Le pitch : Un pilote commercial, Brodie Torrance, a réussi l’exploit de faire atterrir son avion endommagé par une tempête sur la terre ferme. Il va découvrir qu’il s’est déposé sur une zone de guerre. Lui et les passagers se retrouvent pris en otage…
Les films avec Gerard Butler, c’est souvent quitte ou double. Le plus célèbre des spartiates écossais s’est depuis quelques années reconverti dans le actioner générique, en digne descendant du cinéma des années 80-2000. Héros solitaire, père divorcé (alcoolique), bourru mais seul espoir de l’humanité ou a minima des gens autour de lui, les personnages de Gerard Butler se suivent et se ressemblent. Ce ne serait pas vraiment un problème, puisque d’autres acteurs en ont fait leurs carrières avec plus ou moins de succès (de Jean-Claude Van Damme à Tom Cruise, en passant par Jason Statham, Liam Neeson, Dwayne Johnson et compagnie…). Seulement, tout est une question de choix et souvent, Gerard Butler est synonyme de pas mal de films allant de la série B et Z (entre navet et nanar, donc). Copshop, Greenland, Criminal Squad, Geostorm, Gods of Egypts… la liste est longue et pas toujours glorieuse. Du coup, Mayday est une sorte de pari pour le spectateur averti et, pour ma part, c’est ma carte UGC qui m’a guidée en salleq.
Une chose est sûre, c’est que Mayday ne ment pas sur sa marchandise. Réalisé par le frenchy éclectique Jean-François Richet (L’Empereur de Paris, Blood Father, Un Moment d’Égarement, Mesrine 1 et 2…), le synopsis et la bande-annonce ne laisse qu’un faible mystère sur ce qui attend le spectateur et il n’y a plus qu’à se laisser porter. Le point fort du film, c’est qu’il tient ses promesses. Si l’intrigue tient sur un post-it, elle est tout de même rondement menée alors que Mayday nous embarque dans un vol catastrophe qui s’écrase en terrain miné. Deux protagonistes que tout oppose (le valeureux pilote et le dangereux criminel) vont s’associer pour protéger les survivants contre la menace qui rôde sur dans un coin perdu des Philippines.
Le film de Jean-François Richet s’avère solide, en proposant une histoire linéaire mais efficace. En effet, l’accident d’avion s’avère être un bon prétexte pour déclencher l’action (qui n’a pas une infime frayeur en vol, n’est-ce pas), permettant de s’intéresser au sort des personnages. Entre la prise d’otages, un gouvernement impuissant et des effluves Rambo-esques, Mayday se déroule avec une facilité scolaire dans un récit assez linéaire, rappelant beaucoup de film du même style.
En effet, l’ensemble est divertissant mais reste trop bien calé dans sa catégorie nanardesque assumée. Mayday supporte une cohorte de méchants cartoonesques et de personnages caricaturaux qui se croisent à l’écran sans qu’on y croit réellement. Mines patibulaires chez les méchants, artilleries lourdes qui pétaradent dans tous les sens et des gros bras à tout va, le film enfonce les portes grandes ouvertes des clichés du genre, dans une démonstration aussi haletante qu’expéditive. Les raccourcis sont nombreux, les rebondissements à la fois feignants et capillotractés, pourtant – et grâce à une durée honorable d’1h48 – Mayday fait passer un bon moment… si on n’est pas trop regardant sur la qualité générale du film (ni le fait que le final se fait dans la bonne humeur malgré ceux qui sont morts en cours de route).
Au casting : Gerard Butler (Greenland, La Chute du Président, Criminal Squad…) reprend son rôle de cowboy écossais pour assurer son personnage de pilote sympathique mais qui n’a pas froid aux yeux. A ses cotés, Mike Colter (Luke Cage, The Defenders, Skin…) joue les criminels malgré lui dont le passé dangereux va servir à défendre les autres (et ses intérêts). D’ailleurs, une suite a récemment été annoncé avec le retour de son personnage dans le premier rôle.
Autour d’eux, quelques visages connus dont Daniella Pineda (Jurassic World: Fallen Kingdom, Cowboy Bebop…) et Tony Goldwyn (Scandal, La Méthode Williams…).
En conclusion, pas mauvais ni excellent, Mayday est un actionner classique et sans surprise, mais qui reste suffisamment efficace pour passer le temps. Pour « un Gerard Butler movie », on est sur la moitié haute du panier. Quel panier ? J’en sais rien 🙂 À tester.