Aventure

[CRITIQUE] Le Secret de la Cité Perdue, d’Aaron et Adam Nee

Si le concept des personnages inadaptés lâchés en pleine jungle à la quête d’un trésor mystérieux est déjà vu, Le Secret de la Cité Perdue est porté par l’énergie conquérante d’un duo attachant qui fonctionne plutôt bien à l’écran. Simple mais léger et efficace, les frères Nee proposent une comédie d’aventures hilarante et décomplexée, sur fond de comédie romantique loufoque perdue au milieu de la pampa. Romance, action et humour… que demander de plus pour échapper à la réalité pendant un peu moins de 2 heures grâce à ce film aux ambitions pop-corn assumées ? Du pop-corn !

Le pitch : Loretta Sage, romancière brillante mais solitaire, est connue pour ses livres mêlant romance et aventures dans des décors exotiques. Alan, mannequin, a pour sa part passé la plus grande partie de sa carrière à incarner Dash, le héros à la plastique avantageuse figurant sur les couvertures des livres de Loretta. Alors qu’elle est en pleine promotion de son nouveau roman en compagnie d’Alan, Loretta se retrouve kidnappée par un milliardaire excentrique qui est persuadé qu’elle pourra l’aider à retrouver le trésor d’une cité perdue évoquée dans son dernier ouvrage. Déterminé à prouver qu’il peut être dans la vraie vie à la hauteur du héros qu’il incarne dans les livres, Alan se lance à la rescousse de la romancière. Propulsés dans une grande aventure au cœur d’une jungle hostile, ce duo improbable va devoir faire équipe pour survivre et tenter de mettre la main sur l’ancien trésor avant qu’il ne disparaisse à jamais.

Repérés grâce au film Band of Robbers (2015), Aaron et Adam Nee sont choisis pour réaliser la comédie d’aventures Le Secret de la Cité Perdue, basée sur un scénario de Seth Gordon (Comment Tuer Son Boss, Arnaque à la Carte, Baywatch : Alerte à Malibu…). Au menu, une auteure de romans à l’eau de rose devenue sardonique se retrouve kidnappée par un chasseur de trésor. À son secours, le mannequin attitré à son personnage de fiction décide d’aller la sauver coûte que coûte. 

Quelques parts entre un Jumanji version The Rock et une version humoristique d’Indiana Jones, Le Secret de la Cité Perdue propose une aventure aux ingrédients efficaces pour accrocher dans la bonne humeur et le frisson d’un danger sans véritable risque. Forcément, avec l’excellente Sandra Bullock  (Impardonnable, Ocean’s 8, Gravity…) en tête d’affiche, le film avait déjà tout pour plaire. L’actrice est parfaite en héroïne sarcastique et réfractaire à la romance – dont elle en est pourtant l’auteur, tandis que son duo avec Channing Tatum (Free Guy, Kingsman : Le Cercle d’Or, Les Huit Salopards…) en mannequin benêt mais courageux donne agréablement le change par apport au genre habituel. En effet, qui dit crapahutage dans la jungle en quête d’un trésor, dit souvent gros bras musclés super forts et super courageux pour sauver le monde. C’est une recette qui marche souvent depuis les premiers opus d’Indiana Jones, mais qui finit par prendre la poussière malgré des exemples récents plus ou moins réussis (Jungle Cruise, Uncharted, Kong: Skull Island, Jurassic World, Lost City of Z…). 

Du coup, le film des frères Nee fait l’effet de sang neuf, alors qu’on s’attache immédiatement à ces protagonistes paumés et surtout mal équipés pour survivre dans la jungle et sa faune exotique. Au détour d’une quête vers un trésor ancien, convoité par un un antagoniste aux bras longs et prêt à tuer pour l’obtenir, Le Secret de la Cité Perdue nous embarque dans une série de péripéties loufoques qui prend le pas sur l’intrigue. En réalité, si les ressorts de l’intrigue sont simples et facile à oublier, c’est surtout l’occasion de se focaliser sur la relation entre les personnages principaux, aux antipodes l’un de l’autre. La comédie romantique s’installe en filigrane sur l’aventure promise pour rapporter ce duo improbable, coincés dans un décor de carte postale. C’est justement ce qui permet au film de se démarquer, puisqu’il conjugue savamment aventure tropicale et romcom décalée. En effet, les frères Nee mesurent impeccablement le rythme qu’ils donnent au film, si bien que je ne me suis pas ennuyée une minute, même devant les détours prévisibles du récit, puisque l’ensemble charme sans effort. 

Entre ambiguïté et humour, le film tisse une histoire facile qui ne se prend pas au sérieux, pour permettre aux gags ou comiques de situations de faire mouche, au-delà de la menace qui les poursuit. Le seul, et excusable, bémol, c’est que cela éclipse souvent l’antagoniste du film, pourtant incarné par un Daniel Radcliffe (Guns Akimbo, Jungle, Insaisissables 2…) en pleine forme, qu’on oublie presque quand il est absent à l’écran. Et c’est bien dommage, car les seconds rôles renforcent le caractère séduisant du film, notamment avec un Brad Pitt (Ad Astra, Once Upon A Time… In Hollywood, Deadpool 2…) baroudeur tout droit sorti d’une pub L’Oréal (avec un rôle qui, à mon avis, aurait dû rester secret pendant la promo du film), ou encore une Da’Vine Joy Randolph (Billie Holiday, The Guilty, Kajillionnaire…) qui s’impose avec classe dans ce décor souvent hostile.

En conclusion, Le Secret de la Cité Perdue ouvre la saison des blockbusters estivaux avec un entrain contagieux et ensoleillé. À voir. 

PS : D’ailleurs, n’importe quel film qui réussit à me faire supporter deux heures de Channing Tatum sans vomir est, pour moi, une réussite ! 

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