Épouvante-horreur

[CRITIQUE] La Proie du Diable, de Daniel Stamm

Le pitch : Selon les archives du Vatican, les cas de possession démoniaque ont considérablement augmenté ces dernières années. Pour y faire face, l’Église catholique a secrètement rouvert les écoles d’exorcisme. Sur ce champ de bataille spirituel, Sœur Ann, une jeune nonne, se distingue comme une combattante prometteuse. Bien qu’il soit interdit aux religieuses de pratiquer des exorcismes, un professeur détecte chez elle ce don particulier et accepte de l’initier. Mais son âme est en danger car les forces maléfiques qu’elle combat sont mystérieusement liées à son passé traumatique : le diable l’a choisie et il veut entrer…

Dans la catégorie des films dont la bande-annonce est le meilleur moment, voici La Proie du Diable, réalisé par Daniel Stamm (Le Dernier Exorcisme…). Tricoté autour d’une histoire fumeuse d’école d’exorcisme créée par le Vatican (mais installé aux États-Unis pour une raison obscure), le film suit le parcours d’une jeune nonne qui attire les démons comme des mouches.


Dès le départ, le cadre ne tient pas la route. Si on accepte aisément la notion archaïque disant que seuls les prêtres peuvent pratiquer un exorcisme, le simple fait d’avoir une batisse remplie de patients potentiellement possédés devrait faire de cette école le lieu le plus dangereux sur Terre. Et pourtant, Daniel Stamm nous installe dans une grande bâtisse simili-gothique qu’on devine vide en dehors des lieux de tournage, où le doute règne sur la véritable présence démoniaque de certains patients enfermés dans leurs chambres comme s’il s’agissait d’un vulgaire hôpital psychiatrique.
Surfant sur le sexisme ambiant, notre héroïne se démarque, donc, puisque son enfance a été marqué par le comportement traumatique de sa mère et, visiblement, le diable n’en a pas fini avec elle. Celle qu’on devine devenue nonne plus par défi que par conviction devient donc la cible favorite de vieux bonhommes grimaçants et de gamines louches qui se contorsionnent à chacun de ses passages.

En plus du caractère risible du film, La Proie du Diable enfonce le clou en se réfugiant dans des subterfuges ultra-datés et prévisibles. Jumpscares, évidemment, mais aussi grand renfort de cris, de jeux de lumières et de sous-sols peu accueillants pour tenter d’impressionner le spectateur sont au rendez-vous. Oui mais voilà, l’ensemble s’avère aussi scolaire que flemmard. On ne croit jamais à ces personnages ultra-clichés ni aux détours prévisibles du récit, tandis que les séances d’exorcisme sont d’une simplicité effarante. Oser une telle faiblesse d’écriture quand on présente « une école d’exorcisme » sachant que les amateurs d’horreur ont en déjà vu à la pelle depuis L’Exorciste jusqu’à des films comme Conjuring relève quasiment de l’audace.

Au casting : Jacqueline Byers (Bad Samaritan, Roadies…) est probablement le seul élément positif du casting, même si elle se débat avec un personnage et un scénario tenant sur une moitié de post-it. Autour d’elle, on reconnaîtra Colin Salmon (Krypton, Criminal…), Christian Navarro (13 Reasons Why, Les Faussaires de Manhattan…) ou encore Virginia Madsen (Swamp Thing, Designated Survivor…). Rien de bien folichon, donc…

En conclusion : proche du téléfilm tout juste bon à vivoter sur les chaînes de la TNT ou au fond du catalogue de Prime Video, La Proie du Diable est d’une platitude aberrante qui ne fait que régurgiter les codes de l’horreur dans une tambouille fadasse. A éviter.

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