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[SÉRIE TV] Ms Marvel : entre fangirlisme et quête identitaire (SPOILERS)

Le pitch : Kamala Khan alias Miss Marvel est une adolescente américaine de confession musulmane, qui vit à Jersey City. Grande amatrice de jeux vidéo et insatiable rédactrice de fan-fiction, elle adore les super-héros, qui enflamment son imagination (surtout Captain Marvel). Mais elle peine à trouver sa place à la maison comme au lycée, jusqu’à ce qu’elle se découvre des superpouvoirs, semblables à ceux de ses héros. Elle se dit alors, peut-être de manière un peu prématurée, que tout va s’arranger…

Créée par Bisha K. Ali
Avec Iman Vellani, Matt Lintz, Yasmeen Fletcher, Zenobia Shroff, Rish Shah, Mohan Kapur, Alysia Reiner…
Disponible sur Disney+

Il y a quelques temps, la super-héroïne Ms Marvel a fait ses débuts dans le MCU via une série éponyme. Relativement moyenne, la série s’est tout de même démarquée grace à sa tonalité enjouée, portée par une adolescente attachante, Kamala Khan, entre fangirlisme et quête identitaire. À travers ses origines pakistanaises, la série aborde de nouveaux sujets fédérateurs, comme la découverte de sa filiation pour savoir qui on est, tout en exposant le fait d’être issue d’une minorité ethnique dans la société actuelle, entre discrimination et méfiance. Retour sur les quelques infos à retenir.

Enfin un monde fan des super-héros : 

Pendant que nous regardions nos héros se dépatouiller de toutes leurs histoires, le MCU a développé en toile de fond l’accueil du public pour ces héros. On en aperçoit les conséquences d’abord dans Captain America – Civil War avec les Accords de Sokovie, qui cherche à identifier et gouverner les super-héros (causant une mini-guerre entre Captain America et Iron man). En effet, comme dans les comics, leurs nombreuses interventions et les dégâts causés à cause des méchants créent pas mal de dommages collatéraux : destructions massives, morts d’innocents, etc… Les Nations Unies tentent d’agir en mettant en place les Accords, mais après Civil War, on a plus trop de nouvelle de tout ça.
Plus tard, dans Spider-Man: Homecoming, nous ferons connaissance du Department of Damage Control (DODC), une branche du SHIELD (*ahem* Hydra) mis en place après les événements de New York en 2012 (dans Avengers), avant de découvrir le SWORD dans WandaVision. Plus tard, le DODC revient dans Spider-Man: No Way Home pour arrêter Peter Parker dont l’identité secrète a été révélée par Mysterio . Petit à petit, le MCU étoffe les garde-fous autour des Avengers, mais c’est finalement dans Falcon et le Soldat de l’Hiver qu’on aura un premier point de vue des civils faces à tous les événements que les humains de la Terre 616 ont vécu depuis la création des Avengers jusqu’au Blip de Thanos. En effet, les Flagsmashers sont créés suite au retour des disparus, ce qui crée un déséquilibre humain et sociétal conséquent, desservant les survivants. Jusqu’à la série Hawkeye, l’ombre du Titan Fou se fait encore sentir, alors que le monde tente de revenir à la normale. 

Avec Ms Marvel, le MCU montre enfin un visage plus positif de l’impact des super-héros dans le monde. À travers Kamala Khan, une adolescente issue d’une minorité ethnique, qui idolâtre Captain Marvel. Comme Hawkeye pour Kate Bishop, Kamala voit en l’héroïne comme un exemple à suivre, si bien que lorsque ses pouvoirs se révèlent, elle n’hésite pas (ou presque) à accepter son nouveau rôle d’héroïne.
Ainsi, Kate Bishop et Kamala Khan sont des personnages qui font échos aux fans qui lisent les comics ou suivent les films de super-héros. Pendant longtemps *nous* étions considérés comme des geeks à peine mature, aujourd’hui *nous* sommes nombreux à être sollicités pour expliquer le moindre film super-héroïques. Mais ce que peu d’entre nous avouerons, ce sont ces moments passés à se prendre pour Batman, Superman, Spider-Man, Hulk ou Wolverine… Avoir un héros, une idole ou une personnalité à admirer dès le plus jeune âge permet à un enfant ou un ado de créer ses propres repères, notamment entre le bien et le mal, ou de surmonter ses traumas quotidiens en pensant à ce que Peter Parker aurait fait. C’est d’ailleurs pour cela que Spider-Man reste un des super-héros favoris : il n’est pas riche à millions comme Iron Man ou Batman, il est devenu un héros à l’âge adolescent et reste l’image proche du geek ou du nerd. Cependant, ça ne veut pas dire que si vous préférez Thanos (comme un de mes grands frères par exemple), vous deviendrez un titan fou 😀 Il s’agit simplement d’une forme d’exutoire.

Pour en revenir à Kamala Khan, le fait d’avoir une héroïne comme Captain Marvel en idole, lui permet de s’affirmer en tant que jeune américano-pakistanaise moderne, face au tempérament plutôt conservateur de ses parents, tout en conservant ses propres valeurs (d’où le costume modeste, au lieu de la combi moulante des comics). Son coté geek et fan des Avengers la rend super attachante, dès le moment où elle annonce vouloir aller à une convention en cosplay… ou quand elle tease le fait qu’elle a découvert que Thor est un gamer en secret (référence directe à Avengers – Endgame) !

Minorité, discrimination et white-washing

Avec une héroïne ayant des origines pakistanaises, la série Marvel explore l’identité mixte de son personnage née aux Etats-Unis, donc la couleur de peau et les traditions familiales la stigmatisent. Entre le regard des autres et sa propre acceptation, le parcours de Kamala explore ses racines profondes à travers le lien entre son bracelet et l’histoire de son arrière-grand-mère. Au détour de quelques épisodes se déroulant au Pakistan, la différence s’accentue. Bien qu’elle vive dans un environnement pakistanais et musulman, dans le pays de ses parents, sa minorité devient soudainement une majorité : tout est plus dense, plus coloré et plus vif… mais aussi plus dangereux car ses ennemis font également partie de son passé familial mystérieux. Son acolyte Red Dagger lui fera même la réflexion bien vu, au sujet d’une sauce rouge que Kamala connait plus clair, que même la nourriture est « white-washée » aux Etats-Unis. Une réflexion qui soulignes que les traditions, coutumes et nourritures disparaissent au fil des générations qui quittent leurs pays d’origine.
Une autre façon d’explorer l’univers pakistanais de Ms Marvel, c’est de réécrire les origines de ses pouvoirs. Dans la série, la mère de Kamala lui avouera que sa propre grand-mère est une clandestine venue d’une autre dimension. Les clandestins se font également appelés des Djinns, soit une créature surnaturelle issues de la mythologie arabique. Et en même temps, le mot « clandestin » est aussi un terme rappelant l’immigration non autorisée. 

En parallèle de ses origines pakistanaises, la religion de la famille de Kamala est également au centre. Lors d’une inspection du DODC dans une mosquée, la série met en évidence le traitement des musulmans dans une Amérique post-11 septembre – faisant également écho au délit de faciès dont souffrent les musulmans arabes un peu partout.
La menace constante du DODC se fera sentir à chaque épisode se déroulant sur le sol américain, alors qu’ils considèreront Kamala et Kamran comme des ennemis dangereux à cause de leurs pouvoirs, sans faire de différence entre l’adolescence cherchant à sauver des vies et l’autre gamin, bien plus instable. Toujours méfiante par a-priori, l’agent Deever refusera d’obéir aux ordres, quitte à mettre des innocents en danger, finissant finalement par se faire renvoyer du DODC.  

Captain Marvel ?

Dans le dernier épisode, Kamala se repose dans sa chambre quand son fameux bracelet commence à briller et la projette dans son placard. Lorsqu’elle se relève, on découvre Captain Marvel en personne aka Brie Larson. 

La dernière fois que Captain Marvel a été vue dans un film du MCU, c’était dans Shang-Chi et la Légendes des Dix Anneaux, dans la scène post-générique, alors qu’elle assistait à distance, avec Bruce Banner, à l’examen des fameux anneaux par Wong. L’origine des anneaux de Shang-Chi et le matériau du bracelet de Kamala sont inconnus mais pourrait bien avoir quelque chose en commun. Nous en saurons probablement à plus à ce sujet dans le film The Marvels, prévue en 2023. 

En attendant, dans les comics, Kamala a déjà pris l’apparence de Captain « Carol Danvers » Marvel lorsque ses pouvoirs de métamorphe se sont révélés. Il est donc fort possible que la Captain Marvel qu’on voit à la fin de la série soit en réalité… Kamala ! 

Premier mutant confirmé ?

Quand bruno explique qu’il y a « quelque chose de différents dans vos gênes [de Kamala et Kamran], comme une mutation », la musique de la série animée X-Men des années 90 se fait entendre. L’info est rejetée par l’héroïne disant qu’il s’agit juste d’une nouvelle étiquette sans importance.
Dans les comics, Kamala est en réalité une Inhumaine, après avoir été exposée au Terragen. Le sujet a été dévoilée dans la série Agents of SHIELD, mais après le four qu’a été la série Les Inhumains, c’est compréhensible que Marvel Studios ait préféré enterrer le sujet…
Après vu le Quicksilver aka Evan Peters dans WandaVision, puis le Professeur X aka Patrick Stewart dans Doctor Strange in the Multiverse of Madness, Kamala est donc une nouvelle confirmation que les « mutants sont parmi nous ».

***

Prêts pour un revisionnage d’ici The Marvels ?

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