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[SÉRIE TV] The Falcon and The Winter Soldier : bromance, xénophobie et fouillis (SPOILERS)

Le pitch : Après les événements d’Avengers: Endgame, Sam Wilson, le Faucon, et Bucky Barnes, le Soldat de l’Hiver, décident de joindre leurs forces dans une aventure qui finira par tester les limites de leurs pouvoirs – et de leur patience.
Créée par Malcolm Spellman
Avec Anthony Mackie, Sebastian Stan, Daniel Brühl, Emily VanCamp, Wyatt Russell, Adepero Oduye, Desmond Chiam, Miki Ishikawa…
Disponible sur Disney+

*** Cet article contient quelques spoilers. Plus d’explications en fin d’articles ***

Quelques semaines après Wandavision, c’est au tour de The Falcon and The Winter Soldier de tirer sa révérence. Pour ma part, je ne savais pas trop à quoi m’attendre, en dehors de la poursuite de la « bromance » entre Sam et Bucky, et le teasing du retour de Zemo. En fait, j’y suis allée avec une envie de fangirler, sachant pertinemment que la série montrerait la relève de Captain America.
Dans un sens, je ne me suis pas trompée, mais heureusement, la série a fait bien mieux que ça.
La série à beaucoup de choses à dire en seulement six épisodes. Entre l’héritage de Captain America, la culpabilité de nos héros et la menace des Flagsmashers, The Falcon and The Winter Soldier est un condensé souvent inégal où d’un coté l’écriture est impeccable, mais de l’autre, l’ensemble parait souvent brouillon.

Découlant directement des événements d’Avengers – Endgame, la série se détache du point de vue dramatique et super-héroïque des films pour proposer une approche plus terre-à-terre et proche de notre réalité, alors qu’un grand nombre de la population paye douloureusement la victoire de nos super-héros et le retour des disparus. La série observe l’autre versant de la médaille, dépeignant un monde qui avait su se reconstruire pendant ces 5 fameuses années (et si Thanos avait eu raison ?).
Alors que WandaVision explorait le deuil et la perte, The Falcon and The Winter Soldier va, à travers la relève de Captain America et les motivations des Flagsmashers, s’interroger les inégalités sociales et la xénophobie ambiante.

Ce qui m’a le plus plu dans cette série, c’est la façon dont les inquiétudes de Sam sont explorées (et confirmées) à travers chaque épisode : depuis l’appréhension à devenir un Captain America Noir jusqu’à son empathie envers les revendications des Flagsmashers, en passant par la crainte de trahir ses pairs, l’envie de devenir un symbole d’espoir ou encore la simple peur de ne pas à être à la hauteur… C’est tellement vaste, complexe et intéressant que la série aurait finalement presque pu se passer de Bucky et/ou d’une partie des vilains ! The Falcon and The Winter Soldier porte ce sujet à travers une écriture accessible et intelligente (l’intervention des flics dans le deuxième épisode est lourde de sens, tout comme la réaction de Bucky à ce moment-là qui ne comprend pas). Il faut admettre que la série évite avec brio de se réfugier derrière le racisme frontale et sensationnel – qui aurait desservi le propos – pour explorer celui qui s’infiltre dans le système et les non-dits intentionnels (comme ce gouvernement qui fait croire que le bouclier finira dans un musée, avant de le filer à un autre prétendant au titre qui correspond mieux à leurs standard). Et surtout, au-delà de l’apparence de Captain America, la série questionne le rôle du héros et la responsabilité derrière le pouvoir, qu’il soit surhumain ou politique. Si une partie du final a des faux airs de discours de Miss Univers, il faut avouer que The Falcon and The Winter Soldier touche en plein mille à l’heure le racisme, la xénophobie et la discrimination sont à la racine de tous les faits d’actualités aujourd’hui, tandis que la parallèle avec ce monde tentant de se relever d’une crise mondiale avec la pandémie actuelle fait mouche.

*** Plus d’explications en fin d’articles ***

D’ailleurs en parlant de parallèle temporel, si la série joue avec de nombreux clins d’œil aux films du MCU, j’ai surtout apprécié la précision de l’épisode 4 – un épisode clé, donc – où certaines scènes répondaient directement à Captain American – The First Avenger, alors qu’un vilain naissait (faisant écho à la « naissance » de Captain America). De même, The Falcon and The Winter Soldier met les moyens pour soigner son univers, notamment à travers la représentation d’une île fictive bien connue dans les comics, ou encore la musique toujours orchestrée par Henry Jackman.

Cependant, tout n’est pas réussi. The Falcon and The Winter Soldier en fait beaucoup (trop) dans un format aussi court. En plus de l’héritage de Captain America, il faut compter avec la storyline de Bucky, le retour de Zemo, l’affrontement contre les flagsmashers et pas mal de surprises, de fan services ou encore d’easter eggs qui teasent beaucoup de promesses pour une des prochaines séries Marvel Studios (*tousse* Secret Invasion *tousse*). Du coup, les épisodes sont souvent inégaux et semblent parfois encombrer par des dialogues d’installation à rallonge, alors que j’attendais plus d’action à ce moment-là. L’ensemble déstabilise souvent par son récit qui s’approfondit à chaque épisode – peut-être parce que je pensais que The Falcon and The Winter Soldier serait une simple série d’action où Sam et Bucky combattraient les méchants d’épisodes en épisodes. Toujours est-il que l’ensemble fait parfois preuve d’une mauvaise gestion de certains de ses protagonistes, rendant les deux derniers épisodes plutôt moyens comparés à la promesse et la montée en pression du quatrième épisode.
De plus, dès le démarrage, la série a tendance à trop se raccrocher à du fan service : la bromance Bucky/Sam est parfois poussive, il y a souvent trop de références aux films et aux comics ça et là, posées de façon parfois poussives. Difficile également de fermer les yeux sur des ressorts peu logiques, notamment la partie à Madripoor où un Avenger mondialement connu se fait passer pour quelqu’un autre sans véritable déguisement (quoi, personne ne le reconnait ? malgré tout le parti pris de la série, finalement tous les Noirs se ressemblent ??).

Globalement, je reste mitigée au sujet de The Falcon and The Winter Soldier. La fangirl en moi a été satisfaite d’une part parce que j’attendais surtout Bucky le divertissement à la Marvel entre l’action, l’humour et les super-héros ; d’autre part, parce que le show offre des moments savoureux (merci Zemo). Aussi, la fan de Marvel que je suis est rassurée par le fait que Marvel Studios a des choses à dire au-delà des blockbusters de cinéma, cependant l’amatrice de storytelling (que je suis également) dans les séries ou dans les films est un peu restée sur sa faim à cause de l’enchevêtrement souvent maladroit des différents fils conducteurs de la série. Je pense qu’un ou deux épisodes en plus aurait permis à The Falcon and The Winter Soldier d’avoir un final plus abouti ou peut-être qu’il aurait fallu simplement se limiter à un vilain principal plutôt que de les cumuler.

Au casting : Anthony Mackie (Zone Hostile, The Hate U Give, Miss Bala...) et Sebastian Stan (Le Diable, Tout Le Temps, Destroyer, Moi, Tonya…) reprennent leurs rôles, renouant avec la complicité qui les anime devant et hors caméra. Le fait de les voir sans Captain America permet aux acteurs de mieux habiter leurs personnages respectifs, même si celui de Sebastian Stan passe légèrement au second plan vers la fin de la saison. De retour dans le MCU et annoncé en grande pompe, on retrouve Daniel Brühl (L’Aliéniste, The Cloverfield Paradox, Rush…), excellent dans le rôle de Zemo, malheureusement sous-exploité. Emily VanCamp (The Resident, Revenge…) signe également son retour dans le MCU, même si personnellement, elle ne m’avait pas manqué.
Parmi les petits nouveaux, Wyatt Russell (Overlord, Instalife…) incarne un John Walker solide, contrairement à Erin Kellyman (Solo: A Star Wars Story…) dont l’apparente jeunesse et le manque de charisme dessert pas mal son personnage.

En conclusion, si la série ne déçoit pas et mène sa thématique principale jusqu’au bout, The Falcon and The Winter Soldier essuie quelques bémols en cours de route. Entre des antagonistes aux ambitions floues et des pirouettes scénaristiques discutables, la série se rattrape (beaucoup) grâce à son portrait de l’Amérique intelligemment écrit et grâce à ses personnages titres qui ont déjà la côte grâce aux films. A voir.

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***Bonjour les SPOILERS***

Evoluant toujours dans l’univers de Captain America, la série introduit beaucoup de personnages issues des comics, qui ont tous – à un moment ou un autre – côtoyé le héros étoilé.  US Agent, Karli Morgenthau, Isaiah Bradley… qui sont-ils ? Quels rôles ont-ils joués dans les comics ? Et surtout, auront-ils un avenir dans le MCU, surtout maintenant qu’un Captain America 4 a été officiellement annoncé ?

John Walker / US Agent : vous l’aurez compris, à la fin de la série John Walker devient US Agent. Mais quel est donc ce personnage ? D’abord inventé pour prendre la relève de Captain America en tant que Super Patriot, il a du mal à gérer son complexe d’infériorité par rapport à Captain America. Plus tard, il deviendra Captain America, sous la houlette d’un des agents de Crâne Rouge, sans le savoir, et formera un duo avec Lemar Hoskins aka Battlestar. Après une confrontation contre Crâne Rouge, John Walker est déclarer mort. Plus tard, il reviendra sous les traits de US Agent dans la série des Vengeurs de la Côte Ouest (tiens, encore un point commun avec WandaVision). Il oscillera souvent entre le bien et le mal, à travers Invaders, Civil War ou encore Dark Reign (les Vengeurs selon Norman Osborne aka le Bouffon Vert), mais il restera foncièrement du coté des Avengers, même avec un bras et une jambe en moins.

La Comtesse Valentina Allegra de Fontaine : une des surprises majeures de la série est l’intégration de la comtesse qui fait une entrée remarquée. Voire même plus remarquée que prévu, puisque ce personnage, incarnée par Julia Louis-Dreyfus, aurait dû être introduit dans Black Widow s’il n’y avait pas eu la pandémie ! Du coup, difficile de savoir à qui on a vraiment affaire, puisque la menace de l’HYDRA n’est plus vraiment d’actualité… mais peut-être que Marvel voit plus loin que Secret Invasion au final (genre Dark Reign, par exemple) ?
Son personnage apparait dans les comics alors qu’elle rejoint le SHIELD sous la houlette d’un certain Dum Dum Dugan et travaille au cotés de Nick Fury, avec qui elle entretiendra une relation. Après les événements de Secret Invasion – que je ne dévoilerai pas trop vu que la série arrive (mais c’est un arc sympa à lire) – elle infiltre HYDRA et se fait passer pour Madame Hydra, tandis que le SHIELD est dissolu pour laisser place au HAMMER (voir Dark Reign). Donc, est-ce une agente à la solde de Nick Fury, une skrull ou une fausse Madame Hydra ?

Karl(i) Morgenthau : Pour ceux qui n’ont pas compris les motivations de Karli, il faut se reporter au speech de Sam dans l’épisode 6. En gros : pendant l’Eclipse, soit les 5 ans où la moitié de l’humanité a disparu, Karli et ses partisans ont pu avoir un toit et une vie tranquille. Avec le retour des disparus, l’organisme GRC (ou CMR en français) a organisé la récupération de leurs biens et de leurs jobs à ceux qui avaient été éclipsé, en défaveur de ceux qui avaient pris leurs places. Du coup, Karli et les siens ont sombrés dans la pauvreté et c’est congre ce gouvernement qu’elle se bat, aidée par le sérum de super-soldat qu’elle a volé au Power Broker. Grosso merdo.
Dans les comics, Karli est en réalité Karl, un fils de diplomate qui a eu la belle vie jusqu’à ce que son père meurt piétiné au cours d’une émeute en Lettonie. Il décide donc de reprendre le flambeau de son père en devenant un activiste moins passif, en fondant les Flag-Smasher grâce à son héritage, pour commencer une campagne d’attaques terroristes contre des symboles du séparatisme mondial tels que les drapeaux nationaux et les ambassades. Dans les comics, il croise évidemment US Agent, mais aussi un certain Moon Knight.

Power Broker : Plutôt flou dans la série, le dernier épisode de la série révèle que Sharon Carter est Power Broker, soit le personnage qui contrôle Madripoor. Même si cela ferait éventuellement écho à la période où le SHIELD l’avait fait passer pour morte, alors qu’elle agissait en secret en tant que mercenaire en Asie, jusqu’à infiltrer un groupe d’extrémistes terroristes… j’ai du mal à croire que la Sharon du MCU soit véritablement Power Broker. Est-elle infiltrée ? est-elle vraiment Sharon Carter ? Mystère.
Toujours est-il que dans les comics, Power Broker, ou plutôt Curtiss Jackson, est un homme d’affaires qui a donné des super-pouvoirs aux gens en échange de 70% des revenus qu’ils gagnaient en utilisant ces capacités. Il a surtout eu des déboires avec Ant-Man et Cassie (Stature). Au passage, il s’est octroyé une force surhumaine et un exosquelette lui permettant de voler ou d’avoir des armes à portée de main, mais après un combat contre US Agent il finit diminuer. Et puis, au final, il se fait tuer par Le Punisher, au passage. En gros, ce n’est pas un personnage vraiment majeur. Affaire à suivre.

Isaiah Bradley : L’histoire d’Isaiah Bradley est assez claire dans la série. Claire et touchante, car il porte sur lui des années d’injustice alors qu’il s’était sacrifié pour son pays – subissant même des tortures et expériences nazies au passage. Du coup, ses échanges face à Sam sont capitaux pour la série, car pour lui, un homme Noir qui se respecte ne portait jamais les couleurs de Captain America, pas (uniquement) à cause du racisme, mais parce qu’il sait, par expérience, que le gouvernement est de nature ingrate. Néanmoins, on notera la présence discrète mais remarqué Eli (Elijah) Bradley, connu pour être Patriot parmi les Young Avengers.

Joaquin Torres : l’acolyte de Sam, incarné par Danny Ramirez, n’est pas là par hasard. Il s’est battu aux cotés de Captain America contre la Serpent Society (Les Fils du Serpent), après avoir subi une expérience qui l’a transformé en hybride mi-faucon mi-humain. Il est connu sous le nom de… Redwing !

Madripoor : Quand nos héros font un détour à Madripoor, c’est une belle surprise. C’est la première fois que cet endroit est évoqué dans un film Marvel (ou Fox). Île fictive au large de Singapour, Madripoor a été de nombreuses fois été visitée par les X-Men (Wolverine, les Nouveaux Mutants…) mais c’est surtout l’un des foyers d’Hydra, contrôlée par une certaine Madame Hydra (initialement la Vipère – dont vous pouvez en voire une version dans Wolverine – Le Combat de l’Immortel). Affaire à suivre donc.

Et les bateaux dans tous ça ? 🙂 On peut se le demander. La réparation d’un bateau sera-t-elle un gimmick récurrent dans les séries Marvel ? Est-ce que le bateau retapé des parents de Sam et Sarah est toujours le même bâteau ? Loki va-t-il avoir un bateau à retaper également ? Le mystère est entier 😀

C’est tout pour moi, et comme le dit si bien un de mes amis : « No more theories » 😀

>>> Prochaine série Marvel : Loki

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