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[SÉRIE TV] Fiasco : Quand The Office rencontre Fucking Kassovitz

Le pitch : Raphaël Valande entame le tournage de son premier long-métrage : une aventure traversant les époques depuis la préhistoire jusqu’au débarquement en passant par les vikings… pour rendre hommage à la vie héroïque de sa grand-mère résistante. Mais rapidement, les problèmes s’accumulent et le tournage tourne peu à peu au cauchemar. Et pour cause: quelqu’un de l’équipe tente de saborder son film de l’intérieur…

Créée par Igor Gotesman
Avec François Civil, Géraldine Nakache, Pascal Demolon, Juliette Gasquet…
Disponible sur Netflix

J’ai vu arriver la série Fiasco avec un œil circonspect car je n’avais pas aimé le film Five d’Igor Gosteman (Family Business…), qui ressemblait plus à une succession de sketches lourdingues, fait par une bande de copains et surtout portés par la popularité de Pierre Niney, puis François Civil, à l’époque. Avec la série Fiasco, Igor Gotesman revient sur le devant de la scène, cette fois en prenant soin d’éviter les erreurs de son film précédent.

Fiasco renouvelle avec brio l’esprit de la série Casting(s), offrant une plongée dans un univers joyeusement chaotique autour d’un tournage qui prend des proportions de catastrophe. Le scénariste tisse une histoire délibérément déjantée, mêlant menaces de sabotage, malentendus hilarants et blagues régressives. On y suit un groupe de personnages qui essaient de sauver un tournage, tout en se débattant avec des problèmes d’organisation, des crises de nerfs, et un corbeau menaçant de tout faire échouer. La narration, dense et rapide, sait captiver le spectateur sans jamais perdre de vue son objectif premier : faire rire. Au détour de la réalisation d’un film foutraque qui revisite les soi-disants exploits d’une grand-mère résistante et ses rêves d’une autre vie, Fiasco multiplie les tableaux volontairement bordéliques pour illustrer le désordre ambiant.

En termes d’écriture, Fiasco a beaucoup appris de ses erreurs passées. Le découpage en sept épisodes donne une structure solide, permettant aux gags de mieux respirer et de mieux faire effet. Chaque épisode garde une dynamique qui pousse à voir le suivant, et les rebondissements nombreux maintiennent l’intérêt du public. En plus, l’écriture s’inspire des bons exemples de vrais tournages catastrophiques, comme celui du film Babylon AD ou plutôt du documentaire Fucking Kassovitz (disponible sur Youtube), qui raconte la relation tendue entre Matthieu Kassovitz et Vin Diesel. À la réalisation, Fiasco reprend évidemment les codes des séries sous forme de faux documentaires, telles que The Office, Modern Family ou encore Abbott Elementary, grâce à des apartés avec des personnages qui brise allègrement le quatrième mur face caméra.

Les plus avertis capteront des références pop, allant d’une imitation de Leonardo Dicaprio dans Once Upon A Time… In Hollywood jusqu’à un “ça envoie du saxe” bien placé que les amateurs du Floodcast reconnaîtront. Enfin, ce qui va surtout assurer le succès de l’ensemble, c’est la recherche dans l’écriture et surtout de punchlines qui resteront longtemps en mémoire avec ou sans contexte. En exemple :  “il faut amadouer Marianne”, “Attention on tousse bien dans son coude » ou encore “Mon gros saucisson dans les gougouttes à Maman”, phrase que le CM de Netflix a voulu utiliser dans ses profils de réseaux sociaux mais qu’il a dû retirer devant l’incompréhension des non-initiés !

Au casting, que du bonheur : le retour de Pierre Niney (Le Livre des Solutions, Mascarade, Boîte Noire…) dans le genre comique est l’un des points forts de la série. Depuis ses succès au cinéma avec des rôles plus dramatiques, voir l’acteur renouer avec la comédie est rafraîchissant, à travers un personnage maladroit et peu sûr de lui. Le reste du casting n’est pas en reste : Pascal Demolon (En Thérapie, Toi Non Plus Tu N’as Rien Vu…) joue un producteur ringard mais attachant, Géraldine Nakache (La Flamme et Le Flambeau, Hippocrate, J’irai Où Tu Iras…) et François Civil (Pas de Vagues, Les Trois Mousquetaires, En Corps…) ajoutent du piquant, tandis que quelques révélations viennent illuminer l’ensemble, notamment la jeune Juliette Gasquet (Jeune et Golri…), ou encore Leslie Medina (La Promesse…), Djimo (Loin du Périph, Placés…) et Louise Coldefy (Heureux Gagnants, Mon Héroïne…).

Vincent Cassel (Les Trois Mousquetaires, Le Bonheur des Uns…) et Marie-Christine Barrault (La Fête des Mères, Maison de Retraite 2…) font également des apparitions plus que remarquées et surtout, Igor Gotesman lui-même a la décence de rester à l’écart, évitant cette fois de prendre trop de place comme il l’avait fait dans Five.

En conclusion, Fiasco est une série hilarante, qui se regarde sans effort grâce à des épisodes courts et accrocheurs. Porté par des performances solides et un scénario bien structuré, la série d’Igor Gotesman tient ses promesses et si ce genre d’humour vous plait, vous n’en finirez plus de rire. À voir.

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