Le pitch : Bien installé dans la petite ville de Green Hills, Sonic veut maintenant prouver qu’il a l’étoffe d’ un véritable héros. Un défi de taille se présente à lui quand le Dr Robotnik refait son apparition. Accompagné de son nouveau complice Knuckles, ils sont en quête d’une émeraude dont le pouvoir permettrait de détruire l’humanité toute entière. Pour s’assurer que l’émeraude ne tombe entre de mauvaises mains, Sonic fait équipe avec Tails. Commence alors un voyage à travers le monde, plein de péripéties.
Pour cette critique, c’est Kingdork qui partage son avis 😉
Après le succès inattendu du premier volet, le mythique hérisson hyperactif de la maison Sega mets les bouchées doubles dans un second opus. On prend les mêmes et on recommence : même casting à l’écran, même équipe derrière la caméra, dont Jeff Fowler, réalisateur du premier Sonic. Ce qui faisait le charme nostalgique du premier volet opère en la présence d’un Sonic au design et à la personnalité toujours aussi réussis.
Ben Schwartz (Parks and Recreation, BoJack Horseman…), en fan de la première heure, continue de s’amuser à donner de sa voix au célèbre hérisson bleu avec l’enthousiasme communicatif qui fait toujours mouche si toutefois on a grandi avec le personnage dans son enfance. L’aspect nostalgique se retrouve renforcé avec l’arrivée de Tails, le renard geek et acolyte principal du héros doublé par Colleen O’Shaughnessey. Voir ces deux personnages réunis m’a ramené aux matins passés devant le dessin animé des années 90 !
Cette fois-ci, Sonic 2 élargie le monde et la mythologie de l’univers de Sonic (simplement relégué à une scène d’intro dans le premier film) et même s’il n’y a rien de particulièrement original ou novateur à l’horizon, c’est dans ces moments de pure plaisir cartoonesque que le film fonctionne. Sonic 2 est avant tout un film pour (grands?) enfants et ces moments où nos deux mammifères numériques partent à l’aventure nous donne l’impression d’être devant un bon dessin animé du samedi matin. Idris Elba (The Suicide Squad, Fast and Furious: Hobbs and Shaw, Avengers: Infinity War…) vient conclure le bestiaire animé avec son Knuckles, l’antagoniste aux coup de poings redoutable. Sans être une faute de casting, il reste tout de même assez distrayant tant sa voix est reconnaissable et il semble moins à l’aise dans l’exercice que ces deux autres compères qui disparaissent dans leurs personnages respectifs.
Tout est prévisible concernant son personnage et ses potentiels revirements, mais c’est le lot de ce type de film pour enfant et on va pas les sanctionner pour ça.
En revanche, là où le bât blesse grandement concerne le reste du casting à savoir les personnages secondaires humains. S’agissant d’une suite, il y a donc une cohérence diégétique et on retrouve donc tous les personnages haut en couleurs qui peuplait la ville de Green Hills et ses environs, campé notamment par James Marsden (Mrs America, Once Upon A Time… In Hollywood…), Tika Sumpter (Mixed-ish…), Adam Pally (The Mindy Project…) ou encore Natasha Rothwell (The White Lotus, Insecure…) et Shemar Moore (S.W.A.T.…).
Mais cette fois, Sonic 2 les force de le film à recours d’intrigue secondaire assez parasitante qui viennent presque à pourrir le film de l’aventure cartoonesque où l’on voulait voir Sonic et Tails prospérer. C’est un élément symptomatique de ces adaptations américaines de jeux vidéos/cartoons où l’attraction principale se retrouve à devoir partager son temps de présence à l’écran avec des personnages inventés de toute pièce pour les ancrer dans notre « monde réel ». Des Maîtres de L’Univers, en passant par Transformers ou Les Schtroumpfs c’est une habitude qu’on aimerait voir disparaitre.
Dans le premier film, le concept était que Sonic atterrisse dans une petite ville américaine et soit le fameux « poisson hors de l’eau ». On aimerait qu’il s’émancipe dans cette suite et notre héros est parfois amené à la faire. Mais le scénario veut constamment trouver le moyen d’inclure les personnages secondaires dans cette aventure. On trouve encore une fois même le moyen de conclure que la famille est important avant tout donc ,ceci explique cela. Sonic 2 se perd souvent dans une intrigue secondaire assez farfelue où les blagues et surtout la conclusion tombe presque à plat.
Si Jim Carrey (Kidding, Kick-Ass 2…) était le grand point fort du premier il est ici malheureusement moins efficace. La surprise de ce grand retour une fois passée, le personnage de Robotnik, ou Eggman, fini par lasser tant il devient redondant. Carrey avaient apporté quelques nuances bienvenues dans sa première prestation, qui laissait entrevoir le background et le fondement de la psyché de son vilain excentrique. Mais là, on a vite fait le tour du personnage et ses punchlines finissent par agacer. Lee Majoub (Les 100, La Montagne Entre Nous…) qui incarne Agent Stone (Rock en VF), son plus fidèle flagorneur, reste néanmoins amusant pour le peu qu’il a à faire.
En conclusion, Jeff Fowler réussit tout de même par conclure avec un climax assez fun et qui assume pleinement son côté jeu vidéo, grâce à un vrai boss fight et des références bien placées qui font plaisir à voir. Sonic 2 reste un divertissement pour enfants tout ce qu’il y a de plus correct. Certes sans le charme et l’efficacité du premier volet – en dehors de la performance de Ben Schwartz, Sonic 2 se regarde néanmoins sans pour autant agacer. Je regrette juste que la partie aventure avec nos héros animés soit malheureusement parasitée par les personnages secondaires que le scénario force sans grande délicatesse. À voir.
PS : Et si vous restez après le générique, le film ouvre définitivement la porte à un troisième opus qui ravira les fans de l’univers avec une révélation assez jouissante. [SPOILER] L’introduction du personnage Shadow[/SPOILER]