Super héros

[CRITIQUE] Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, de Peyton Reed (sans spoilers)

Et de 3 ! Peyton Reed reprend du service avec Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, le troisième volet des plus petits super-héros du giron Marvel Studios. Entre un changement de décors et une approche plus familiale, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania fleure bon le space opera et les effets spéciaux. Un changement d’ambiance étonnant qui colle aux ambitions du film, malgré un storytelling un peu trop classique pour ouvrir la Phase 5 du MCU.  

Le pitch : Tout va pour le mieux : Scott a écrit un livre à succès tandis que Hope défend avec le plus grand dévouement des causes humanitaires. Leur famille – Janet van Dyne et Hank Pym (les parents de Hope) et Cassie, la fille de Scott – font enfin partie de leur quotidien. Cassie partage la passion de sa nouvelle famille pour la science et la technologie, notamment en ce qui concerne le domaine quantique. Mais sa curiosité les entraîne tous dans une odyssée imprévue et sans retour dans le vaste monde subatomique, un endroit mystérieux où ils rencontrent d’étranges nouvelles créatures, une société en crise et un impitoyable maître du temps dont l’ombre menaçante commence tout juste à s’étendre…

Pour les nouvelles aventures de l’homme-fourmi, la famille est enfin au complet dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, alors que les héros découvrent les mystères du quantumverse. Toujours réalisé par Peyton Reed, le film démarre la phase 5 attendue du MCU en proposant de nouveaux enjeux et surtout en introduisant à un nouveau vilain qui porte déjà un film à son nom dans la phase prochaine : Avengers – The Kang Dynasty !

Découlant des évènements d’Avengers – Engdame, la famille Pym-Lang coule des jours heureux alors que le héros capitalise sur son succès passé bien qu’autour de lui, l’après-coup du Blip continue de se répandre, notamment en passant par sa fille Cassie qui joue les esprits rebelles (*wink wink*). Entre excès de curiosité et maladresses, le quatuor adorateur de fourmis se retrouvent aspirés dans le monde subatomique que l’on devine rapidement aussi étonnant qu’hostile. C’est donc l’occasion d’en savoir plus sur ce qu’a vécu Janet van Dyne quand elle y était enfermée, tout en déjouant les pièges d’un nouvel ennemi plus dangereux qu’il n’y parait.

Dans ce nouveau film, Peyton Reed change de style et abandonne l’intrigue habituelle du super-méchant qui veut voler la technologie de Hank Pym, pour se lancer dans une aventure tout en CGI. Cela permet à l’univers d’Ant-Man et la Guêpe de se renouveler, mais le fait de passer deux heures dans un monde fantaisiste peut désarçonner. Pour ma part, j’aimais bien le fait que les aventures d’Ant-Man se passe sur Terre, dans des décors réalistes. Entre créatures en tout genre et personnages humanoïdes plus ou moins friendly, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania affiche une ambition colossale mais se retrouve limité par un scénario prévisible un peu trop bien calé dans ses sentiers battus. 

Et pour cause, Peyton Reed mise tout sur ce nouveau décor qui flirte avec les codes d’autres films du MCU qui côtoient le space opera, tel que Les Gardiens de la Galaxie ou encore les derniers films Thor. Certains parlent même d’un mini-Star Wars, mais comme je n’y connais rien, je ne ferais que le rapporter. Ceci étant dit, le coté fantasy fait partie des bémols qui m’ont légèrement désappointée puisqu’en effet, le space opera n’étant pas ma tasse de thé, j’ai eu du mal à me laisser embarquer. Entres les nombreux fonds verts ou bleus et les créatures étranges, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania mise sur du spectacle numerique et beaucoup d’imaginaire pour nous attacher aux péripéties des héros. Cependant je ne peux m’empêcher de penser que ces derniers ne sont pas à leurs places dans ce gloubi-boulga numérique, peuplés de personnages secondaires qui, a priori, tomberont dans l’oubli par la suite. Seul le personnage de Janet van Dyne tire son épingle du jeu, grâce à son passé, permettant de guider ses pairs (et le spectateurs) dans ces decors mystérieux. 

Le point positif, c’est que la dynamique familiale fonctionne toujours. Ant-Man et la Guêpe : Quantumania se repose beaucoup sur la sympathatue et la simplicité des personnages, donnant l’impression de reprendre un train en marche sans effort. De plus, j’apprécie que l’histoire n’aille pas par quatre chemins : on entre vite dans le vif du sujet et le scénario linéaire nous emmène d’un bout à l’autre à travers un récit dense mais clairement chapitré. Peyton Reed met les grands moyens à la réalisation et choisit, habilement, de se reposer sur une intrigue convenue, bien que malheureusement sans surprise. L’introduction de Kang montre que le MCU a compris que les vilains solides étaient plus conquérants *wink wink* que l’antagoniste manichéen par plaisir. À l’image de Thanos et après une première présentation dans la série Loki, Kang s’impose comme un futur ennemi déterminé et avec un but – aussi discutable ou complexe soit-il – ce qui sera toujours intéressant à creuser en parallèle des prochains films. C’est efficace et fera l’affaire pour les amateurs de films de super-héros classiques, tandis que même si l’humour est au rendez-vous, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania préfère mettre en avant l’action plutôt que la dynamique de potes qu’il y avait dans les films précédents. 

Oui mais voilà, si l’ensemble du film divertit, l’ensemble reste plutôt faible pour le démarrage d’une nouvelle phase. Souvenons-nous : le premier film de la Phase 2 était Iron Man 3 et celui de la Phase 3 était Captain America – Civil War. Deux énormes installations, portés par les figures emblématiques des Avengers qui, malgré quelques défauts, posaient des ambitions claires sur la phase arrivantes. Quelque part, le démarrage de la Phase 4 donnait le ton, car même si j’ai aimé Black Widow, force était de constater que ce film arrivait trop tard, surtout après les événements d’Avengers – Endgame, et proposait une intrigue avec des faux airs de déjà-vu / déjà-fait. S’en est suivit une phase jalonnée par de rares gros succès (Spider-Man: No Way Home et Doctor Strange in the Multivers of Madness) et d’autres films à la réception discutable (Les Étérnels, Thor Love And Thunder…), entrecoupés de séries plus ou moins réussies. 

Avec Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, je me demande quel est le « la » prévu pour cette nouvelle phase, au-delà de la découverte d’un nouveau Kang, tant les révélations du film continue de ressasser le même teasing que les films et séries de la phase 5 sans pour autant aller plus loin. Timeline, réalités alternatives, incursions… Cela fait déjà plusieurs fois que ces mots sont glissés dans les récents films ou séries, sans plus d’explications pour le public. Même en aillant lu les comics (*tousse* Tout meurt *tousse*) et en devinant les événements qui vont suivre (*tousse* Secret Wars *tousse*), le film de Peyton Reed s’avère relativement faible quand il s’agit de faire avancer le storytelling du MCU. Et c’est bien dommage car c’est bien là la clé du succès de Marvel Studios : avoir su narrer une intrigue de fond au détour de chaque film, comme la quête des Pierres d’infinité jusqu’à l’attaque de Thanos. Cette fois, à force de parler de flux temporels ou de voyages dans le temps ou les réalités, j’ai l’impression que Marvel Studios est lui-même coincé dans une boucle qui se répète. 

Malgré un nouvel univers à découvrir, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania offre peu d’explications sur le microverse où vivent cohortes de créatures en tout genre, si bien qu’au-delà de la survie de nos héros, le tout semble superflu et poser pour occuper l’espace. Ça bavarde et s’agite beaucoup d’un point A à un point B sur la toile, le film parvient à divertir durant ses deux heures, mais le résultat fait l’effet d’une étape obligatoire mais anecdotique au sein du MCU, tant les enjeux et les révélations autour des personnages sont expédiés. De plus, alors que la Phase précédente semblait laisser la part belle aux notions d’héritages et de passage de flambeau, je m’attendais logiquement à un détour plus dramatique. 

Est-ce que je suis inquiète pour la suite ? Oui. Est-ce que le MCU saura retrouver le chemin de l’enthousiasme fédérateur qui nous avait mené jusqu’à Endgame ? Je croise les doigts très fort. 

Au casting, l’homme le plus sexy de 2021 selon le magazine américain People, aka Paul Rudd (SOS Fantômes : L’Héritage, Avengers – Endgame, Living With Yourself…), reprend du service et le film doit beaucoup à son coté gendre idéal / bon copain qu’on aime retrouver. Autour de lui, Evangeline Lilly (Crisis, Avengers – Endgame…) montre un look plus affirmé que son personnage bien trop en retrait et Michael Douglas (Ant-Man et la Guêpe, Conspiracy…) est en grand forme et semble bien s’être bien amuser pendant le tournage (les fonds bleus ont la lourde de tâches de soit décupler la créativité d’un acteur, soit de révéler ses limites). Nouvelle venue, Kathryn Newton (Freaky, Pokémon : Détective Pikachu…) incarne la nouvelle Cassie Lang, soit un des personnage le plus rebooté des films Marvel (ex-aequo avec Spider-Man !). La MVP inattendue du film est Michelle Pfeiffer (The First Lady, Maléfique : Le Pouvoir du Mal…) qui, au détour des rebondissements, prend plus d’envergure tant son personnage semble être dans son élément. Face à eux, on (re)découvre Jonathan Majors (Lovecraft Country, Loki, Da 5 Bloods…) toujours charismatique dans cette nouvelle version de Kang qui se dévoile tout au long du film.
À l’affiche également, William Jackson Harper (The Good Place…) et Katy O’Brian font partie des rares humanoïdes, ainsi que quelques surprises sont au menu, dont la participation de Bill Murray (The French Dispatch…), le retour (effroyable) de Corey Stoll (West Side Story…), tandis que David Dastmalchian (The Suicide Squad…) reprend du service mais sous une forme différente. 

En conclusion, Ant-Man se renouvelle et change de décors pour ce nouvel opus. Peyton Reed signe un film dynamique mais dont les ambitions sont rapidement étouffées par une déferlante de CGI et une approche flirtant avec le space opera fantaisiste. Ant-Man et la Guêpe : Quantumania s’émancipe du cadre classique et surtout terrestre des premiers films, à travers une aventure familiale solide malgré son format linéaire. À voir. 

PS : évidemment, on reste jusqu’au bout pour les deux scènes bonus. On en reparle vite 🙂 

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