Comédie, Sci-fi

[CRITIQUE] S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace, de Gil Kenan

Le pitch : La famille Spengler revient là où tout a commencé, l’emblématique caserne de pompiers de New York. Ils vont alors devoir faire équipe avec les membres originels de S.O.S. Fantômes, qui ont mis en place un laboratoire de recherche top secret pour faire passer la chasse aux fantômes à la vitesse supérieure. Lorsque la découverte d’un ancien artefact libère une armée de fantômes qui répand une menace de glace sur la ville, les deux équipes S.O.S. Fantômes doivent unir leurs forces pour protéger leur maison et sauver le monde d’une seconde ère glaciaire.

Puisque le succès au box-office (2e note la plus basse sur Rotten Tomatoes, pire note de la saga sur Metacritic) compte plus que le succès critique (un peu plus de 200 millions de dollars, sans prendre en compte l’inflation), Hollywood a bien évidemment mis en branle une suite au très moyen SOS Fantômes : L’Héritage (2016).

S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace prend la relève et Jason Reitman passe le relais à Gil Kenan (Poltergeist, Un Garçon Nommé Noël, Monster House…) pour assurer la continuité de l’héritage laissé par son père. Avec un retour à New York, la famille Spencer continue de chasser du fantôme avec plus ou moins de problèmes. Habité par l’effervescence de la Grande Pomme et une menace glace qui rôde sur la ville, S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace s’évertue à trouver une intrigue qui tient la route pour prolonger la franchise. C’est au moins le point positif du film, comparé au précédent qui remâchait un storytelling déjà-vu.

Avec le risque de dénaturer la saga qui capitalise beaucoup sur la sympathie de l’effet de groupe, S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace se focalise un tantinet sur la jeune Phoebe, la petite génie qui avait relancé la chasse aux fantômes en 2016. Entre crise d’adolescence et émancipation, le film intègre la présence des fantômes dans le mal-être de la jeune héroïne, tout en gardant un pied bien ancrée dans la comédie. Gil Kenan cherche à toucher plus largement en ajoutant un pendant dramatique dans ce récit familial, mais peine à y apporter du sérieux. Normal puisque S.O.S. Fantômes est, à l’origine, une comédie à gags et plus divertissante que crédible. Cependant l’ambiance et la tonalité se modernisent, S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace ne s’adresse plus uniquement aux fans de la première heure, mais au tout venant.
Oui mais voilà, si je n’avais pas tellement accroché au dernier opus, le changement de braquet dans celui-ci a continué à me détacher de l’histoire. S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace s’éparpille dans ses intrigues multiples, entre celle sur Phoebe d’un coté, la question du rôle de son ancien prof dans cette nouvelle cellule familiale de l’autre, et au milieu, des artéfacts et des fantômes de tout poils qui s’agitent dans une New York blasée.

Et blasée je l’étais aussi. Même les retrouvailles avec le casting original n’a pas réussi à illuminer l’ensemble, tant j’ai rapidement perdu tout intérêt pour cette trame trop superficielle. En voulant moderniser la saga, S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace grignote à tous les râteliers des blockbusters du même genre, perdant ainsi la comédie un poil guignolesque qui fait le charme impérissable des premiers films. Passer de l’ambiance « buddy movie » au schéma familial était un choix risqué, clairement motivé par des ambitions marketing, mais cela ne paie pas et le film de Gil Kenan reste une coquille vide qui régurgite les mêmes gimmicks sans âme.

Au casting, on prend les mêmes et on recommence. Mckenna Grace (A Friend of the FamilyMalignant, Annabelle : La Maison du Mal…) s’ennuie, Finn Wolfhard (Stranger Things, The Turning, Ça Chapitre 1 et Chapitre 2…) n’en est pas loin non plus, tandis que le duo Carrie Coon (The Gilded Age, L’Étrangleur de Boston…) et Paul Rudd (Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, Ninja Turtles : Teenage Years, Only Murders in the Building…) font leurs parts du contrat sans difficulté. On retrouve également Logan Kim (The Walking Dead : Dead City…) avec son personnage qui n’a décidément pas de prénom, ainsi que Céleste O’Connor (Madame Web, A Good Person…).

Les anciens sont de retour : Si Dan Aykroyd (Pixels, The Defenders…), Annie Potts (Young Sheldon, Chicago Med…), Ernie Hudson (Code Quantum, The Retirement Plan…) et William Atherton (Clinical…) donnent un poil de leurs personnes, Bill Murray (The French Dispatch, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania…) continue de faire le minimum syndical pour encaisser son chèque.
À l’affiche également, Patton Oswalt (MODOK, Sorry To Bother You…), Kumail Nanjiani (Men In Black : International, Les Éternels…) et Emily Alyn Lind (Doctor Sleep, The Babysitter : Killer Queen…) complètent l’ensemble.

En conclusion, S.O.S. Fantômes : La Menace de Glace échoue à raviver la magie des premiers films, malgré des tentatives de modernisation et un casting étoilé. En s’éparpillant dans des intrigues multiples et superficielles, le film se transforme en une coquille vide qui manque cruellement du charme et de l’humour des originaux. Pour ma part, je continue de penser que le reboot féminin était un essai réussi. À tenter.

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