Action, Comédie, Sci-fi

[CRITIQUE] Everything Everywhere All At Once, de Daniel Scheinert et Daniel Kwan

Magnifique ovni aussi créatif que touchant et porté par un duo d’acteurs émouvant, les « DANIELS » signent avec Everything Everywhere All At Once, un film qui pourrait bien être l’œuvre cinématographique la plus jouissive de cette année !

Le pitch : Evelyn Wang est à bout : elle ne comprend plus sa famille, son travail et croule sous les impôts… Soudain, elle se retrouve plongée dans le multivers, des mondes parallèles où elle explore toutes les vies qu’elle aurait pu mener. Face à des forces obscures, elle seule peut sauver le monde mais aussi préserver la chose la plus précieuse : sa famille.

***Cet avis vous est proposé par le rédacteur Kingdork***

De part son succès inattendu au box-office américain, l’intérêt suscité par ce fameux Everything Everywhere All At Once des DANIELS – aka Dan Kwan et Daniel Scheinert était plus que palpable. Si ce n’est pas forcément le film le plus attendu de l’année, il s’agit sûrement d’un des plus intrigants et c’est peut-être la meilleure façon de pleinement apprécier ce projet : en n’en connaissant que le strict minimum.
Vous pourriez vous fier simplement au titre et à son affiche pour vous donner un petit ordre idée de la nature de la chose sans pousser plus loin, mais ce serait fort dommage de gâcher une telle expérience cinématographique. Il est malheureusement convenu que l’on vous dresse une description du pitch en début de critique, démarche qui me semblerait contre-productive [note de Dunnø : tss tss !]. Disons simplement que le film traite des tribulations humaines et fantastiques d’une famille sino-américaine et plus précisément de la matriarche en charge campée par Michelle Yeoh (Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux, Bloody Milkshake, Crazy Rich Asians…). Si un autre projet cinématographique US sorti récemment traite littéralement d’un ovni (Nope), ce Everything Everywhere All At Once en est un sous toutes ses formes.

Le parti pris de l’absurde est la marque de fabrique du duo de réalisateurs à qui on doit Swiss Army Man (2016) et le cultisme clip Turn Down For What? de DJ Snake. L’absurde est ici un élément au cœur du concept du film qui utilise de manière hilarante la notion d’improbabilité. On est pas loin des frasques cosmico-métaphisico-nihiliste de Douglas Adams, l’auteur de la trilogie en quatre tomes du Guide du Voyageur Galactique, bien qu’ici, au travers du récit, on y trouve un sujet foncièrement humain.
Le personnage central, Evelyn Wang, est en proie à un mariage qui bat de l’aile et une relation mère-fille compliquée, tandis que des questions existentielles se posent sur le sens de la vie, une fois qu’elle ne ressemble pas (ou plus) aux attentes d’un temps désormais révolu. Aurait-il pu en être autrement ? Michelle Yeoh fait preuve d’un talent remarquable tant le film repose sur ses épaules. C’est la vitrine la plus intéressante de sa carrière tant elle brille par sa sincérité, tout en étant partante pour se livrer à toutes les folies que lui demandent ce scénario tordu.

Elle est néanmoins épaulée par l’excellent Ke Huy Quan (ou Jonathan Ke Quan, le mythique Demi-Lune dans Indiana Jones et le Temple Maudit) qui interprète son mari Waymond Wang, pierre angulaire du récit. Une performance multiple aussi drôle que badass et touchante. Dernière pièce de ce triptyque de personnages centraux: Stephanie Hsu (The Marvelous Mrs Maisel…) électrisante dans le rôle de leur fille Joy, qui a le mérite d’être au cœur de la meilleure scène du film. Et d’ailleurs, le film n’est pas radin en séquences marquantes : il en regorge ! La plus impactante brille par son silence prolongé, où l’émotion vous percute avec ce sentiment de plénitude et d’intense réflexion rarement ressentie au cinéma. Le film donne étrangement dans le kung-fu à la Shaw Brothers et il évident qu’une actrice comme Michelle Yeoh est à l’aise dans cet exercice [note de Dunnø : vu sa filmographie, bien sûr !]. À l’affiche, on retrouve également Jamie Lee Curtis (Halloween Kills, À Couteaux Tirés…) , James Hong (Alerte Rouge, Kung Fu Panda…) ou encore Jenny Slate (Venom, Mary…).

En conclusion : malin et jouissif, Everything Everywhere All At Once est une petite œuvre de science-fiction indé qui ne ressemble à aucune. Ce film est une pépite de créativité qui ne manque pas d’ancrer ses personnages dans un arc émotionnel et touchant. Un vent de fraîcheur, à voir absolument !

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