Épouvante-horreur

[CRITIQUE] Smile, de Parker Finn

Le pitch : Après avoir été témoin d’un incident traumatisant impliquant l’une de ses patientes, la vie de la psychiatre Rose Cotter tourne au cauchemar. Terrassée par une force mystérieuse, Rose va devoir se confronter à son passé pour tenter de survivre…

Repéré aux Fantastic Fest 2022, le film Smile était destinée à une sortie en VOD sur la plateforme américaine Paramount+. Face au succès critique, les studios Paramount Pictures ont finalement choisi de diffuser le film en salles. Un pari réussi puisque le film de Parker Finn est indéniablement le succès horrifique de la rentrée et s’offre un record aux box-office en faisant une deuxième semaine plus réussi que la première, alors qu’il est en face, aux US, du film Amsterdam de David O’Russell. Smile a déjà rapporté plus de 92 millions de dollars (pour un coût estimé à 17), tandis que Stephen King et James Wan, rien que ça, ont salué le film et la performance de Sosie Bacon.

Alors que vaut donc ce premier film de Parker Finn, qui adapte son court-métrage Laura Hasn’t Slept ? À première vue, Smile ressemble à un croisement sympathique de films comme Action ou Vérité, Happy Birthdead ou encore Countdown (et une légère pointe d’It Follows) : une héroïne accessible qui se retrouve malgré elle à devoir échapper à une mort horrible et certaine. J’ai été rapidement prise d’empathie pour ce personnage qui n’a rien demandé, contrairement à des films où les héros prennent des risques inutiles en invoquant des esprits ou en allant d’eux-mêmes dans des lieux hantés. Ici, Smile joue avec le caractère inéluctable de la mort, notamment celle qui poursuit sa cible en la narguant avec un sourire des plus flippants (hello Destination Finale !).

Alors oui, le film regorge de jumpscares et de scène nocturnes pour installer une ambiance angoissante qui réveillera les terreurs nocturnes de chacun. Cependant, Parker Finn parvient à s’extirper de la fainéantise souvent rattachée à cet effet de style et offre des scènes de trouilles plutôt bien fichues et inattendues. Résultats : cris, frissons et sursauts sont au menu selon votre degré de sensibilité, tandis que le récit flirte avec les méandres de la folie, élimant au passage la frontière entre le réel et le cauchemar.

Pour ma part, j’ai vu le film dans une salle, hmmmm, plutôt réactive (et bruyante), donc je sais que le film fera sensation auprès des ados plus sensibles.

Ceci étant dit, Smile est modelé à l’image des films d’horreur qui fonctionnent depuis quelques années, souvent portés par Blumhouse au passage, ce qui rend l’ensemble finalement assez facile et transparent. En effet, les amateurs de frissons resteront sur leur faim, car malgré l’efficacité instantanée du film, Smile repose sur des artifices déjà vus et faits à maintes reprises. Le film cherche la réaction à travers l’explicite et répond à la demande d’un public avide d’images. Mais en terme d’installation et d’ambiance, l’ensemble bat de l’aile sitôt sorti de la salle de cinéma tandis que l’excitation des jumpscares laisse place à l’oubli. Un peu comme après avoir mangé au fast-food : l’estomac est rempli et satisfait, mais deux heures après il a encore faim. Je trouve que ce genre de films est le fast-food du genre horrifique : tous les ingrédients sont là, le goût familier semble répondre aux attentes et on s’amuse à avoir peur… Mais il manque tout de même ce qui fait d’un film d’épouvante un film culte : l’ambiance, le suspens et la vraie peur qui prend aux tripes et qui réveille la nuit. C’était quand le dernier film d’horreur à procurer ce genre de sensation ?

Au casting : Sosie Bacon (Charlie Says, Mare of Easttown, 13 Reasons Why…), fille de Kevin, parvient à nous entraîner dans sa spirale infernale. À ses cotés, on retrouve Kyle Gallner (Scream, Ghosts of War, Dear White People…) et Gillian Zinser (90210, Stumptown…), ainsi que des seconds couteaux aux visages familiers comme Jessie T. Usher (The Boys, Independence Day: Resurgence…), Kal Penn (Designated Survivor, Clarice…), Judy Reyes (Au Fil Des Jours, Jane The Virgin…) et Rob Morgan (Don’t Look Up, Stranger Things…). À noter, la présence trop courte de Caitlin Stasey (Reign, For The People…) qui installe un malaise bien palpable au début du film.

En conclusion, Parker Finn débarque juste à temps pour la saison d’Halloween. Efficace comme le bon burger du lendemain de fête, Smile cumule jumpscares et terreurs nocturnes pour proposer une généreuse dose d’épouvante, suffisamment satisfaisante et divertissante sur le moment pour le recommander à son voisin. À voir, donc.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s