
Le pitch : Sur l’île escarpée de Beurk, où depuis des générations Vikings et dragons s’affrontent sans merci, Harold fait figure d’exception. Effacé, écrasé par la stature de son père, le chef de la tribu, Stoïk, ce jeune rêveur défie des siècles de tradition en se liant d’amitié avec un dragon nommé Krokmou. Leur lien improbable va révéler la vraie nature des dragons et remettre en question les fondements mêmes de la société viking.
Version live-action du film Dragons (2010) réalisé par Dean DeBlois et Chris Sanders.
S’il n’y a pas que l’univers Disney dans le monde de l’animation, c’était jusqu’à présent, les seuls à s’amuser à transformer leurs dessins animés cultes en films en prises de vues réelles. Mais c’est fini, puisque les studios Dreamworks entrent dans la course en adaptant un de leurs plus beaux succès : Dragons (How To Train Your Dragons en VO), de Dean DeBlois et Chris Sanders. Hasard ou ironie du sort, ce nouveau Dragons en prises de vues “réelles” sort quelques semaines après une version live-action de Lilo et Stitch coté Disney, dont le dessin animé a été réalisé en 2002 par ce même duo !

Sorti en 2001, le film d’animation Dragons est adapté des romans de l’autrice Cressida Cowell. Après son joli succès en salles et une pluie de récompenses (dont neuf aux Annie Awards – l’équivalent des Oscars pour les films d’animation), Dragons s’est gentiment transformé en trilogie, avec le superbe Dragons 2 (2014), puis Dragons 3 : Le Monde Caché (2019). Sur petit écran, la franchise poursuit les aventures d’Harold et Krokmou avec une série animée, Dragons : Par-Delà les Rives, et plusieurs court-métrages.
Avec un box-office global de plus 1,6 milliard, la franchise s’est imposé comme une valeur sûre des Studios Dreamworks, aux cotés de films comme Shrek (dont le 5e film débarquera en 2026), Le Chat Potté, Madagascar ou encore Kung Fu Panda. Pas étonnant donc que les producteurs y voient là la possibilité de gagner plus d’argent (au lieu de proposer des concepts originaux) et pourtant, si la logique aurait voulu qu’un quatrième film Dragons voit le jour en animation, vla-t-y pas que Dean DeBlois revient avec un film en prises de vues “réelles” – oui, entre guillemets vu que les Dragons, a priori, n’existent pas !

C’est donc parti pour une reprise quasi-copiée/collée du film d’animation réalisé par Dean DeBlois, seul à la barre depuis Dragons 2 (Chris Sanders étant patie sur d’autres projets comme Les Croods et plus récemment Le Robot Sauvage), qui réalise ainsi son premier long-métrage hors animation.
À l’arrivée, il n’y a pas grand chose à dire sur Dragons. Discussions autour de la nécessité de ce projet mises à part, cette nouvelle adaptation parvient à capturer une partie du charme, de l’effervescence et de l’excitation du film original. Le récit suit toujours les aventures captivantes du jeune Harold, qui cherche à prouver sa valeur en tant que chasseur de dragons, jusqu’au jour où il croise le chemain d’une Furie Nocturne, aka Krokmou.

Malgré un démarrage quelque peu lent, le film retrouve l’esprit euphorique du village et l’amitié naissante mais indéfectible entre Harold et Krokmou. On retrouve les scènes et les plans marquants du film d’animation, ainsi que la fascination autour des dragons, cette fois devenu plus réalistes. Pour être honnête, je n’en attendais pas grand chose du film et le fait que les personnages soit un peu plus vieux m’avait également freinée, mais je me suis surprise à ressentir de l’entrain à l’idée de revoir mes moments préférés du film dans une dynamique très blockbusterienne et plus démonstrative.

Cependant, la transition vers le live-action a ses limites : certaines scènes de vol manquent de lisibilité et le visuel, bien que fidèle à l’ambiance viking, ne parvient pas à égaler la richesse esthétique de son homologue animé. En effet, là où les films étaient plus lumineux (surtout Dragons 2), ce Dragons réaliste propose une imagerie un poil plus terne, le travail de luminosité et de texture si savamment travaillé en animation perd ici de sa superbe. Et oui, la vraie vie est bien moins fantasmagorique et cela se voit jusqu’aux fourrures des Vikings, bien plus fatiguées en version réelle. C’est logique, certes, mais moins beau.
Pour les fans du film original, ce Dragons en live-action reste une aventure satisfaisante, bien que légèrement ternie par les compromis inhérents au pseudo-réalisme imposé. Malgré ces réserves, l’essence de l’histoire reste intacte et l’ensemble est largement rattrapé par le fait qu’on sait à quoi s’attendre et par l’attachement que le public averti a déjà pour la saga.
Ceci dit, je serai curieuse de voir l’avis de ceux qui découvriront Dragons à travers ce film, sans avoir vu les films d’animation !

Au casting : Gerard Butler (Criminal Squad, Mayday, Greenland…) sort de son personnage habituel et est le seul acteur vocal de la saga à reprendre son rôle en physique (et ça se comprend puisque Jay Baruchel, America Ferrara, Jonah Hill, Christopher Mintz-Please ou encore Kristen Wiig étaient déjà loin d’être des enfants à l’époque du premier film !).
Autour de lui, les héros animés prennent vie à travers Mason Thames (Black Phone, For All Mankind…) en Harold et Nico Parker (Bridget Jones : Folle de Lui, Dumbo, The Last of Us…) en Astrid – aka les nouveaux simili Tom Holland et Zendaya, tandis que Nick Frost (Skeleton Crew, Une Famille sur le Ring, Tomb Raider…), Julian Dennison (Deadpool 2, Godzilla vs Kong…), Bronwyn James (Wicked, Lockwood and Co...), Gabriel Howell (Bodies…) ou encore Harry Trevaldwyn (Ten Percent, Smothered…) complètent un ensemble qui, sans faire de grandes étincelles, parviennent à être à la hauteur de leurs alter-egos animés.
En conclusion : si cette version live-action de Dragons n’était pas indispensable, elle parvient tout de même à raviver l’élan et la magie du film original. Dean DeBlois réussit à transposer l’énergie vibrante de l’animation dans un format plus spectaculaire, qui assume pleinement son ambition de blockbuster. En 2010, le projet était encore un pari, en 2025, Dragons se réécrit avec l’assurance et le panache d’une saga désormais culte. À voir… même si les films d’animation sont largement meilleurs !

>>> (re)Lire mon avis sur Dragons 2
>>> (re)Lire mon avis sur Dragons 3 : Le Monde Caché
