Il y a des films qu’on peut découvrir du fond de son canapé et il y a le cinéma de James Cameron, toujours à découvrir sur grand écran. Avatar – La Voie de l’Eau propose une épopée fantastique, entre retrouvailles, découvertes et paysages grandioses. Si le scénario reprend les mêmes codes que le premier opus et livre un storytelling plutôt prévisible, visuellement Pandora n’a jamais été aussi belle. Des effets spéciaux à l’imaginaire qui composent les différents personnages ou créatures du film, Avatar – La Voie de l’Eau est un tableau vivant qui invite au voyage et à l’émerveillement. Ceci étant dit, les trois heures de films se font sentir.
Le pitch : Se déroulant plus d’une décennie après les événements relatés dans le premier film, AVATAR : LA VOIE DE L’EAU raconte l’histoire des membres de la famille Sully (Jake, Neytiri et leurs enfants), les épreuves auxquelles ils sont confrontés, les chemins qu’ils doivent emprunter pour se protéger les uns les autres, les batailles qu’ils doivent mener pour rester en vie et les tragédies qu’ils endurent.
En 2009, James Cameron livrait Avatar au cinéma, une aventure de près de 2h30 (ce qui était très long à l’époque) à la découverte d’un monde futuriste où l’humanité tente de coloniser une planète riche en un minerai rare, Pandora, pour sauver la terre en pleine crise écologique. Grâce à un avatar, un soldat paralysé va partir à la rencontre des habitants bleus de cette planète, les Na’vis, ou plus particulièrement le clan des Omaticaya, pour tenter de les amadouer et d’accéder à la source du minerai. Au détour de son aventure, il va rencontrer, entre autres, Neytiri et tomber amoureux d’elle, de son peuple, tout en réalisant le danger pour cette planète si l’humain s’empare du minerai. Ça c’est pour l’histoire de base.
Entre aventure fantastique et romance classique teintée par un choc des cultures qui va créer des rebondissements haletants (que certains ont comparé à Pocahontas !), le premier Avatar est surtout portée par une réalisation entière (incluant pré et post-production) qui a révolutionné le cinéma de science-fiction. En effet, au-delà d’un énième blockbuster, James Cameron, le visionnaire qui a réalisé des films cultes comme Aliens, Terminator 1 et 2, Titanic ou encore True Lies) a développé un univers, une langue mais aussi une autre manière de tourner et de réaliser grâce aux effets numérique.
Avatar introduit de nombreuses techniques innovantes et inédites à l’époque, dont « The Volume », une pièce dédiée à la capture de mouvement de grands espaces pour éclairer de grande zone et la capture de performance des acteurs (technique utilisée par tous les films ayant des acteurs interprétants des créatures, de Mark Ruffalo en Hulk à Andy Serkis en Caesar dans La Planète des Singes…). Si James Cameron a écrit le scénario d’Avatar en deux semaines en 1994, il aura fallu pas moins de vingt ans pour que la technologie soit prête et développer pour faire d’Avatar le succès qu’il a été. En 2010, le film obtenait le titre du plus gros succès au box-office de tous les temps, devant Titanic – l’autre grand succès de James Cameron. Un titre qu’il a perdu en 2019 à la faveur d’Avengers – Endgame, puis récupéré grâce à se ressortie en salles il y a quelques mois.
Ça, c’est pour l’histoire autour du film – dont il y a bien plus à creuser, mais… ce n’est pas le sujet 🙂
Avec deux films dans le top 3 des films les plus rentables de tout les temps, James Cameron n’a plus rien à prouver. Il n’a d’ailleurs pas hésité à confier son dernier projet de film, Alita : Battle Angel à Robert Rodriguez pour se concentrer sur une saga qu’il prépare depuis le premier opus. Une saga qu’on a attendu une suite, puis désespéré, enfin oublié… Et pourtant, en 2016, le réalisateur confirme qu’il prépare bien une suite et même une quadrilogie (voir pentalogie ?) dont la conclusion était prévue (post-covid 19) en 2023. Etait-ce nécessaire après tout ce temps ? James Cameron saurait-il encore surprendre ?
Ce qu’il y a de fantastique avec Avatar : La Voie de L’Eau, c’est que le film répond à un besoin à peine soupçonné : celui de rêver et de s’évader. Une chose qu’Hollywood nous a fait oublier, entre les milliers de blockbusters réalisés depuis 2009. En effet, alors que les films de science-fictions sont de plus en plus fatalistes sur l’avenir de l’humanité et que les super-héros ont pris le pouvoir, James Cameron prouve qu’il suffit d’une histoire simple, mais solide, doublée d’un imaginaire immense pour transporter son spectateur dans une parenthèse émerveillée – comme il l’a fait avec le premier Avatar, ou encore Titanic (où la fameuse histoire tragiquement connue du bateau qui coule, que la réalisateur a su réinventer avec une simple histoire d’amour impossible).
C’est ça, la force de James Cameron, c’est un cinéaste conteur doublé d’un visionnaire, capable de créer un univers fantastique inspiré des fonds marins qu’il explore depuis des années, tout en confrontant l’esprit colonisateur de l’Homme et son rapport à la nature. Et oui, car derrière l’épopée bleue qu’est le film Avatar, il y a bien un message écologique en sous-sol. Comment ne pas avoir envie de s’échapper vers Pandora et tester cette vie où le capitalisme est inexistant et le fondamental, roi ?
Avec Avatar – La Voie de L’Eau, James Cameron nous replonge dans le monde de Pandora, aux cotés de ses héros qui forment à présent une famille comme une autre parmi les Na’vis. En quelques minutes, c’est comme si j’avais quitté Pandora la veille, mais je la retrouve encore plus belle et plus foisonante que dans mes souvenirs. Durant une installation qui navigue entre retrouvailles et initiations, le film reprend le cours de son histoire en renouant avec le peuple Omaticaya, leur forêt (un poil moins hostile que dans le premier film), leurs us et coutumes qu’à présent Jake Sully a assimilé. Une mise en abîme qui permet de démarrer le voyage avant que les choses se corsent et que la petite famille soit dans l’obligation de partir vers l’inconnu.
Entre nouveaux territoires, nouveaux rites et le retour de la menace humaine, Avatar – La Voie de L’Eau a du pain sur la planche et utilise largement ses trois heures de films pour explorer son scénario. En effet, le film de James Cameron conserve son coté contemplatif et ne se précipite pas vers l’action pour satisfaire le besoin de spectacle auquel nous ont habitué les blockbusters de nos jours. Si la méthode narrative est old school, elle fait du bien car c’est un plaisir que de se plonger à nouveau dans une histoire fantastique et immersive, sans avoir à se poser de question. Le point positif, c’est que le film nous laisse tout le loisir d’explorer et de contempler ce monde bleu et un nouveau clan – le peuple de l’eau, tandis que les humains se rassemblent et fomentent leur plan aux ambitions sinistres.
C’est probablement ce qui séduit le plus dans Avatar, James Cameron dépeint un retour à l’état presque primitif (dans le bon sens du terme) et à l’essentiel : qu’il s’agisse de protéger sa famille, vivre en harmonie avec la nature ou tout simplement obtenir sa revanche. L’univers d’Avatar s’articule à travers de notions originelles et accessibles pour un vaste public qui pourra se retrouver dans les personnages. Par conséquent, vu que le film ne cherche pas à faire des noeuds au cerveau, il devient plus facile de se laisser par le récit certes prévisible mais néanmoins abouti. Chaque personnage principale à sa place et sa raison d’être, qu’elle soit « bonne » ou « mauvaise » et l’histoire ne laisse aucune sous-intrigue sur le carreau. Ainsi, derrière le choc des cultures et les affrontements attendus, Avatar – La Voie de L’eau expose le besoin d’appartenance et d’unité avec ses pairs, sur fond de tolérance et, bien sûr, d’engagement écologique.
Seulement, le positif a également un coté négatif et dans le cas présent, il faut bien garder en tête qu’Avatar – La Voie de l’Eau dure un peu plus de trois heures. Et ce ne sont pas trois heures de frissons, trois heures de rebondissements ni de spectacle… Cependant, l’histoire creuse ses personnages et leurs dessein respectifs, tissant ainsi une toile dans lequel se croisent des émotions familières, de l’envie de faire ses preuves face à un père qu’on admire à au besoin de se faire accepter, en passant par une quête identitaire, familiale ou revancharde. En approfondissant ses personnages et en prenant également son temps pour poser son histoire, le film parvient à susciter une empathie certaine, permettant au film d’être bien plus qu’un joli tableau. En se reposant sur un récit certes complet, mais simple, l’histoire en elle-même se révèle sans véritable surprise, voire plutôt prévisible. Entre l’ombre d’une quadrilogie future et des enjeux relativement explicite, le film de James Cameron ne révèle que peu de surprise. Malgré son enveloppe superbe, le temps se fait plutôt long devant Avatar – La Voie de l’Eau.
Heureusement, James Cameron n’avait aucune intention de se limiter à un scénario qui tient la route. Comme pour le premier film, cette suite est un défi technique et technologique. Dire que l’image est belle serait un euphémisme de haute voltige tant Avatar – La Voie de l’Eau est incroyable. J’ai eu la chance de voir le film en 3D (dans une salle Dolby) et cela faisait longtemps que je n’avais pas vu un résultat aussi net, palpable et étonnement réaliste. James Cameron fait quasiment oublier l’usage du numérique : du look des Na’vis aux paysages flottants, en passant par une faune spectaculaire, Avatar – La Voie de l’Eau donne l’impression de découvrir un des meilleurs documentaires National Geographic (ce qui, pour moi, est un compliment). L’univers créé par James Cameron donne envie de le découvrir, de le visiter et de s’y perdre. L’émerveillement est au centre de cette expérience immersive et sublime qui s’anime sur l’écran, car au détour des aventures de nos héros, Avatar – La Voie de l’Eau nous emmène à la rencontre d’un monde haut en couleurs et portée par une nature aussi puissante qu’envoûtante.
J’ai hâte de découvrir l’envers du décor dans le making-of du film, ne serait-ce que pour la préparation des personnages qui ont dû prendre des cours d’apnée, afin de donner le change durant leurs captures de performance sous-marine ! Il parait que Kate Winslet aurait battu le record d’apnée de Tom Cruise en restant 7 minutes en immersion… Autant dire que le casting était dédié. Et comment ne pas l’être sous la houlette d’un réalisateur tel que James Cameron qui, avec ce nouveau film très attendu, rappelle que le cinéma n’est pas uniquement une machine à sous régurgitant des suites, adaptations et autres reboots sacrifiés sur l’autel du dollar, mais bien un art qui rassemble et ouvre une porte vers un monde ou l’impossible et le rêve prenne vie. Avatar – La Voie de l’Eau, donc.
Justement, à l’écran : Zoe Saldaña (Amsterdam, Adam à Travers le Temps, Avengers – Endgame…) et Sam Worthington (The Last Son, La Fracture, Sur Ordre de Dieu…) reprennent leurs rôles, tout comme Giovanni Ribisi (The Offer, Ted 2…) et Joel David Moore (Forever…), tandis que Stephen Lang (The Good Fight, Le Secret de la Cité Perdue, Don’t Breathe…) et Sigourney Weaver (Call Jane, Mon Année à New York, SOS Fantômes – L’Héritage…) sont de retour dans des personnages différents.
Kate Winslet (Mare of Easttown, Blackbird, La Montagne Entre Nous…) et Cliff Curtis (Fear of the Walking Dead, Doctor Sleep, En Eaux Troubles…) incarnent de nouveaux personnages, tandis que les jeunes Jamie Flatters, Chloe Coleman, Jack Champion et Trinity Jo-Li Bliss complètent la famille de Jake et Neytiri. Egalement au casting, on retrouve Oona Chaplin (The Comey Rule…), Edie Falco (American Crime Story…), CCH Pounder (Godzilla 2 : Roi des Monstres…) ou encore Michelle Yeoh (Everything Everywhere All At Once, Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux…).
En conclusion, si avec le temps, la claque qu’était le premier Avatar s’est amoindrie après plus d’une décennie de blockbusters en tout genre découlant directement des prouesses technologiques créées pour le film, James Cameron revient en étant bien décidé à repousser les limites du possible. Avatar – La Voie de l’Eau est indiscutablement une merveille graphique, artistique et numérique dont les détails sauront, je pense, durer dans le temps. Cependant, tout comme le premier film, il faut composer avec une histoire simple, explorant le coté primaire et instinctif de ses personnages de manière accessible et fédératrice. Oui, le film dure trois heures et prend son temps, mais c’est également le prix à payer pour avoir un scénario abouti et des personnages aux enjeux accomplis. À vous de voir si vous avez envie de rêver et de vous échapper devant le film, soit revenir à la raison d’être du 7e art. Bonne séance !
Je viens de voir AVATAR 2… J’ai été vraiment TRÈS déçu car je me disais que notre société avait bien besoin d’un « joli » film rempli de « sagesse », de compréhension, de partage et, bien sûr d’écologie … Ben non, à part de jolis câlins avec des « baleines » le coté écologie n’est vraiment plus en premier plan.
Le coté « sagesse » et « bonté » eux ont complètement disparu en laissant leurs places à la « rancœur », au, soit disant, rôle protecteur du père et surtout, surtout, à la VIOLENCE.
Que de violence, partout ! … Même dans les dialogues … quand le père, le Héro du film, menace son propre fils de lui donner une « raclé » … J’ai cru que j’étais dans un cauchemar !!!
AVATAR 2 n’est, pour moi, qu’un film de GUERRE AMÉRICAIN comme un autre. Je suis DÉGOUTÉ, déçu, mais surtout TRÈS TRISTE. 😦