard sur sa participation, disons, réduite !
À l’affiche également, Paul Rudd vient choper sa part du gâteau et s’inscrit sans effort comme un Avenger à part entière, Karen Gillan et Don Cheadle complètent ce bel ensemble, tandis que Bradley Cooper prête toujours sa voix à un Rocket Raccoon moins turbulent.
Enfin, et j’arrête, car après c’est du spoil, Josh Brolin reprend les traits de Thanos, dans une version logiquement altérée mais intéressante aussi et des caméos seront bien sûr à l’ordre du jour, dont certains… inattendus !

« « I am Iron Man ». You think you’re the only superhero in the world? Mr. Stark, you’ve become part of a bigger universe, you just don’t know it yet. »

En conclusion – pour un film qui dure trois heures, Avengers – Endgame est la conclusion attendue, pas uniquement épique mais surtout à la hauteur d’une saga devenue emblématique et portée par des personnages qui nous ont conquis pendant onze ans. Sur plus de quatorze millions de versions existantes, nombreuses auraient pu être catastrophiques, mais les frères Russo, ainsi que toutes les personnes qui opèrent dans l’ombre ou à la lumière, sont parvenus à approcher de très près la perfection, où l’affrontement s’avère aussi psychologique qu’explosif. Si on en ressort moins excités qu’à la fin d’Infinity War ou du premier Avengers, le chapitre Avengers – Endgame laisse une empreinte si satisfaisante que rien ne pourra jamais gâcher le plaisir d’avoir vécu cette décennie super-héroïque.

MERCI.

>>> [SPOILERS] Avengers – Endgame : Retour sur le film

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