Animation

[COUP DE CŒUR] Le Robot Sauvage, de Chris Sanders

Le pitch : Le Robot Sauvage suit l’incroyable épopée d’un robot – l’unité ROZZUM 7134 alias “Roz” – qui après avoir fait naufrage sur une île déserte doit apprendre à s’adapter à un environnement hostile en nouant petit à petit des relations avec les animaux de l’île. Elle finit par adopter le petit d’une oie, un oison, qui se retrouve orphelin.

Valeur sûre du film d’animation, Chris Sanders a été co-scénariste pendant des années chez Disney, de La Belle et la Bête jusqu’à Mulan, en passant par Le Roi Lion et Aladdin, avant de réaliser son premier long-métrage aux cotés de Dean Deblois avec Lilo et Stitch en 2002. Quelques années plus tard, Chris Sanders change d’écurie et rejoint Dreamworks, toujours avec son acolyte Dean Deblois, pour réaliser le premier volet de la saga Dragon en 2010, puis Les Croods avec Kirk DeMicco. Après un premier film solo en prises de vues réelles (et motion capture) en 2020 avec L’Appel de la Forêt, Chris Sanders revient à ses premières amours et livre Le Robot Sauvage, un conte merveilleux et tendre, superbement imagé et au message à la fois tout doux et fédérateur.

Imaginé dans un futur proche, Le Robot Sauvage part à la rencontre du monde à travers le regard binaire de Roz, un robot naufragé en pleine nature, qui va chercher sa place dans un milieu inconnu. Le film de Chris Sanders dépasse les simples aventures d’un robot et pose de belles questions existentielles sur la quête de sens et d’appartenance, ici à travers l’éducation improvisée d’un jeune oison orphelin.

À travers Roz, Le Robot Sauvage illustre ce désir fondamental de chaque être, humain, animal… ou mécanique, de se lier aux autres, de trouver une famille de cœur et de devenir un pilier pour ceux qui comptent. Ce lien inattendu entre Roz et le jeune oison symbolise un acte d’amour profond et désintéressé, démontrant qu’une “âme” peut naître du simple désir de protéger et de chérir. On se laisse emporter par cette quête émotive et fascinante qui parle de tolérance, d’acceptation, et de parentalité, dans un univers où l’humanité transcende le simple fait d’être humain. Ce que j’ai le plus aimé, c’est la simplicité de l’histoire. Le déroulé est prévisible, Le Robot Sauvage ne cherche pas à susciter du frisson ou des doutes. Là où d’autres films d’animation regorgent d’idées complexe pour aborder une thématique et accrocher un public de tout âge, le film de Chris Sanders vise le coeur de chaque enfant, peu importe son âge, avec une aventure qui repose sur la bonté et le partage. Et là, pas besoin d’imaginer des petites personnages dans la tête qui guide les émotions, non, Le Robot Sauvage est un conte initiatique sans détour, focalisé sur un récit solide dans lequel je me suis laissée portée sans effort. Cela fait du bien autant de douceur, avec un peu d’aventure, d’espièglerie, mais aussi quelques épreuves pour renforcer les liens avec et entre les personnages. J’ai eu envie de me pelotonner avec eux auprès du feu durant l’épisode hivernal. Bref, c’est extrêmement mignon tout ça.

Visuellement, Le Robot Sauvage est une splendeur : l’île où Roz s’installe devient une véritable peinture vivante, aux paysages luxuriants et animés, capturant avec douceur et éclat les mystères et les beautés de la nature. J’adore cette nouvelle vague artistique des récents films d’animation qui s’émancipe du style lisse et arrondi très prisé par Disney / Pixar, pour aller vers quelque chose de plus brute et moins mignonnets. Comme les films Spider-Man, l’imagerie du Robot Sauvage propose un superbe mélange de textures, entre animation numérique, modelage abrupt et coups de pinceaux secs… Même la présence du renard fait parfois écho au style de Wes Anderson. Le résultat est original et surtout lumineux, pour mieux nous immerger dans ce monde fascinant, presque onirique, comme une invitation à la contemplation et à la redécouverte de la nature – alors que le personnage central est un robot !

Au casting, en VO, le film s’entoure de Lupita Nyong’o (Sans Un Bruit : Jour 1, Black Panther : Wakanda Forever…), Pedro Pascal (The Last of Us, Wonder Woman 1984…), Kit Connor (Heartstopper, Rocketman…), Bill Nighty (La Malédiction : L’Origine, Pokémon : Détective Pikachu…) ou encore Stephanie Hsu (Kung Fu Panda 4, The Fall Guy…), Ving Rhames (Mission Impossible…) et Mark Hamill (La Chute de la Maison Usher, une p’tite saga SF pas très connue…) pour donner de la voix à ses personnages.

Pour ma part j’ai vu le film en VF et je suis contente que la production n’ait pas fait appel à des célébrités de tout poil pour vendre le film. Alors oui, ça fait ptet moins vendre qu’un Lacheau ou un Niney, mais le résultat est là. Je salue l’interprétation française, notamment Sara Martins (Je Te Promets, Voyez Comme On Danse…) pour le personnage de Roz et sa voix délicatement robotique mais pleine d’humanité et Yannick Choirat (Sous La Seine, Le Principal…) dans le rôle d’un Escobar espiègle.

En conclusion, Le Robot Sauvage est une pépite inspirante et réconfortante, qui réchauffe le cœur et donne le sourire. Avec ses visuels somptueux, son histoire émouvante et ses personnages attachants, Chris Sanders signe un film d’animation touchant pour tous les âges. Une merveille, un peu simplette mais efficace. À voir.

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