Super héros

[CRITIQUE] Captain America : Brave New World, de Julius Onah (sans spoilers)

Le pitch : Peu après avoir fait la connaissance du nouveau président des Etats-Unis Thaddeus Ross, Sam Wilson se retrouve plongé au coeur d’un gigantesque incident international. Dans une lutte acharnée contre la montre, il se retrouve contraint de découvrir la raison de cet infâme complot avant que le véritable cerveau de l’opération ne mette bientôt le monde entier à feu et à sang…

Après plus d’un an d’absence, le MCU fait son grand retour au cinéma pour une année chargée, qui va conclure la Phase 5. Et oui, j’ignore au passage Deadpool & Wolverine, rajouté à l’univers aux forceps pour passer directement de The Marvels à Captain America : Brave New World. Autant dire que le film de Julius Onah a dû faire face à pas mal de rebondissements. Outre le décès du regretté William Hurt quelques années auparavant, il a également fallu revoir l’histoire principale du film, notamment à cause de l’actualité (et une héroïne israélienne qui deviendra finalement une ex-Widow), puis, après de nombreuses projections test infructueuses. Ajoutons à cela les soucis d’image avec certains acteurs du MCU (*tousse* Jonathan Majors *tousse*), et la réception mitigée des derniers films (pourtant très bons), le film a donc subi de nombreux reshoots pour trouver la bonne formule et les studios ont dû repenser leur stratégie… Ce qui explique en partie pourquoi Captain America – Brave New World semble un peu tiède.

Dans ce nouvel opus, Sam Wilson endosse officiellement le costume de Captain America, un défi de taille pour un héros sans super-sérum, mais qui repose avant tout sur ses valeurs et son ingéniosité.
Si vous n’avez rien suivi depuis Avengers – Endgame et/ou que vous avez fait l’impasse sur la série Falcon Et Le Soldat de l’Hiver, Sam Wilson est devenu le nouveau Captain America, prenant ainsi la relève de Steve Rogers. Le film utilise son intro pour faire rappel utile pour les retardataires (le fait être Noir, les conséquence du Blip, les expériences faites pendant que Steve Rogers dormait dans la glace…), mais va rapidement tacler le véritable questionnement autour du super-héros : peut-on être un Captain America sans super sérum ?

Pour ce nouvel opus, Julius Onah nous replonge dans un univers politisé, à l’instar de Captain America – Le Soldat de l’Hiver, alors que le nouveau président des États Unis fait face à une attaque, qui va révéler une machination en sous-sol. L’ensemble fleure bon le déjà-vu, mais j’ai apprécié que cet opus fasse enfin le lien avec les événements du film L’Incroyable Hulk de Louis Leterrier (2008), tout en intégrant enfin l’apparition du Céleste depuis Les Éternels.
Captain America : Brave New World s’impose comme une course contre la montre qui égrène ici et là des mots-clés destinés aux fans de la première heure, tout en déroulant un récit somme toute classique.

Captain America: Brave New World n’est pas dénué de qualités. À travers un Captain America plus vulnérable mais toujours déterminé, ce nouvel opus apporte une approche plus humaine et tactique aux scènes d’action. Certes, le film ne révolutionne rien, mais il reste un divertissement solide qui, malgré ses turbulences de production, garde une certaine ambition et quelques bonnes promesses pour la suite.
Certaines séquences d’action sont bien menées, et le dernier acte, visiblement peaufiné, offre un affrontement final plutôt efficace et surtout bien amené sachant que le héros n’est pas “super”. Alors oui, vu les enjeux du MCU avec cette nouvelle vision d’un personnage aussi emblématique que Captain America, on devine et on comprend pourquoi le film s’accroche aux basques de son grand frère Captain America et le Soldat de l’Hiver. Résultat, l’ensemble reste familier et divertissant, juste ce qu’il faut.

Malheureusement, le film souffre d’un montage brouillon, conséquence directe d’une production mouvementée et de choix scénaristiques qui semblent avoir évolué en cours de route. Certaines sous-intrigues sont expédiées, d’autres rafistolées à la va-vite, ce qui donne l’impression d’un récit morcelé où la menace principale (Serpent Society qui ? L’adamantium, quoi ? Le Japon, pourquoi ?) restera finalement trouble tant l’histoire préfère se concentrer sur la vraie star du film : Red Hulk. Et oui, car à moins d’avoir vécu dans une grotte avant d’aller en salles, le marketing autour de Captain America : Brave New World a totalement éventé l’apparition de cet antagoniste (issue de l’univers de Hulk), privant le film d’un effet de surprise qui aurait pu lui donner plus d’impact.

Visuellement, Captain America : Brave New World souffre d’effets spéciaux inégaux, parfois trop visibles, trahissant l’abus de fonds verts et d’environnements numériques. Ce manque de naturel dans la mise en scène nuit à l’immersion et rappelle davantage les premiers films du MCU que les blockbusters actuels. C’est d’ailleurs l’impression générale que me donne ce film : j’ai passé un bon moment, comme devant un film de la Phase 1, mais à ce stade… j’espérais mieux et plus. Plus globalement, le scénario semble davantage préoccupé par l’installation des prochaines étapes du MCU (toujours les mêmes d’ailleurs…) que par la création d’une histoire forte en soi.

Côté casting, Anthony Mackie (La Femme à la Fenêtre, Twisted Metal, Falcon et le Soldat de l’Hiver…) s’en sort avec les honneurs, imposant un Captain America différent mais crédible, bien que l’écriture de son personnage manque encore de profondeur. Harrison Ford (Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, L’Appel de la Forêt, Blade Runner 2049…), en revanche, s’amuse visiblement en Thaddeus Ross et apporte une énergie bienvenue au film. Les seconds rôles, notamment Danny Ramirez (Falcon et le Soldat de l’Hiver, The Gifted, Top Gun : Maverick…), Carl Lumby (La Chute de la Maison Usher, Doctor Sleep, This Is Us…) et Tim Blake Nelson (Dune, Deuxième Partie, Ghosted, Nightmare Alley…), font le job, mais certains nouveaux venus, comme Shira Haas (Unorthodox, Bodies…), Xosha Roquemore (The Mindy Project…) et Giancarlo Esposito (Abigail, The Boys, Le Labyrinthe…), semblent sous-exploités, victimes d’un scénario qui n’a pas su leur accorder l’espace nécessaire.
Evidement, il y a quelques surprises à découvrir, dont une révélée trop tôt également mais je vous en parlerai plus tard *wink wink*

En conclusion, Captain America : Brave New World est tout juste correct, mais il manque de souffle et d’identité. Trop occupé à poser les bases du futur du MCU, il en oublie d’être un véritable moment de cinéma marquant. Son dernier acte relève un peu le niveau, mais ne suffit pas à compenser un ensemble trop tiède. À voir pour les fans du MCU, mais sans en attendre de grandes envolées.

PS : il y a une scène post-gen tout à la fin. On en reparle bientôt ^^

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